Aéronautique : autour de Toulouse, le feu couve au sein des sous-traitants

Lors d’une manifestation de salariés d’Airbus, à Blagnac, près de Toulouse, le 8 juillet.

La filière aéronautique, frappée de plein fouet par les conséquences économiques de la crise due au Covid-19, fait désormais face à l’urgence sociale. Certains tentent de minorer l’incidence sur l’emploi du ralentissement hors normes que connaît le secteur à travers le monde. « Ce n’est pas le désastre annoncé », relativise ainsi le dirigeant d’une PME, qui préfère rester anonyme. « Il y aura une amorce de reprise en septembre ou en octobre », déclare-t-il, reconnaissant toutefois « qu’il y aura des gagnants et des perdants », à l’issue de la crise.

Mais Gaëtan Gracia, lui, est plus alarmiste. « On sait que la rentrée sociale va être forte », affirme ce militant ouvrier très remonté. Sur Twitter, il égrène les plans de restructuration de la filière qu’il complète d’analyses personnelles et de commentaires. « La bataille de l’aéronautique va commencer », « on est prêts à se battre », écrit le délégué syndical CGT aux Ateliers de la Haute-Garonne, spécialisés dans les rivets, en proie à une baisse d’activité. La direction, qui veut appliquer un accord de performance collective (APC), a cédé devant la pression exercée par les syndicats, repoussant les négociations à septembre. « On ne négocie pas sans chiffres. Alors, on a demandé une expertise économique, acceptée par la direction. On fait monter la sauce », prévient M. Gracia.

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La tempête que traverse l’aéronautique menace l’équilibre de l’aire métropolitaine toulousaine, qui rassemble près de 95 000 emplois dans le secteur. Airbus, le principal donneur d’ordre régional, a annoncé la couleur, fin juin, avec le plan social le plus lourd de son histoire : 3 600 postes supprimés à Toulouse, dont 2 398 à la production et 980 au siège, le reste étant réparti dans ses filiales Avions de transport régional et Stelia Aerospace.

« Un rouleau compresseur »

Assistance Aéronautique & Aérospatiale paye, lui, sa forte dépendance au secteur. Dans le sillage de l’avionneur européen, ce prestataire de services taille sévèrement dans ses effectifs. Annoncé début juillet, son plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) prévoit de diviser par deux le nombre de ses salariés, qui s’élève à près de 1 600 en France. Et, sans surprise, Toulouse acquitte un lourd tribut, avec 299 suppressions de postes. « Le sujet principal est l’argent et la recherche d’économies, pas le maintien des compétences, dénonce Julien Da’Rolt, délégué syndical CFDT. La direction veut aller vite. C’est un rouleau compresseur. Le PSE doit être bouclé en deux mois et demi. »

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Aéronautique : Airbus et Boeing s’enfoncent dans la crise

Un Airbus A380 et un Boeing 747 400, au Bourget (Seine-Saint-Denis).

Après avoir longtemps imaginé que la croissance n’aurait jamais de fin, les entreprises l’aéronautique doivent admettre la remise en cause de ce modèle. Tour à tour, trois géants du secteur, Airbus, Boeing et Safran, ont affiché des performances catastrophiques.

C’est le constructeur de Seattle qui, le premier, mercredi 29 juillet, a publié des résultats semestriels en fort recul. Sur la période janvier-juin, le chiffre d’affaires de Boeing s’est effondré de 26 %, pour s’établir à 28,7 milliards de dollars (24,4 milliards d’euros). Au total, au premier semestre, l’avionneur américain a enregistré une perte d’un peu plus de 3 milliards de dollars. Sans surprise, Boeing fait les frais de la pandémie de Covid-19, qui a mis les compagnies aériennes à l’arrêt.

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Les entreprises clientes de l’avionneur, dont les trésoreries ont été mises à mal par la crise, ont multiplié les annulations et les reports de commandes. Pour preuve, au deuxième trimestre, Boeing n’a livré que 20 appareils. Pis, à l’occasion du Salon de l’aéronautique de Farnborough, au Royaume-Uni, organisé uniquement en ligne cette année en raison de la pandémie, les avionneurs, dont Boeing, n’ont pu annoncer aucun contrat.

Outre les conséquences de la crise sanitaire, l’avionneur américain paie aussi les déboires de son moyen-courrier 737 MAX, toujours cloué au sol depuis la mi-mars 2019, après deux catastrophes qui ont causé la mort de 346 passagers et membres d’équipages. Commandé à plus de 5 000 exemplaires, le MAX devrait être le best-seller de Boeing si les autorités de régulation de l’aviation lui accordent de nouveau leur feu vert pour reprendre les airs.

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Après avoir misé sur une reprise rapide de l’activité, les avionneurs doivent se résoudre à l’idée que la crise pourrait durer plus longtemps que prévu. Le trafic aérien mondial ne retrouvera pas son niveau de 2019 avant 2024, en raison notamment des incertitudes sur les ouvertures des frontières qui pèsent sur les voyages internationaux, a indiqué, mardi 28 juillet, l’Association internationale du transport aérien.

Les gros porteurs très affectés

La crise devrait affecter durablement les gros et les très gros porteurs. Pour preuve, le constructeur américain a annoncé qu’il allait réduire sa production du 787 Dreamliner. En 2021, il n’en produira plus que six chaque mois, contre dix aujourd’hui. Cette révision à la baisse affectera aussi le 777 et le tout-nouveau 777X, dont seulement deux exemplaires devraient sortir des chaînes d’assemblage en 2021. Autrefois star des avionneurs, ce segment des long-courriers souffre particulièrement.

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Après Airbus, qui s’est résolu, méventes obligent, à stopper définitivement la fabrication de son super-jumbo A380, c’est Boeing qui a annoncé l’arrêt définitif de la production de son 747 en 2022. L’avion qui avait grandement contribué, depuis les années 1970, à la démocratisation du transport aérien est retiré des flottes par toutes les compagnies aériennes. Trop grands, trop chers, trop gourmands en carburant, difficiles à remplir l’A380 et le 747 ne correspondent plus aux besoins des compagnies aériennes qui préfèrent des avions plus sobres et surtout plus modulables, tel l’A321 d’Airbus, capable de performances dignes d’un long-courrier, mais avec les coûts d’un moyen-courrier.

Le trafic aérien mondial ne retrouvera pas son niveau de 2019 avant 2024, selon l’Association internationale du transport aérien.

Pour Boeing, la liste des déboires n’en finit pas de s’allonger : l’administration américaine a ordonné l’inspection de 2 000 B737 d’ancienne génération. Cette injonction intervient après quatre incidents qui ont affecté les moteurs du moyen-courrier conçu dans les années 1960.

Tombés dans le rouge, les résultats de Boeing ne sont pas aussi mauvais que l’avionneur aurait pu le craindre. Le constructeur a, en effet, bénéficié de la bonne tenue de sa branche défense et espace. En juillet, juste avant la publication de ses résultats financiers, Boeing a notamment bénéficié d’une commande du Pentagone de 23 milliards de dollars pour livrer des avions de combat F15 à l’armée de l’air américaine.

« Moitié moins de livraisons »

Airbus fait tout autant la grimace que son rival d’outre-Atlantique. L’avionneur européen a annoncé, jeudi 30 juillet, une perte nette de 1,9 milliard d’euros au premier semestre. « L’impact de la pandémie de Covid-19 sur nos résultats est aujourd’hui bien visible au deuxième trimestre, avec moitié moins de livraisons d’avions commerciaux qu’un an plus tôt sur la même période », s’est justifié Guillaume Faury, PDG d’Airbus.

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Au cours de ses six premiers mois de l’année, le chiffre d’affaires d’Airbus s’est replié de 39 %, pour s’établir à 18,9 milliards d’euros. Comme son concurrent américain, l’avionneur européen doit lui aussi ralentir la production de son long-courrier A350. Il ne devrait plus en sortir des chaînes d’assemblages que cinq exemplaires chaque mois. C’est la seconde fois qu’Airbus baisse la production de l’A350. En avril, l’avionneur l’avait déjà ramené à six appareils par mois, contre 9,5 auparavant.

Taille dans les effectifs

Quand Airbus et Boeing souffrent, ce sont Safran et tous les sous-traitants de l’aéronautique qui sont mis en difficulté. Le motoriste a annoncé, jeudi 30 juillet, un chiffre d’affaires de 8,767 milliards d’euros pour le premier semestre, en baisse de 29 %. « Nos activités ont été fortement affectées par cette crise au deuxième trimestre », a reconnu Philippe Petitcolin, directeur général de Safran.

Après Airbus et Boeing, qui ont taillé dans leurs effectifs, Safran, qui produit en exclusivité les moteurs du 737 MAX, a aussi annoncé avoir « considérablement renforcé » un plan d’adaptation pour passer la crise. Le motoriste, qui emploie 95 000 salariés dans 27 pays, en a déjà poussé 12 % vers la sortie. En France, direction et syndicats ont conclu un « accord de transformation d’activité », qui doit permettre à l’équipementier « de passer les douze à dixhuit prochains mois de crise en préservant les compétences et la compétitivité des activités françaises », a indiqué M. Petitcolin. Comme tous les acteurs du secteur, Safran veut avant tout préserver les savoir-faire pour pouvoir redémarrer sans retard quand la crise prendra fin.

Le fonds de soutien au secteur, Ace Aéro Partenaires, est lancé

Le fonds d’investissement aéronautique décidé dans le cadre du plan de soutien à la filière est prêt à être utilisé. Baptisé « Ace Aéro Partenaires », ce fonds est doté dans un premier temps de 630 millions d’euros – un montant supérieur aux attentes initiales qui portaient sur 500 millions – et a pour vocation de renforcer les nombreuses entreprises sous-traitantes d’un secteur fragilisé par la crise due au Covid-19. Ce fonds s’intègre dans le cadre du plan de soutien à la filière de 15 milliards d’euros annoncé début juin par le gouvernement. L’Etat contribue au fonds à hauteur de 200 millions d’euros, dont 50 millions pour Bpifrance. Les grands du secteur l’abondent également : Airbus pour 116 millions, Safran pour 58 millions, Dassault 13 millions et Thales 13 millions. La société de gestion Tikehau, sélectionnée à l’issue d’un appel d’offres pour gérer ce fonds aéronautique, y investit, de son côté, 230 millions sur fonds propres.

Les chiffres

3,04 milliards

C’est, en dollars, soit 2,5 milliards d’euros, la perte enregistrée par le constructeur américain au premier semestre.

28,7 milliards

C’est, en dollars, soit 24,4 milliards d’euros, le montant du chiffre d’affaires dégagé par le groupe au premier semestre, en recul de 26 % par rapport à la même période de 2019.

1,9 milliard

C’est, en euros, la perte nette subie par l’avionneur européen sur les six premiers mois de l’année.

18,9 milliards

C’est, en euros, le niveau du chiffre d’affaires enregistré par le groupe au premier semestre, en baisse de 39 % par rapport aux six premiers mois de 2019.

En Inde, IndiGo coupe dans les effectifs et les salaires

A l’aéroport international Sardar Vallabhbhai Patel, à Ahmedabad, dans le nord-ouest de l’Inde, le 23 mars.

Le transport aérien indien est en train de tanguer dangereusement. Lui qui enregistrait allègrement autour de 20 % de croissance de son marché domestique par an vit, depuis dix-huit mois, une impressionnante déconfiture. C’est la faillite de Jet Airways, numéro deux dans le sous-continent, qui avait donné le coup d’envoi des mauvaises nouvelles, en disparaissant purement et simplement du ciel, en avril 2019. Mais la pandémie de Covid-19, comme partout ailleurs dans le monde, a entraîné de nombreux autres dégâts, aucun avion n’ayant volé dans le pays entre le 26 mars et le 24 mai.

La compagnie low cost IndiGo, lancée en 2006 et cotée en Bourse depuis 2015, a ainsi annoncé, le 20 juillet, qu’elle allait devoir licencier 10 % de ses employés en raison de la crise sanitaire en cours. Au 31 mars, lorsque le confinement de l’Inde a démarré, les effectifs de la compagnie s’établissaient, d’après un porte-parole, à 27 000 personnes.

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Le coronavirus a mis du temps à se répandre dans le pays, mais avec désormais 50 000 nouveaux cas de contamination et plus de 700 décès enregistrés chaque jour, la situation commence à prendre des dimensions de plus en plus inquiétantes. L’Inde compte actuellement 1,5 million de cas et plus de 33 000 morts. « En l’état actuel des choses, il est impossible pour notre compagnie de traverser cette tempête économique sans faire des sacrifices », a expliqué dans un communiqué le PDG, Ronojoy Dutta.

La demande devrait fondre de 49 % en 2020

Dans un premier temps, ce dernier avait cherché à limiter l’impact financier de la pandémie sur les comptes d’IndiGo, numéro un en Inde avec environ 50 % de parts de marché, en décrétant, au mois de mai, des baisses de salaire allant de 5 % à 25 %, selon les catégories de personnel, et en imposant des congés sans solde graduels à toutes les catégories de personnel, jusqu’à l’été. Le 30 juin, 5,5 jours de congé sans solde supplémentaires avaient été imposés aux pilotes, soit, au total, dix jours non travaillés et non payés par mois jusqu’à nouvel ordre.

Mais cela n’a visiblement pas suffi. Les salariés licenciés toucheront « une prime de préavis et une indemnité de rupture de contrat » équivalente à un mois de salaire brut par année d’ancienneté dans l’entreprise, et en tout état de cause « trois mois de salaire au moins » au moment de partir, a promis le dirigeant qui, en outre, a déclaré, lundi 27 juillet, que les personnels cadres ou dirigeants subiraient, à compter du mois d’août, une baisse de salaire pouvant finalement aller jusqu’à 35 %, au lieu de 25 % jusqu’ici.

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Chômage partiel : 25 000 contrôles effectués, 1 400 « suspicions » de fraude

Elisabeth Borne, ministre du travail, de l’emploi et de l’insertion, le 9 juillet.

Après avoir effectué 25 000 contrôles, le gouvernement a recensé 1 400 « suspicions » de fraude au chômage partiel, a annoncé mardi 28 juillet la ministre du travail, Elisabeth Borne, sur RTL.

Environ 700 entreprises sont suspectées d’avoir procédé à des déclarations mensongères et autant à des escroqueries. Des dossiers ont déjà été transmis à la justice, d’autres vont l’être. « On sera intraitables avec ceux qui détournent le système », a prévenu Mme Borne. « On fait beaucoup de contrôles : on en a déjà fait 25 000, on en fera 50 000 d’ici la fin de l’été », a ajouté la ministre.

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Interrogé par l’Agence France-Presse (AFP), le ministère du travail a distingué deux types de fraudes : l’escroquerie (usurpation d’identité, entreprises fictives) et les déclarations mensongères (heures déclarées différentes des heures chômées, par exemple). Certains contrôles ont permis de régulariser des demandes erronées, a précisé le ministère.

Jusqu’à 8,8 millions de Français en chômage partiel

Il y a un mois, Muriel Pénicaud, à qui Mme Borne a succédé au ministère du travail en juillet, avait indiqué que les 3 000 premiers contrôles sur les demandes de chômage partiel avaient débouché sur « 850 suspicions de fraude » et quatre procédures pour « escroquerie ».

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Dès le confinement, et pour pallier l’arrêt d’activité en découlant, le gouvernement avait élargi la possibilité de recourir au chômage partiel en France.

Selon une estimation du ministère du travail, 7,2 millions de Français auraient été en chômage partiel un ou plusieurs jours par semaine en mars, 8,8 millions en avril, 7,9 millions en mai et 4,5 millions en juin.

En cas de fraude, les sanctions pénales vont jusqu’à deux ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende, et concernant les sanctions administratives, elles prévoient le remboursement des aides et l’exclusion du bénéfice des aides pour une durée pouvant aller jusqu’à cinq ans.

Le Monde avec AFP

Emploi des jeunes : « La palette d’outils du plan permet de toucher des catégories très différentes »

Le premier ministre, Jean Castex, s’adresse aux apprentis lors d’une visite sur le thème de l’emploi des jeunes, le 23 juillet. Ici, au sein de l’entreprise Cryla, à Besançon.

Comment faire en sorte que de nombreux jeunes, arrivant sur le marché du travail, n’en soient pas exclus, en raison de la crise économique ? Pour relever ce défi, Jean Castex a annoncé, le 23 juillet, un vaste programme en faveur de cette catégorie d’actifs, financé à hauteur de 6,5 milliards d’euros sur deux ans.

« Du jamais-vu », selon le premier ministre. Plusieurs dispositifs vont être mis en œuvre : prime à l’embauche, extension des actions de formation, soutien à l’apprentissage, relance des contrats aidés – que le gouvernement d’Edouard Philippe avait considérablement réduits, les jugeant trop peu efficaces.

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« Ces mesures paraissent très bonnes, d’abord pour une raison de principe, réagit Gilbert Cette, professeur à l’université d’Aix-Marseille. Les jeunes ont subi, dès le printemps, les effets de la récession, avec la violente contraction du nombre de CDD et de missions d’intérim – deux formes d’emploi qui les concernent au premier chef. »

Une deuxième vague va frapper ceux qui, une fois sortis du système scolaire et universitaire, vont se présenter sur un marché du travail sinistré. « Il faut éviter que leur entrée dans la vie active soit synonyme d’inscription durable à Pôle emploi, faute de quoi ils risquent d’en pâtir pendant de longues années », plaide M. Cette. C’est d’autant plus nécessaire, selon lui, que les moins de 25 ans sont déjà, « “en temps ordinaire”, surreprésentés parmi les chômeurs – avec un taux de demandeurs d’emploi dans cette tranche d’âge très supérieur à la moyenne ».

Le fait de panacher les solutions est commenté positivement. « La palette d’outils utilisés dans ce plan permet de toucher des catégories très différentes de jeunes, sans se focaliser uniquement sur ceux qui sont les plus en difficulté », affirme Christine Erhel, directrice du Centre d’études de l’emploi et du travail (CEET).

« Le gouvernement a mobilisé à peu près tout ce qu’il pouvait dans un contexte où il n’y a plus vraiment de contraintes sur les finances publiques », poursuit Bertrand Martinot, de l’Institut Montaigne. Face à une hausse du chômage « inévitable », il faut être « audacieux, ambitieux et ne pas hésiter à mettre en place beaucoup d’actions », complète Eric Heyer, de l’Observatoire français des conjonctures économiques, qui juge l’arsenal proposé « intéressant, même s’il était possible d’aller au-delà ».

Risques

Ce sont les « bons leviers » qui ont été mis en mouvement, enchaîne M. Martinot, en citant notamment la prime à tout recrutement, entre août et fin janvier 2021, d’un jeune de moins de 25 ans pour un contrat de trois mois, au minimum. Un tel coup de pouce, dit-il, se traduira, in fine, par des « créations nettes » de postes – donc par une augmentation des effectifs salariés.

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Chômage : la région Pays de la Loire, bonne élève, n’est pas épargnée par la crise

Une agence Pôle Emploi d’Antibes (Alpes-Maritimes) le 29 juin.

Les chiffres sont éloquents. De mars 2019 à mars 2020, les cinq départements des Pays de la Loire n’avaient enregistré que 1 250 demandeurs d’emplois sans aucune activité (catégorie A) supplémentaires. En trois mois, cette comptabilité s’est emballée, avec 54 310 personnes de plus fin juin.

Certes, il faut relativiser, comme le remarque Sophie Aubin, directrice territoriale déléguée de Pôle Emploi en Maine-et-Loire : « Ce ne sont pas forcément de nouveaux demandeurs d’emplois mais des gens qui étaient auparavant classés en catégories B et C, car ils exerçaient une activité partielle et n’en ont plus du tout aujourd’hui. »

Toutes catégories confondues (A, B et C), il apparaît effectivement qu’avec 377 000 demandeurs d’emplois, le solde n’est en augmentation « que » de 23 010 personnes depuis fin mars. « Il y a un effet d’ampleur qui concerne majoritairement les salariés en contrat à durée déterminée et les intérimaires, décrypte Antoine Lelarge, secrétaire départemental de la CFDT en Maine-et-Loire. Mais les derniers comités sociaux et économiques (CSE) qui ont eu lieu avant l’été dans les grandes entreprises ont fait remonter des sortes de préannonces. On a donné rendez-vous en septembre aux délégués du personnel pour reparler de l’emploi… »

La région, qui se flattait jusqu’ici de figurer parmi les meilleurs élèves de l’Hexagone en matière de chômage (6,7 % au premier trimestre 2020 contre 7,6 % au niveau national), voit la crise sanitaire agir de manière très brutale sur ses statistiques. En Vendée, le nombre de demandeurs d’emploi a bondi de 39,1 % en trois mois (+ 10 600 personnes). En Loire-Atlantique, le pourcentage est moins élevé (+ 33,81 %) mais, en valeur absolue, l’augmentation est deux fois plus forte que chez le voisin de la côte atlantique (+ 21 520).

Dans les terres, on voit que les taux sont moindres, + 28,7 % en Maine-et-Loire, + 27,8 % en Sarthe, sauf en Mayenne (+ 34,2 %) mais l’augmentation en valeur réelle y est la plus faible des cinq départements (+ 3 580 demandeurs d’emplois).

Dans les cafés et restaurants de la région, qui emploient une bonne partie des 20 000 saisonniers habituels, la situation est contrastée. « Pour l’instant les locaux ne bougent pas et remplissent les terrasses et les bistrots. C’est beaucoup plus difficile pour ceux qui assurent le menu du jour, le midi à proximité des centres d’affaires », relève François Taillandier, président régional de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH).

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Le nombre de demandeurs d’emploi atteint un niveau record en juin

Le redémarrage de l’économie continue d’avoir des incidences positives sur le marché du travail mais il est difficile, pour autant, de parler d’amélioration. En juin, le nombre de demandeurs d’emplois sans aucune activité (catégorie A) a baissé, sur l’ensemble du territoire (outre-mer compris), de près de 205 000, selon les données diffusées, lundi 27 juillet, par Pôle emploi et par la Dares – la direction du ministère du travail chargée des études. Il s’agit d’un nouveau recul, de 4,6 %, qui s’avère encore plus fort que celui relevé le mois précédent (-3,3 %).

Pour autant, les effectifs des personnes dans cette situation se maintiennent à un niveau très élevé, à 4,22 millions. Depuis la mise en place, en 1996, de cette série statistique, jamais la barre des quatre millions d’inscrits dans la catégorie A n’avait été franchie, ce qui montre l’ampleur des ravages causés par la crise due au coronavirus.

Un record depuis 1996

Surtout, le nombre d’individus à la recherche d’un poste tout en ayant travaillé (catégories B et C) a, de son côté, continué d’augmenter fortement, en juin : +13,9 %, soit une progression presque aussi soutenue qu’en mai (+14,2 %). Au total, les rangs des demandeurs d’emploi, en activité ou non (catégories A, B et C), s’étoffent encore, mais à un rythme moins rapide qu’avant : + 31 500 en juin, contre + 61 000 un mois plus tôt et + 209 000 en avril. Ils atteignent désormais 6,157 millions, un record depuis 1996.

Si l’on ne regarde que la catégorie A, la tendance à la baisse touche toutes les tranches d’âge, mais elle est un peu plus nette chez les 25-49 ans (-5 %) que chez les jeunes (-4,6 %) ou chez les personnes d’au moins 50 ans (-3,7 %). L’ensemble du territoire est concerné par cette décrue, à l’exception de la Guyane, qui « a continué à faire l’objet de mesures plus restrictives dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire », souligne la note publiée par la Dares. Enfin, le repli des effectifs dans la catégorie A est porté par la diminution du nombre d’individus « qui recherchent un métier dans la construction et le BTP, ainsi que dans l’hôtellerie et le tourisme ».

Réformes européennes : les leçons de la crise de 2008

Mark Rutte, Angela Merkel, Ursula von der Leyen,  Giuseppe Conte, Charles Michel et Emmanuel Macron, à Bruxelles, le 18 juillet.

Sept cent cinquante milliards d’euros pour sortir l’économie européenne de la récession et la préparer aux défis écologiques de demain. S’il doit encore franchir quelques étapes avant d’être définitivement validé, l’ambitieux fonds de relance adopté par les dirigeants européens, mardi 21 juillet, devrait profiter aux vingt-sept Etats membres dès 2021.

Pour toucher leur part, ils devront détailler les réformes et les investissements qu’ils comptent mener d’ici à 2023. Et c’est là que les choses pourraient se compliquer.

« Les gouvernements sont bien plus doués pour concevoir les plans de dépenses que pour les mettre en œuvre, analyse Erik Jones, spécialiste des questions européennes à l’université John Hopkins, à Bologne. Dépensé trop vite, l’argent risque d’arriver au mauvais endroit, mais trop lentement, il risque d’être dirigé vers des projets se révélant plus coûteux que prévu initialement. »

En outre, un volet de réformes devra accompagner ces investissements. Or si l’un des pays membres estime qu’un autre ne respecte pas le programme annoncé, il pourra exiger que le sujet soit débattu lors d’un Conseil européen. « Ce n’est pas un droit de veto, mais ce mécanisme pourrait compliquer les choses », redoute M. Jones.

« Le dogmatisme néolibéral a été corrigé »

En la matière, l’Union européenne (UE) a néanmoins quelques expériences dont elle peut tirer des leçons, à l’exemple des réformes adoptées dans le sillage de la crise de 2008.

A l’époque en pleine déroute financière, la Grèce, le Portugal, l’Irlande et Chypre passent alors sous assistance de la « troïka » – Fonds monétaire international (FMI), Commission et Banque centrale européennes – : en échange de prêts, ces pays doivent appliquer un douloureux programme de réformes. L’Espagne, elle, sollicite l’aide du Mécanisme européen de stabilité (MES), en 2012, pour renflouer ses banques, tandis que, la même année, l’Italie réforme ses retraites sous la pression de ses partenaires.

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Bien sûr, le contexte était radicalement différent. « Ces pays affichaient d’importants déficits et déséquilibres économiques », rappelle Daniel Gros, directeur du Centre for European Policy Studies, un think tank européen. L’objectif des réformes, accompagnées de sévères politiques d’austérité, était d’abord de restaurer les comptes publics.

Or l’exemple grec a montré qu’un tel cocktail a aggravé la récession, avec des conséquences sociales douloureuses. Depuis, « le dogmatisme néolibéral, qui a fait tant de mal à l’Europe et à ses populations, en particulier au Sud, a été corrigé », souligne Pablo Iglesias, cofondateur de Podemos et deuxième vice-président du gouvernement espagnol, dans Le Monde du 22 juillet.

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Solocal : les actionnaires valident le plan de sauvetage

L’amertume n’empêche pas la raison. Vendredi 24 juillet, à Paris, les actionnaires de Solocal – ex-PagesJaunes Groupe –, réunis en assemblée générale extraordinaire, ont approuvé à 93 % le douloureux plan de sauvetage présenté par le président, Pierre Danon, le troisième depuis 2014. Ce feu vert va permettre à Solocal, qui emploie 3 500 salariés, de récupérer 117 millions d’euros de liquidités et de réduire de moitié la dette.

Ce sont les créanciers obligataires du spécialiste du marketing numérique, au premier rang desquels le fonds américain Golden Tree, qui sont à la manœuvre. En convertissant une partie de leurs créances en actions, ils vont obtenir plus de 90 % du capital de Solocal. Cette part sera ensuite réduite en fonction des résultats d’une augmentation de capital de 330 millions d’euros, pour laquelle un droit préférentiel de souscription sera accordé aux actuels détenteurs d’actions.

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« Si tous les actionnaires réinvestissent au maximum, ils conserveront 75 % du capital », précise M. Danon. A l’issue des opérations, Golden Tree deviendra l’actionnaire de référence de Solocal avec, au minimum, 15,5 % du tour de table. Quant aux quelque 180 millions d’euros d’obligations résiduelles, elles seront rémunérées à un copieux taux d’intérêt de 8 %.

« Aucune banque n’a voulu nous soutenir »

La potion est amère pour les milliers de petits porteurs qui avaient misé, en 2017, sur la transformation de l’éditeur d’annuaires. A l’époque, Solocal avait récolté 270 millions d’euros sous forme d’augmentation de capital au prix de 1 euro par action. Au 1er janvier 2020, l’action Solocal cotait près de 60 centimes. Las, la prochaine recapitalisation se fera au prix de 3 centimes par action. Une perte de valeur vertigineuse, alors que, depuis 2017, Solocal a gagné de l’argent – malgré les coûts liés à un plan social massif – et que sa direction vante le redressement de l’entreprise.

« Solocal est une boîte magnifique, mais ses fonds propres ne valent plus grand-chose. Le Covid-19 nous laisse un trou de 100 millions d’euros. Nous avions un besoin de trésorerie de 120 millions, dont 30 millions au 1er août, sans quoi nous ne pouvions pas payer les salaires, explique au Monde M. Danon. L’idéal aurait été d’obtenir un prêt, mais nous supportons 530 millions d’euros de dettes et aucune banque n’a voulu nous soutenir. »

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Et d’insister : « Il n’y avait qu’une seule offre sur la table, celle des créanciers, qui avaient toutes les cartes en main. J’ai négocié dos au mur. J’ai fait tout ce que j’ai pu. » Solocal traîne comme un boulet l’endettement contracté lors de la vente, en 2006, de la filiale de France Télécom aux fonds d’investissement KKR et de Goldman Sachs.

« C’était une question d’anticipation et de compétence »

Les institutionnels et 70 000 petits porteurs n’avaient d’autre choix que d’approuver le plan. En cas de redressement judiciaire, les créanciers, qui disposent de nantissement sur les actions Solocal, avaient menacé de leur laisser moins de 2 % du capital. Mais le ressentiment est fort. Dans une lettre ouverte incendiaire adressée, le 21 juillet, à M. Danon, Baudoin de Pimodan, pilier de l’association de défense SolocalEnsemble, renvoie dos à dos des financiers « pilleurs d’épave » et un dirigeant dont il critique l’« incompétence en matière financière ».

« La crise de trésorerie de Solocal aurait pu être évitée ; c’était une question d’anticipation et de compétence », embraye Philippe Besnard, entré, en juin 2019, au conseil d’administration du groupe en tant que censeur pour représenter les actionnaires individuels, et qui a démissionné le 7 juillet, après l’accord du board avec les créanciers.

« Une destruction de valeur colossale »

Pour ce spécialiste du marketing numérique, « Solocal n’est pas malade du Covid-19, mais d’une direction qui n’a jamais très bien compris la nature et les enjeux de l’entreprise et a surtout recherché à satisfaire ses propres intérêts. Je regrette que le conseil d’administration n’ait pas joué son rôle de garde-fou, avec, au final, une destruction de valeur colossale ; c’est la raison pour laquelle j’ai démissionné ».

De leur côté, les syndicats avaient alerté ces dernières semaines les pouvoirs publics sur les enjeux de souveraineté autour de Solocal. « Il serait inconcevable que les données des 400 000 PME et TPE clientes de Solocal, qui attirent la convoitise des géants du numérique, ne soient plus détenues par une entreprise française », indiquait Frédéric Gallois, délégué syndical FO chez Solocal, dans une lettre adressée, le 30 juin, à Bruno Le Maire, le ministre de l’économie et des finances. Une considération qui n’avait pas prévalu en 2006, lorsque le bottin français était passé une première fois sous pavillon américain.

Le gouvernement douche les espoirs de revalorisation générale des fonctionnaires

Amélie de Montchalin, le 7 juillet à Paris.

Il n’y aura pas de grande négociation salariale pour les fonctionnaires : la nouvelle ministre de la transformation et de la fonction publiques, Amélie de Montchalin, a douché, vendredi 24 juillet, les espoirs qu’avaient pu avoir les syndicats après les huit milliards d’euros du Ségur de la santé.

Lors de son premier « rendez-vous salarial » avec les syndicats de fonctionnaires, la ministre n’a annoncé aucun dégel du point d’indice, préférant le « sur-mesure », avec des actions ciblées sur les bas salaires et les inégalités femmes-hommes. Lors d’un point-presse à l’issue de la réunion, la ministre a souligné que « le contexte de la crise [due au Covid-19] nous oblige à être efficaces et concentrés et à répondre en priorité aux questions urgentes ».

C’est ainsi que le Ségur a débloqué 8,2 milliards d’euros pour les salaires des personnels hospitaliers, soit au total à 1,8 million de salariés. Les pompiers (prime de feu), les policiers et les chercheurs ont également bénéficié de mesures spécifiques. Mais la ministre a écarté toute mesure générale, observant que « l’augmentation du point d’indice valorise beaucoup la catégorie A et très peu la C », la moins bien dotée.

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La CGT dénonce un « manque d’ambition », FO exprime une « déception immense » et même les réformistes CFDT et UNSA jugent « très insuffisantes » les mesures annoncées au regard de l’enjeu. En début de semaine, l’Insee révélait que le salaire net moyen dans la fonction publique d’Etat avait baissé de 1,2 % en 2018.

La ministre souhaite limiter les inégalités femmes-hommes

Une baisse du pouvoir d’achat qui s’explique par le regain d’inflation en 2018, mais aussi par l’absence de revalorisation du point d’indice (à l’exception des 0,6 % de juillet 2016, puis de février 2017 sous le quinquennat Hollande). Elle est aussi due au report à 2019 (gel pour une année) du protocole sur les parcours, carrières et rémunérations (PPCR) et au rétablissement du jour de carence.

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La ministre a annoncé, à cet égard, que le protocole sur les parcours serait mené à bien en 2021 (soit 550 millions d’euros de dépenses, après 850 millions en 2020). Elle a également assuré reconduire la garantie individuelle de pouvoir d’achat (GIPA) « jusqu’à la fin du quinquennat » et pris l’engagement que l’indemnité compensatrice de la hausse de la CSG serait « dynamique et pérenne ».

La ministre entend aussi lancer à l’automne le « chantier » de la complémentaire santé et prévoyance des fonctionnaires. Contrairement aux salariés du privé, qui bénéficient d’une mutuelle prise en charge au moins pour moitié par l’employeur, cette participation est facultative et, lorsqu’elle existe, très faible.

Amélie de Montchalin promet enfin de mener une « expertise » pour mettre fin aux inégalités de traitement de filières très féminisées et mal dotées, comme les bibliothécaires, médecins du travail ou éducateurs du ministère de la justice. La ministre veut rendre plus attractifs les postes de fonctionnaires en région, en rapprochant les primes entre Paris et les territoires.

Déception générale pour les syndicats

« La ministre n’a pas parlé salaires, elle a parlé primes », constate Philippe Crépel (CGT). « Elle a paru découvrir que, contrairement aux soignants de l’hôpital public et privé, les personnels des Ehpad dépendant de l’Etat et de la territoriale ne toucheraient pas l’augmentation de 183 euros net minimum », annoncée lors du Ségur de la santé.

FO évoque « plus de quatre millions d’agents publics [sur 5,5 au total] oubliés par le gouvernement ». « Même ceux en première ligne (policiers, personnels de la pénitentiaire, douaniers, enseignants gardant les enfants des personnels de santé, agents de la voirie, etc.) n’ont rien », souligne le syndicat dans un communiqué.

CFDT, UNSA et FSU reconnaissent que certaines de leurs propositions de longue date sont reprises, comme l’actualisation de la compensation de la CSG, ou le chantier de la complémentaire santé. Mais « il n’y a aucun engagement pour ouvrir dans les prochains mois des négociations sur des mesures générales », regrette Mylène Jacquot (CFDT).

« La ministre s’est bornée à énoncer quelques intentions générales, en particulier, en matière d’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, sans pour autant ni les chiffrer, ni les concrétiser », déplore la FSU. « C’était un rendez-vous non salarial », ironise Luc Farré (UNSA) : « On a parlé de tout, sauf des rémunérations des agents publics. »

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Le Monde avec AFP