Les artistes-auteurs vent debout contre le projet de loi de financement de la Sécurité sociale

Stand de l’Urssaf Limousin, qui gère le statut d’artiste-auteur, lors du MaMA Music & Convention, à Paris, le 15 octobre 2025.

Depuis des décennies, les artistes-auteurs se battent pour leur droit à une véritable protection sociale. Vingt-huit organisations d’auteurs, traducteurs, scénaristes, artistes, illustrateurs, designers, écrivains, compositeur, photographes… ont signé une tribune dans Libération, le 23 octobre, pour demander une chose qui semble pourtant assez simple : une gouvernance digne de ce nom pour leur Sécurité sociale. Ils souhaitent en effet « la création d’un Conseil de protection sociale des artistes-auteurs, inscrit dans le code de la Sécurité sociale » et « des représentants élus par les artistes-auteurs et non désignés par le gouvernement ». Avec des missions « claires » et une « gouvernance décisionnaire transparente exclusivement composée des partenaires sociaux : syndicats et organisations professionnelles des artistes-auteurs et des diffuseurs [les exploitants des œuvres comme les galeries d’art ou les éditeurs] ».

Contrairement aux autres professions, les artistes-auteurs ne participent pas réellement au pilotage de leur protection sociale. Or l’article 5 du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026 qui devrait être discuté en séance publique à l’Assemblée nationale, mardi 4 novembre, prévoit le statu quo concernant cette gouvernance, ce qui explique le caractère inédit de la mobilisation des artistes-auteurs.

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Au CHU de Caen, il n’y aura plus d’internes aux urgences à partir de lundi, faute de « médecins seniors » pour les encadrer

Le centre hospitalier universitaire de Caen, le 5 octobre 2025.

La nouvelle a fait l’effet d’un coup de tonnerre. Au service des urgences du centre hospitalier universitaire (CHU) de Caen, à compter du lundi 3 novembre, il n’y aura plus d’internes de médecine en stage (après la sixième année d’études), ni de « docteurs juniors » (en dernière année), ou d’externes (quatrième et cinquième années). Soit tous ces jeunes médecins en formation, qui apparaissent, à l’heure où l’hôpital souffre de la pénurie médicale, des plus indispensables pour maintenir l’offre de soins.

La décision apparaît exceptionnelle dans un service d’urgence d’un centre hospitalier universitaire : l’agrément de stage a été suspendu, pour six mois, par la faculté de médecine, en raison de difficultés d’encadrement. La direction du CHU l’a annoncé aux syndicats de personnel, lundi 27 octobre. Cela touchera bien les 14 postes remplis jusqu’ici par des internes de médecine générale, comme cela avait été communiqué dès septembre, mais aussi les 16 postes d’internes dits « de spécialité », c’est-à-dire en médecine d’urgence ou en gériatrie, dont le sort n’était pas encore décidé. Ces derniers ont été relocalisés, à la dernière minute, vers d’autres établissements du territoire, confirme-t-on à la faculté. Au total, en comptant les externes, le service disposera donc d’une cinquantaine de jeunes professionnels en moins.

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En France, les immigrés gagnent 28 % de moins que les natifs à leur arrivée sur le marché du travail, selon l’OCDE

Lorsqu’ils arrivent sur le marché du travail, les étrangers sont nettement moins bien payés que les travailleurs (de même âge et de même sexe) nés dans le pays d’accueil. Mais leur situation s’améliore au fil du temps, grâce notamment à leur mobilité vers d’autres entreprises. C’est l’un des enseignements d’une étude publiée lundi 3 novembre par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Cette dernière a pu mesurer les écarts de salaire mensuel dans une quinzaine de pays, dont la France, l’Allemagne, le Danemark, l’Espagne et les Etats-Unis. L’organisation s’est plongée, pour cela, dans des données portant sur plus de sept millions de nouveaux immigrants en emploi au début des années 2000, qu’ils soient majoritairement originaires d’Amérique latine, d’Afrique, d’Asie ou d’Europe.

A leur arrivée dans l’emploi, les étrangers touchent ainsi en moyenne 34 % de salaire en moins que les natifs de même âge et de même sexe. Cet écart est de 28 % en France, comme au Danemark et au Portugal. Il grimpe à 45 % en Italie. Un différentiel de revenus que l’OCDE a essayé de comprendre et décomposer.

D’abord, les étrangers se concentrent dans des secteurs qui payent moins, à l’instar des services (qui comprennent la sécurité ou le nettoyage), l’hôtellerie-restauration ou encore l’agriculture. « Et à l’intérieur de ces secteurs, ils se trouvent dans des entreprises moins productives, plus petites, qui concentrent plus d’étrangers et qui rémunèrent moins », explique l’économiste Ana Damas de Matos, l’une des trois auteurs de l’étude. Elle rappelle que « de nombreux travailleurs trouvent un emploi grâce à des recommandations et à leurs réseaux informels » et que, par conséquent, les étrangers ont logiquement tendance à travailler ensemble ainsi que dans des lieux de travail « qui ne font pas de discrimination à leur égard lors de l’embauche ».

A l’arrivée, le secteur d’emploi et l’entreprise expliqueraient les deux tiers de l’écart de rémunération entre natifs et étrangers. Le désavantage subi est aussi lié au fait que les étrangers sont plus fréquemment à temps partiel, une situation qu’ils subissent souvent, notamment en France, et qu’à l’intérieur d’une même entreprise, ils occupent des emplois moins rémunérés. Mais, y compris à profession égale dans une même société, ils restent désavantagés. « Il demeure un écart qu’on ne parvient pas à expliquer, même si on peut faire l’hypothèse qu’il est lié à des questions d’ancienneté, d’expérience, de maîtrise de la langue, de niveau de formation ou encore de discriminations », poursuit Mme Damas de Matos.

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