Bug en Suède sur les chiffres du chômage
Après avoir constaté une erreur dans sa dernière évaluation du taux de chômage, l’institut suédois de la statistique a annoncé qu’il allait devoir recalculer le PIB du royaume scandinave.
Présentés mi-octobre par l’institut suédois de la statistique (SCB), les derniers chiffres du chômage, en Suède, semblaient confirmer ce que les experts annonçaient depuis des mois : l’activité économique entrait dans une période de ralentissement. Et bien plus brutalement que prévu, au vu du taux de chômage, passé de 6,3 % en septembre 2018, à 7,3 %, un an plus tard.
Le jour même de la publication des chiffres, le quotidien Dagens Nyheter constate que « le chômage n’a pas progressé aussi vite, depuis la crise financière en Suède, qu’au cours de ces derniers mois ». Dans la foulée, la couronne suédoise, déjà au plus bas, dégringole, avant de finalement se reprendre.
Mais les économistes s’interrogent : se pourrait-il qu’une erreur ait été commise ? En effet, la Suède semble être le seul des pays nordiques à subir une telle baisse de l’emploi. Mais surtout, aucun autre indicateur économique ne va dans le même sens, pas plus que les statistiques de l’agence nationale pour l’emploi.
Stupeur dans le pays
A Stockholm, la ministre des finances, Magdalena Andersson, exige des explications. Les accords collectifs doivent être renégociés début 2020 : les mauvais chiffres du chômage sont déjà évoqués pour tempérer les ambitions salariales des syndicats. Finalement, SCB concède une erreur, provoquant la stupeur en Suède.
L’institut de la statistique blâme son fournisseur, la société informatique Evry, chargée de mener une partie des entretiens téléphoniques utilisés pour nourrir les enquêtes mensuelles sur la situation du marché du travail. « Le nombre d’actifs a probablement été légèrement surestimé l’année dernière pour être ensuite sous-estimé pendant l’été 2019 », explique SCB, dans un communiqué de presse, tandis que « le nombre de chômeurs a été sous-estimé en début d’année, pour ensuite être surestimé ».
Une première explication est avancée : chaque mois, 30 000 personnes sont contactées au téléphone, dont la moitié par les employés du centre d’appel d’Evry, installé en banlieue de Stockholm. Il y a dix ans, une personne sur deux acceptait de répondre aux questions, contre une sur cinq aujourd’hui, ce qui pourrait fausser les données recueillies.
Le journal Aftonbladet met en cause également les conditions de travail, dans le centre d’appel, où les salariés, embauchés à l’heure et payés aux résultats, auraient falsifié les réponses aux questionnaires. Face à ces révélations, l’institut de la statistique a décidé de suspendre sa collaboration avec la société informatique. Par ailleurs, le PIB suédois va devoir être recalculé, en remontant jusqu’au début 2018.
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