Covid-19 : le modèle américain génère plus de croissance, mais plus d’inégalités

Covid-19 : le modèle américain génère plus de croissance, mais plus d’inégalités

Comment protéger les revenus des ménages face à la crise économique la plus brutale depuis la seconde guerre mondiale ? A cette question, les pays européens et les Etats-Unis ont, dans le sillage de la pandémie due au nouveau coronavirus, apporté une réponse de nature profondément différente. Les premiers ont instauré de généreux dispositifs de chômage partiel, afin de garantir un revenu aux salariés en attendant qu’ils puissent reprendre leur poste. Les seconds ont laissé les entreprises licencier. Mais pour soutenir les demandeurs d’emploi, en complément des indemnisations chômage limitées, Washington leur a, dès le printemps, distribué des chèques de 600 dollars par semaine.

Résultat : le taux de chômage a été multiplié par plus de quatre outre-Atlantique, passant de 3,5 % à 14,7 % entre février et avril, avant de redescendre à 8 % en septembre. Mais, grâce aux chèques, les revenus des Américains ont bondi de 10 % au deuxième trimestre. En Europe, le chômage a seulement progressé de 6,5 % à 7,5 % entre février et septembre. Les revenus des ménages ont, malgré tout, reculé de 1,1 % en Allemagne, 2,3 % en France, 7,2 % en Italie au deuxième trimestre, notamment en raison d’une chute plus violente du produit intérieur brut (PIB) en Europe (− 13,9 %, contre − 9 % aux Etats-Unis). Sur la fin de l’année, en revanche, les économistes estiment que passé l’effet dopant des chèques, les revenus des ménages devraient, cette fois, se tasser aux Etats-Unis, frappés très durement par la seconde vague de la pandémie, alors qu’ils devraient se maintenir en Europe…

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Voilà qui illustre le débat récurrent entre les modèles sociaux américain et européen. Quel est le plus pertinent ? Tout dépend des indicateurs sur lesquels on se penche. L’Europe – en particulier, les pays de l’Ouest – a choisi de tisser un filet de protection limitant les effets les plus douloureux des crises (allocations chômage et diverses protections sociales), plus ou moins efficacement selon les Etats. Les dépenses publiques sociales s’élèvent ainsi à 31 % du PIB en France, selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), 28,2 % en Italie et 25,9 % en Allemagne, contre 18,7 % aux Etats-Unis. Grâce à ces amortisseurs sociaux, les récessions sont, en général, moins douloureuses pour les ménages, mais l’économie rebondit moins vite.

« Filet social plus limité aux Etats-Unis »

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LJD

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