La ministre de la santé, déclare la création d’une mission pour préparer une « stratégie d’ensemble ». Infirmiers et aides-soignants expriment, jeudi, à Paris pour révoquer leurs conditions de travail.
Face au mouvement de grève qui touche d’embraser l’ensemble des services d’accueil des urgences (SAU) du pays, le gouvernement changement de ton. Dénoncée ces dernières semaines de n’avoir pas modéré l’ampleur du malaise et de l’épuisement des soignants qui y travaillent, la ministre de la santé, Agnès Buzyn, a éclatant, jeudi 6 juin, au séminaires des urgentistes, à Paris, leur « détresse ». « Le quotidien est devenu intolérable pour beaucoup d’entre vous », a-t-elle admis, ajoutant : « Ces difficultés, je ne les regarde pas avec une distance froide de gestionnaire. »
A quelques heures d’une manifestation mélangeant à Paris des infirmiers et des aides-soignants venus des quelque 80 services en grève à travers toute la France, la ministre a éclairci l’annonce d’une mission nationale chargée de préparer une « stratégie d’ensemble » pour « adapter nos urgences aux nouveaux besoins de santé ». Sans donner de montant chiffré, elle a également demandé aux agences régionales de santé d’apporter « plus directement et plus spontanément » leur appui financier aux hôpitaux « qui font face à un surcroît d’activité et à des afflux exceptionnels ».
« Prime sécurité » formée
Mme Buzyn a pareillement fait un geste en direction des soignants en grève qui sollicitent une hausse de salaire de 300 euros net mensuel. Elle a fait part de son souhait que la « prime sécurité » soit élevée « partout où cela est justifié ». Certains personnels des urgences touchent déjà en partie cette prime forfaitaire de risque d’un montant de 97,69 euros brut par mois. « Cette prime n’est pas portée partout à son juste niveau, des différences subsistent entre hôpitaux pour des situations pourtant analogues », a fait valoir la ministre.
Après avoir dernièrement assuré qu’elle n’avait pas de « solution miracle » pour les urgences, surtout pour dénouer la pénurie de médecins, Mme Buzyn a donc lâché un peu de lest, tout en veillant à ne pas susciter les demandes des personnels d’autres services. La veille, Sibeth Ndiaye, la porte-parole du gouvernement, avait assuré les soignants des urgences « de toute la solidarité du gouvernement », et avait dit « comprendre (…) ce qu’est leur colère, parfois leur désespoir ». L’ordre des médecins avait, lui, appelé à la tenue d’une « concertation d’urgence », la « souffrance » des professionnels de santé « face aux conditions de travail actuelles » devant être « entendue ».