Coronavirus : chez Renault à Flins, la production remonte progressivement en cadence

Du haut de son double mètre, l’homme embrasse du regard la ligne de montage où s’affairent des dizaines d’ouvriers masqués, comme lui, autour des Renault Zoé (et quelques Nissan Micra) en cours d’assemblage. Derrière le tissu, on devine le sourire satisfait malgré la molle cadence de la chaîne de montage. « On est à 75 % de notre vitesse d’avant le confinement, précise-t-il. Mais ce n’est pas si important. L’essentiel dans cette phase de reprise, c’est de donner confiance à nos opérateurs. »
Lui, c’est Jose-Vicente de Los Mozos, le directeur fabrication et logistique de la firme au losange. Il a la lourde tâche de faire redémarrer le moteur industriel de Renault, ses 53 usines et centres logistiques dans 16 pays qui ont presque tous été mis à l’arrêt par la pandémie due au coronavirus. En ce mercredi 6 mai, le patron industriel est à Flins (Yvelines), dans le cadre d’une tournée des usines françaises. Ces dernières ont, pour la plupart, repris il y a deux semaines et commencent à remonter en cadence à l’approche du déconfinement du 11 mai.
Le réveil industriel
Après une hibernation forcée d’une cinquantaine de jours, toute la filière automobile semble s’ébrouer dans une Europe terrassée par le Covid-19. Renault a rouvert toutes ses usines du Vieux Continent (sauf en Russie où il lui a fallu refermer après une reprise prématurée).
En France, c’est aussi le réveil industriel. Le site français de Toyota à Valenciennes s’est remis à tourner il y a deux semaines, puis ce fut Renault dans la foulée, qui atteint désormais la cadence de 1 500 à 2 000 véhicules produits par jour dans l’Hexagone (deux fois moins qu’avant l’épidémie). Le losange a été plutôt en avance, comparé au grand rival PSA. Cette semaine, la production du groupe au lion redémarre au Maroc, au Portugal et en Slovaquie. Quant aux sites français de Peugeot-Citroën, ils ne reprendront qu’à partir du 11 mai. Le principe pour PSA est de coller au commerce : « Nous souhaitons absolument être tirés par l’activité commerciale et pas l’inverse », explique Yann Vincent, directeur industriel de PSA.
Pour Renault, la logique est plutôt celle d’un deux temps : phase 1, on habitue les équipes à produire dans un nouvel environnement ; phase 2 on augmente la cadence au fur et à mesure que les ventes reprennent, alors que la marque va rouvrir 90 % de ses concessions le 11 mai. « Nous aurons besoin d’un rebond commercial pour faire repartir pleinement l’outil industriel, souligne M. de Los Mozos, mais la première phase a été importante psychologiquement. En Espagne, durant les premiers jours du redémarrage, la peur était palpable chez les salariés. Puis, peu à peu, les opérateurs se sont familiarisés avec notre protocole de sécurité. »
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