Caddie, le fabricant de chariots de supermarché, a sept semaines pour se trouver un repreneur
En cessation de paiement depuis le 31 décembre 2021, Les Ateliers Réunis Caddie, fabricants des chariots du même nom, ont été placés, mardi 4 janvier, en redressement judiciaire pour la troisième fois en moins de dix ans. La direction actuelle a jusqu’au 22 février pour trouver un repreneur. « Actuellement, je n’ai pas de piste, mais la procédure commence tout juste », a reconnu, à la sortie de l’audience, Stéphane Dedieu, le dirigeant de la société appelant de ses vœux un repreneur « industriel » pour ce marché de niche et vantant « une belle marque, de beaux produits et des collaborateurs impliqués ».
Passée, en une quinzaine d’années, de 750 à 142 salariés, l’entreprise alsacienne presque centenaire n’est désormais plus que l’ombre d’elle-même, avec un chiffre d’affaires divisé par dix en un peu plus d’une décennie (110 millions d’euros en 2009, 12 millions en 2021). Sur ses implantations historiques, notamment à Schiltigheim, dans la banlieue de Strasbourg, poussent aujourd’hui des immeubles d’habitation. Signe des temps, son ancienne patronne (jusqu’à la cession de l’entreprise au groupe Altia, en 2012) et fille adoptive du fondateur, Alice Deppen-Joseph, que les employés ont toujours appelée « Mademoiselle », est morte le 4 décembre 2021.
En 2014, la reprise de la société par son directeur général, Stéphane Dedieu, sonnait pourtant comme un nouveau départ prometteur. Deux années plus tard, Caddie reprenait d’ailleurs le site et une partie des salariés d’une autre société de traitement de surface de métaux située au nord-ouest de Strasbourg et victime d’un incendie, pour y installer ses activités d’assemblage, de finition et d’expédition. Au printemps 2021, le fabricant y a finalement concentré l’ensemble de sa production, licenciant, au passage, 41 personnes.
Descente aux enfers
Entre-temps, Caddie a cumulé les pertes : 2,6 millions d’euros en 2017, 5 millions en 2018, 6,2 millions en 2019, 5 millions en 2020… Une descente aux enfers que ni la prise de participation majoritaire, en 2018, du polonais Damix, spécialiste de l’agencement de magasins, ni la réorganisation de la société n’ont permis de stopper. En septembre 2021, l’actionnaire principal, lui-même affaibli par les conséquences de la crise sanitaire, a ainsi indiqué à la direction ne plus vouloir soutenir financièrement sa filiale.
« Tout ce qui générait de la valeur ajoutée, comme la création de gabarits ou la production de chariots aéroportuaires, a été sous-traité à notre actionnaire polonais », Christophe Payet, délégué syndical CFDT
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