La Californie interdit la « discrimination capillaire » au travail

Cette loi, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2020, autorise de fait le port de la coupe afro, des tresses ou des dreadlocks à l’école ou sur le lieu de travail.

Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 03h29, mis à jour à 09h18

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La loi a été rédigée et portée par la sénatrice démocrate de Los Angeles Holly Mitchell.
La loi a été rédigée et portée par la sénatrice démocrate de Los Angeles Holly Mitchell. Rich Pedroncelli / AP

Les Californiens ne pourront plus se voir refuser un travail en raison de leurs cheveux. Le « Golden State » est devenu, mercredi 3 juillet, le premier Etat américain à interdire la « discrimination raciale fondée sur les cheveux » avec une loi qui autorise de fait le port de la coupe afro, des tresses ou des dreadlocks à l’école ou sur le lieu de travail. La ville de New York a adopté une législation similaire au début de l’année.

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Rédigée et portée par la sénatrice démocrate de Los Angeles Holly Mitchell, cette loi a été adoptée à l’unanimité par les deux chambres californiennes et doit entrer en vigueur le 1er janvier prochain.

« [Elle] protège le droit des Californiens noirs à porter leurs cheveux naturels, sans pression pour se conformer à des normes eurocentrées », a expliqué Holly Mitchell, arborant fréquemment des microtresses. « Pour nous, c’est un symbole de qui nous sommes. Quand je me faisais des dreadlocks voici quinze ans, je savais que c’était une déclaration à la fois sociale et politique adressée au monde extérieur. »

Selon le texte, les cheveux « restent une cause répandue de discrimination raciale avec des conséquences économiques et sanitaires graves, spécialement pour les individus noirs ». Ils ne pourront plus désormais être invoqués pour refuser un emploi, un logement, etc., pas plus que le sexe, la religion ou l’origine ethnique. Les employeurs pourront toujours faire appliquer certains règlements liés à la sécurité ou à l’hygiène, comme le port d’un filet sur les cheveux, pourvu qu’ils ne soient pas discriminatoires et s’appliquent à tout le monde, soulignent les services du gouverneur dans un communiqué.

Les dreadlocks d’un lycéen avaient créé la polémique

Revenant sur le fondement de cette loi, le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, a, quant à lui, rappelé ce lycéen contraint, en décembre dernier dans le New Jersey, par un arbitre de couper ses dreadlocks s’il voulait prendre part à une compétition de lutte, sous peine d’être déclaré forfait.

Selon le Huffington Post, le règlement des tournois de lutte et d’athlétisme entre lycées du New Jersey précise que les lutteurs doivent avoir une coiffure courte. Il permet toutefois de combattre avec un casque de lutte qui recouvre entièrement les cheveux longs. Une alternative qui n’a, semble-t-il, pas été laissée au jeune lutteur.

L’adolescent avait le choix entre « perdre une compétition sportive et perdre son identité », a déploré M. Newsom. « Ça se passe sur le lieu de travail, dans les écoles, pas seulement lors de compétitions sportives, chaque jour partout en Amérique, de manière voilée ou flagrante. »

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Impôts et réformes : comment la crise des « gilets jaunes » a modifié le profil économique du quinquennat

Emmanuel Macron a-t-il pris un virage social ? Les mesures pour le pouvoir d’achat et les baisses d’impôts ont dessiné une inflexion proménages, mais les réformes de l’assurance-chômage et des retraites s’annoncent plus explosives socialement.

Par et Publié aujourd’hui à 01h48, mis à jour à 09h24

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Troisième « assemblée des assemblées » organisée par les « gilets jaunes » à Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire), le 29 juin.
Troisième « assemblée des assemblées » organisée par les « gilets jaunes » à Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire), le 29 juin. JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP

Un « acte II du quinquennat » avec « deux impératifs : la constance et la cohérence ». En introduction de son discours de politique générale, le 12 juin, le premier ministre Edouard Philippe l’a clairement indiqué : après sept mois de crise sociale des « gilets jaunes », pas question pour le gouvernement de changer de cap. Emmanuel Macron l’avait déjà martelé lors de sa conférence de presse du 25 avril : il n’y aurait « aucun recul » dans son « ambition » de réformer le pays.

Pourtant, les mesures pour le pouvoir d’achat annoncées en décembre 2018 par le président de la République – revalorisation de la prime d’activité, défiscalisation des heures supplémentaires, suppression de la hausse de la contribution sociale généralisée (CSG) pour les petites retraites –, comme la baisse de l’impôt sur le revenu et la réindexation d’une partie des pensions sur l’inflation promise par le chef de l’Etat fin avril ont semblé modifier le profil économique du quinquennat.

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« On a accéléré un certain nombre de mesures qu’on avait annoncées, et qui devaient s’étaler dans le temps. On a ainsi favorisé le retour au travail », estime Emilie Cariou, députée (La République en marche, LRM) de la Meuse, issue de l’aile gauche de la majorité.

De fait, sur le papier, les lignes rouges du candidat Macron ont été préservées. Le chef de l’Etat n’est pas revenu sur la suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), pourtant largement réclamée sur les ronds-points et dans les cahiers de doléances ouverts à l’occasion du grand débat. Pas touche, non plus, à la transformation du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) en baisse de cotisations pour les entreprises, malgré le coût de 20 milliards d’euros cette année.

Préserver le « en même temps » macronien

Quant au financement des mesures, il devrait se faire par une baisse de la dépense publique et par des rabots sur les niches fiscales des entreprises, et non des ménages les plus aisés, comme l’avaient suggéré les députés de la majorité. « L’exécutif ne voulait pas donner un signal de hausse d’impôts à qui que ce soit », explique l’un d’eux.

Une manière de préserver le « en même temps » macronien, en abaissant les impôts pour les ménages, notamment les classes moyennes, sans revenir trop fortement sur les gages donnés aux entreprises et aux « premiers de cordée ». Une ligne de crête résumée par l’injonction à ce que « le travail paye », répétée en boucle au ministère de l’économie et des finances comme à l’Elysée.

Agnès Buzyn annonce un congé rémunéré pour les « aidants » dès l’an prochain

La ministre des solidarités et de la santé va créer un congé indemnisé pour les « aidants » qui soutiennent un proche âgé, malade ou handicapé. La mesure figurera dans le budget de la « Sécu ».

Le Monde avec AFP Publié hier à 19h43, mis à jour à 09h39

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La ministre des solidarités et de la santé Agnès Buzyn, le 3 juillet, devant l’Elysée.
La ministre des solidarités et de la santé Agnès Buzyn, le 3 juillet, devant l’Elysée. LUDOVIC MARIN / AFP

Le gouvernement va créer en 2020 un congé indemnisé pour les « aidants » qui soutiennent un proche âgé, malade ou handicapé, a assuré mercredi 3 juillet la ministre des solidarités et de la santé Agnès Buyzn, précisant que cette mesure figurerait dans le prochain budget de la Sécurité sociale.

Cette question des aidants, qui « dépasse la question des personnes âgées », fera l’objet d’un plan dont les détails seront annoncés à l’automne avec la secrétaire d’Etat chargée du handicap, Sophie Cluzel, a précisé la ministre lors d’un discours devant des professionnels du secteur médico-social.

« Je peux déjà vous dire que parmi les axes majeurs de ce plan figurera la conciliation de la vie professionnelle et de la vie de proche aidant. Pour la faciliter, nous allons créer un congé de proche aidant, indemnisé, dès la prochaine loi de financement de la Sécurité sociale. »

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Trois mois maximum

Lors de sa conférence de presse du 25 avril, le président Emmanuel Macron avait souligné la nécessité de mieux « reconnaître » le rôle des aidants familiaux.

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Il faudra notamment « leur bâtir une place pendant la réforme des retraites et leur construire des droits », avait dit le chef de l’Etat, évoquant « celles et ceux, souvent les femmes, qui ont mis entre parenthèses ou sacrifié leur vie professionnelle pour s’occuper d’un enfant en situation de handicap, d’un proche, une personne de la famille devenue dépendante ».

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En avril, Mme Buzyn avait également évoqué la possibilité d’instaurer des « droits contributifs à la retraite » pour les aidants. Dans l’état actuel de la législation, les aidants ont le droit de prendre un congé pour s’occuper de leur proche, pendant trois mois maximum (sauf éventuelle disposition plus favorable dans la convention collective). Mais ce congé n’est pas rémunéré, et seul un très petit nombre de personnes demande donc à en bénéficier.

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Etudiants de région parisienne : racontez-nous votre quotidien

Vous habitez en Ile-de-France – en dehors de Paris – et vous êtes étudiant (à Paris ou ailleurs dans la région). Racontez-nous comment se déroulent vos études et votre quotidien.

Où vivez-vous, et où étudiez-vous ? Quel est (ou quel était) votre temps de transport pendant l’année universitaire qui vient de s’écouler ?

Votre choix d’études ou de cursus a-t-il été influencé par la localisation de votre établissement ? Avez-vous pu ou voulu déménager à l’intérieur de la région ou à Paris ? Comment utilisez-vous les transports en commun ? Comment ce trajet a-t-il influencé le cours de vos études ? Enfin, comment financez-vous vos études ?

Dites-nous aussi si vous êtes satisfait de votre cursus, de votre établissement, et quelles étaient vos premières impressions lorsque vous avez débuté vos études supérieures dans ce nouvel environnement. Si vous êtes déjà diplômé, le nom de votre université a-t-il, selon vous, un rôle dans votre insertion professionnelle ?

Votre témoignage pourra être utilisé en vue d’un article qui sera publié sur Le Monde. Merci de laisser une adresse mail que vous consultez régulièrement, ou un numéro de téléphone, afin que nous puissions, si besoin, vous poser une question complémentaire. N’hésitez pas à préciser si vous souhaitez que votre anonymat soit préservé.

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