Avec la crise, le régime de l’assurance-chômage enregistre un déficit « d’une ampleur inédite »

Avec la crise, le régime de l’assurance-chômage enregistre un déficit « d’une ampleur inédite »

C’est un choc d’une rare violence pour l’assurance-chômage, frappée de plein fouet par les conséquences de l’épidémie de Covid-19. Fin 2020, elle pourrait être amenée à indemniser quelque 420 000 personnes supplémentaires par rapport à fin 2019, selon des chiffres présentés, mercredi 21 octobre, lors d’un bureau de l’Unédic, l’association copilotée par les partenaires sociaux qui gèrent le dispositif.

La crise économique fait chuter ses comptes de façon vertigineuse, même si la dégradation devrait finalement être moins importante qu’anticipée en juin en raison d’un rebond de l’activité cet été.

A la fin de cette année, le déficit, « d’une ampleur inédite » selon l’Unédic, devrait atteindre 18,7 milliards d’euros avant de diminuer presque de moitié à la fin 2021, à 9,7 milliards d’euros. Un chiffre à mettre en regard des prévisions annoncées avant le début de l’épidémie pour mesurer l’étendue des dégâts. En février, les gestionnaires du régime espéraient alors renouer avec les excédents à partir de l’an prochain, mettant fin à une décennie d’exercices déficitaires.

Rôle de stabilisateur

L’assurance-chômage se trouve prise dans un redoutable effet ciseau. Du côté des dépenses, sous l’effet de la récession, les allocations versées aux demandeurs d’emploi progresseraient de 4,1 milliards d’euros fin 2020. Mais c’est le chômage partiel, utilisé à grande échelle pendant le confinement décidé en mars et que l’Unédic finance pour un tiers, qui plombe la facture. Il coûterait cette année 8,3 milliards d’euros au régime.

Parallèlement, l’Unédic connaîtrait une baisse « historique » de 10 % de ses recettes. Plusieurs facteurs l’expliquent : reports et exonérations de cotisations, baisse de la masse salariale sur laquelle sont assises les contributions à l’assurance-chômage à la suite des réductions d’emplois dans le privé ou encore rentrées d’argent plus faibles en raison du chômage partiel, exonéré de cotisations.

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« En continuant d’amortir massivement les effets de la crise sur l’économie et auprès de millions de ménages, l’organisme paritaire, comme il l’a fait depuis mars, continue de jouer pleinement son rôle de stabilisateur économique et social », souligne l’Unédic dans un communiqué.

Les conséquences n’en sont pas moins terribles pour le régime : le déficit porterait la dette à 55,5 milliards d’euros fin 2020 (contre 37,4 milliards un an plus tôt) puis à 65,2 milliards d’euros fin 2021. Lors d’une conférence de presse, le directeur général de l’Unédic, Christophe Valentie, a cependant insisté sur « le niveau d’incertitudes élevé » qui entoure ces données. « On ne peut pas prévoir ce qui n’est pas prévisible : la question d’un second confinement ou la découverte d’un vaccin miraculeux dans deux semaines aura évidemment un impact », a-t-il ajouté.

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