Chauffeurs de poids lourds : « Il devient urgent de réfléchir à une nouvelle organisation sociale »

Chauffeurs de poids lourds : « Il devient urgent de réfléchir à une nouvelle organisation sociale »

Des camions à Detroit (Michigan), le 30 août.

Chronique Pertes & profits. Panique au pays du Père Noël : les rennes risquent de manquer pour les fêtes de fin d’année. Les vocations de transporteur se font de plus en plus rares et, depuis une semaine, les grandes entreprises de consommation américaines, notamment alimentaires, pointent la pénurie de chauffeurs poids lourds pour expliquer leurs contre-performances. Le problème n’est pas seulement américain, même s’il est particulièrement aigu aux Etats-Unis. Il met en lumière l’un des grands paradoxes de ce capitalisme en ce début de siècle. La conjoncture s’améliore, le chômage recule, mais le progrès social semble en panne, alors que ceux qui devraient en bénéficier semblent en position de force.

Les Etats-Unis comptent 3,5 millions de camionneurs. C’est beaucoup, mais ce n’est pas assez. Selon l’association professionnelle, il en manque plus de 50 000 pour répondre aux besoins et, surtout, la rotation est considérable. Chaque année, près de 90 % de cette population est renouvelée. En cause, des conditions de travail d’un autre âge, avec des journées de onze heures, pénibles et loin de toute famille, pour un salaire moyen d’environ 50 000 dollars (44 000 euros) par an.

Si la loi de l’offre et de la demande était respectée, ce problème, qui ne date pas d’hier, devrait se résoudre par l’amélioration des conditions de travail et l’augmentation des salaires, comme cela s’est produit dans l’industrie. Cela est partiellement le cas, puisque, depuis 2013, les salaires ont progressé de près de 15 % et les entreprises de transport donnent des bonus d’accueil aux nouveaux arrivants. De nouvelles lois limitent le temps de travail.

Un métier individualiste

Cela n’est pas suffisant. Aux Etats-Unis, comme en France (où il manquerait plus de 15 000 chauffeurs), peu de professionnels recommandent ce métier, dont le seul avantage est de fournir une paye décente à des jeunes sans qualification. Mais ceux-ci n’en veulent pas.

Car,…

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LJD

1 commentaire pour l’instant

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Patrick Publié le5:32 - Nov 5, 2018

Si La pénurie de chauffeurs s’amplifie dans le transport routier, cela revient aux mauvaises conditions de travail

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