Coronavirus : 6 000 salles de cinéma ont fermé, 15 000 salariés sont à l’arrêt
« Entre tristesse de fermer et sentiment de participer à l’effort collectif pour lutter contre la pandémie, tous les 2 000 cinémas, soit 6 000 salles en France ont fermé samedi 14 mars à minuit », a expliqué au Monde Marc-Olivier Sebbag, délégué général de la Fédération nationale des cinémas français (FNCF). Une situation inédite.
Les salles emploient dans l’Hexagone quelque 15 000 salariés. Et un mois d’exploitation, comme celui de mars 2019, par exemple, représentait 18,34 millions de tickets vendus à 6,70 euros en moyenne, soit un chiffre d’affaires de près de 123 millions d’euros.
L’enjeu est crucial pour les exploitants, mais aussi pour toute la filière – depuis les tournages jusqu’aux distributeurs et aux producteurs. Trois phases d’aides aux entreprises sont prévues. Tout d’abord, le gouvernement a déjà annoncé la mise en œuvre de mesures de chômage partiel, de report des charges fiscales et sociales (URSSAF, impôts), avec, dans les cas les plus difficiles, des remises d’impôts directs. « Il s’agit de mettre en sommeil tous les cinémas », qu’il s’agisse d’entreprises, d’associations, de cinéma en régie… souligne le délégué général de la FNCF.
« Préparer la réouverture des salles »
Dans un second temps, interviendra la mise en œuvre des mesures annoncées vendredi 13 mars par le Centre national du cinéma (CNC), comme la suspension en mars de la taxe sur les billets (TSA), payée par les exploitants de salles. D’autres coups de pouce avaient été annoncés la semaine dernière, comme le paiement accéléré, dès mars, des subventions Art et essai pour ces 1 200 établissements classés et des aides renforcées aux salles, aux entreprises de distribution et aux producteurs.
« Dans plusieurs semaines, on espère le plus tôt possible, explique M. Sebbag, il faudra préparer la réouverture des salles ». En attendant, pour les films à l’affiche, « ce sera le plus compliqué » puisque leur carrière est stoppée net et ils devront attendre quatre mois avant de pouvoir être exploités en vidéo à la demande » , constate M. Sebbag. Les longs-métrages qui devaient sortir mercredi, pourront certes négocier une sortie avec les plateformes mais devront négocier avec le CNC s’ils ont reçu des aides liées à leur sortie sur grand écran. « Cela devra rester exceptionnel », affirme-t-il.