Comment sortir du prêt-à-penser

Comment sortir du prêt-à-penser

Jean-Marie Charpentier et Jacques Viers revisitent dans leur ouvrage quelques-uns des principaux défis de la communication en entreprise, des mutations du travail à la place du numérique, en passant par l’évolution du management et la question du sens.

Par Publié aujourd’hui à 06h00

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Livre. Il suffit d’ouvrir un manuel de communication interne du début des années 2000 pour constater que les outils traditionnels ont été submergés par les supports électroniques. « De simple porteur, transmetteur et traducteur, le communicant voit son rôle évoluer dans un univers complexe (…). Longtemps gardien des codes symboliques et langagiers, y compris, convenons-en, de la langue de bois, son rôle se déplace vers celui de médiateur des communications », estiment Jean-Marie Charpentier et Jacques Viers, respectivement docteur en sciences de l’information et sociologue d’entreprise.

Cette transformation demande de la part des professionnels un positionnement plus politique et des compétences sociales qui vont au-delà du maniement des outils, des supports et des contenus. « C’est exigeant, cela met parfois en porte-à-faux vis-à-vis des représentations mécanistes de la communication qu’ont certains dirigeants, mais c’est le sens d’un mouvement culturel et professionnel profond. Et cela d’autant plus que les salariés sont de moins en moins prêts à s’en laisser conter… », tranchent les deux spécialistes de la communication managériale dans Communiquer en entreprise (Vuibert).

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Comment les responsables de la communication vivent-ils leur métier aujourd’hui en entreprise ? Comment lancer un travail sur la mémoire ou l’histoire de son organisation ? Comment communiquer sur le thème du développement durable sans tomber dans le « greenwashing » ? L’ouvrage revisite quelques-uns des principaux défis de la communication en entreprise, des mutations du travail à la place du numérique, en passant par l’évolution du management et la question du sens. Il met en résonance les préoccupations professionnelles avec les sciences sociales.

Les sciences sociales indispensables

Ainsi, la professeure en sciences de l’information et de la communication Nicole D’Almeida revient sur les racines de l’expression « langue de bois », dont l’avènement se situe en France dans les années 1980, mais qui dispose d’anciennes racines en Russie, où on parlait de « langue de chêne », eu égard à la tradition bureaucratique et autoritaire.

Le sociologue Dominique Cardon analyse, quant à lui, l’impact des réseaux sociaux sur l’individu au sein de l’entreprise : « De plus en plus, il faut se servir de ses autres identités pour enrichir son travail. Intégrer les capacités personnelles dans l’entreprise, mais dans une identité de salarié. Du coup, la forme d’expression est associée à des compétences professionnelles. C’est ambigu et difficile : les organisations produisent des dispositifs qui mettent en format le fait de s’exprimer en tant que salarié, mais avec un outil qui résonne comme un outil grand public et dans lequel on va pouvoir investir au-delà de ses compétences professionnelles tous ses autres savoir-faire. »

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LJD

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