Chômage partiel, confinement, inégalités… les maux de la crise en dix mots

Chômage partiel, confinement, inégalités… les maux de la crise en dix mots

Jamais, depuis la seconde guerre mondiale, l’économie n’avait subi un choc d’une telle ampleur. Si 2020 restera dans les mémoires comme l’année de la pandémie de Covid-19, elle sera aussi celle où les Etats ont déployé des moyens sans précédent pour tenter d’endiguer la crise. Celle-ci laissera derrière elle des mots nouveaux ou revenus de l’oubli, pour décrire une économie bouleversée. « Sur le front économique, le terme “confinement” marquera l’année 2020, comme l’expression “Grande Dépression” avait résumé la crise de 1929 », note la sémiologue Mariette Darrigrand. S’ajoute à cela le vocabulaire accompagnant les mesures déployées pour soutenir les entreprises et les ménages face à la récession. Voici dix mots qui ont marqué l’année économique 2020.

  • Chômage partiel

Dès le premier confinement, les pays européens ont instauré des dispositifs inspirés du Kurzarbeit, le chômage partiel allemand qui, durant la crise de 2008, avait efficacement protégé les emplois outre-Rhin. Les salariés concernés touchent une partie de leur salaire net (84 % en France, 100 % au niveau du smic), dont le financement est totalement ou partiellement pris en charge par l’Etat. « C’est l’une des réussites de cette gestion de crise : cette mesure a amorti le choc Covid et sauvé plus d’un million d’emplois en France », souligne Mathieu Plane, de l’Observatoire français des conjonctures économiques. A l’acmé de la récession, en avril, 8,6 millions de personnes se trouvaient au chômage partiel.

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Depuis l’été, les entreprises tricolores peuvent aussi déposer une demande d’activité partielle de longue durée, applicable sur vingt-quatre mois sous conditions. Certains économistes redoutent néanmoins que ces dispositifs, s’ils se prolongent trop longtemps, « piègent » des salariés dans des secteurs en difficulté, les empêchant d’aller chercher un emploi dans les industries d’avenir.

  • Confinement

Dans le cadre de la pandémie, le mot est mentionné dans Le Monde dès le 25 janvier 2020, à propos de la mise en quarantaine de Wuhan, la ville chinoise où le nouveau coronavirus est apparu. « Cette expression issue du vieux français était déjà employée lors des grandes pandémies, comme celle de la peste noire, en 1348 », rappelle Mme Darrigrand. Le 17 mars, la France se confine à son tour pour deux mois, comme nombre de pays : fermeture des commerces non essentiels, des écoles et des frontières, mise en place du télétravail, limitation des déplacements… En avril, le néologisme de « déconfinement » apparaît pour évoquer la levée des restrictions, qui seront réintroduites dès l’automne en Europe.

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