Coronavirus : le gouvernement au chevet de l’économie
En même temps que la crise sanitaire, l’urgence économique est montée d’un cran, ce week-end, à mesure que l’épidémie de Covid-19 submerge la France. L’annonce, samedi 14 mars au soir, par le premier ministre, Edouard Philippe, de la fermeture des commerces, restaurants, bars et discothèques – à l’exception des commerces alimentaires et des pharmacies – a fait l’effet d’un coup de massue pour les professionnels, qui n’ont pas tardé à appeler à l’aide. « Nous comprenons bien sûr cette décision, mais il nous faut absolument un plan massif de soutien à ces entreprises », a rapidement réagi sur Twitter Geoffroy Roux de Bézieux, le patron du Medef, appelant à un « plan “Canadair” massif de garanties de l’Etat aux banques, pour qu’elles puissent prêter aux PME avec un temps long de remboursement (10 ans) et un différé de paiement ».
Face à l’inquiétude des commerçants, des petites entreprises ou des indépendants, le gouvernement cherche à rassurer à tout prix. Contrairement à ce qui se passe au Royaume-Uni ou en Italie, il se refuse toutefois pour le moment à donner un chiffre précis. Bruno Le Maire a rappelé dimanche soir sur France 2 que l’épidémie allait coûter « des dizaines de milliards » d’euros à l’économie, que « chacun aura une solution économique à ses difficultés ». « J’ai dit qu’il y aurait tout l’argent qu’il faudra », a martelé le ministre de l’économie. « N’allons pas rajouter de la détresse économique » à l’inquiétude sanitaire, a-t-il poursuivi.
Manière de dire que l’exécutif compte soutenir les entreprises et, à travers elles, l’emploi. Depuis la semaine dernière, toutes les entreprises peuvent bénéficier d’un dégrèvement des cotisations et d’impôts, la garantie des prêts de Bpifrance – la banque publique d’investissement – pour les petites et moyennes entreprises (PME) a été renforcée et étendue aux entreprises de taille intermédiaire (ETI), et l’Etat prend en charge l’intégralité de l’indemnisation des entreprises à leurs salariés en chômage partiel. « Le coût global de tout cela sera très élevé », a également souligné la ministre du travail, Muriel Pénicaud, enjoignant toutes les entreprises qui en ont besoin à avoir recours au chômage partiel, sans attendre la réponse de l’administration à leur demande.
Bercy planche désormais sur les modalités d’un fonds de solidarité qui viserait plus spécifiquement les indépendants. « L’idée serait de dire : vous êtes indépendants, vous avez perdu 90 % de votre chiffre d’affaires, on vous donne telle somme vous permettant de vous payer un peu. Après, il faut voir si c’est un prêt ou pas, qui a droit à quoi… Le fonds pourrait être abondé par l’Etat, en discussion avec les régions et la solidarité de plusieurs grandes entreprises », laisse-t-on entendre dans l’entourage de Bruno Le Maire. Pour le moment, seuls les salariés peuvent bénéficier du chômage partiel.