Comment le gouvernement compte aider les petits commerçants, menacés économiquement par la pandémie

Comment le gouvernement compte aider les petits commerçants, menacés économiquement par la pandémie

Deux heures de réunion téléphonique le matin avec le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, et presque autant l’après-midi avec Agnès Pannier-Runacher, sa secrétaire d’Etat. Les représentants des commerçants ont été sollicités toute la journée du lundi 16 mars pour avoir des réponses à la crise financière qui menace les entreprises et ajuster le plan d’urgence pour les commerçants, contraints de fermer boutique à la suite des mesures d’urgence sanitaire.

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Le gouvernement leur a promis la mise en place d’un plan qui coûtera un milliard d’euros par mois afin d’aider les 450 000 entreprises indépendantes qui réalisent moins d’un million de chiffre d’affaires par an. Ce fonds sera abondé par l’Etat, les régions, mais aussi par un appel que devrait lancer le gouvernement auprès des grandes entreprises – même si bon nombre d’entre elles sont également en difficulté. Une indemnité forfaitaire de 1 500 euros, dont la fréquence de versement reste à définir, devrait être accordée aux entreprises qui doivent baisser le rideau ou qui ont enregistré une baisse d’au moins 70 % de leur chiffre d’affaires. Elles pourront aussi étaler leurs charges sociales et fiscales sur simple demande, sans pénalité.

« A priori, ce sera sur simple déclaration, sans démarche sophistiquée. Pas besoin de recourir à son expert-comptable », indique Francis Palombi, président de la Confédération des commerçants de France (CDF). A la différence des précédentes mesures d’aides aux commerçants, pour répondre aux conséquences du mouvement des « gilets jaunes » ou des grèves, que les commerçants avaient trouvé administrativement trop complexes. « Mais on a demandé qu’il y ait une campagne de communication nationale, en télé, radio… pour que le plus petit commerçant du fin fond de l’Aveyron puisse être au courant », poursuit M. Palombi, qui ajoute : « On a demandé aussi l’instauration d’une cellule psychologique, car il y a des chefs d’entreprise qui sont confinés, qui tournent en rond et se demandent comment ils vont pouvoir subsister. »

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Inciter les bailleurs à différer les échéances

D’autant qu’ils ont des loyers à payer. Le gouvernement réfléchit, à la demande des fédérations et des associations, à un dispositif fiscal qui inciterait les bailleurs privés, principaux propriétaires des magasins que les petits commerçants exploitent, à suspendre ou différer les échéances. Les grands enseignes, elles, sont en discussion avec les centres commerciaux.

Depuis le 2 mars, Bpifrance, qui accorde des prêts aux petites entreprises, a mis en place des mesures d’accompagnement aux PME touchées par l’épidémie, dont des prêts de trésorerie pour assurer leur fonds de roulement.

L’Etat a demandé également aux assureurs d’intégrer dans les contrats d’assurance la prise en charge de la perte d’exploitation, dont beaucoup de commerçants ne disposent pas. Et ce, de manière rétroactive.

Toutes ces mesures doivent être affinées et seront mises en place très prochainement. Dans son allocution de 20 heures, le président de la république, Emmanuel Macron, devrait les évoquer, avant qu’elles soient détaillées par Bruno Lemaire, mardi 17 mars, à 7 h 45 sur RTL.

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