Lors d’un service civique, dont la mission est d’aller à la rencontre des personnes isolées, à Armentières (Nord), le 21 août 2024. BAZIZ CHIBANE/VOIX DU NORD/MAXPPP
Les associations, ministères et organismes publics sauront à compter du vendredi 27 juin combien de contrats de services civiques ils vont perdre en cette année 2025. La conséquence d’une décision annoncée, jeudi 19 juin, par le ministère des sports, de la jeunesse et de la vie associative : 15 000 missions vont être supprimées. Au lieu de 87 000, ce sont 72 000 contrats qui pourront être signés avec des jeunes de 16 à 25 ans (et jusqu’à 30 ans en cas de handicap), pour des missions d’intérêt général de six à douze mois, indemnisées 620 euros par mois.
Cette baisse de 17 % résulte d’un gel de crédits, qui a touché de nombreux domaines en avril. Le ministère n’a pas obtenu de Matignonle dégel escompté pour ce dispositif phare, qui a fêté en mars ses quinze années d’existence.
« Jamais l’utilité du service civique n’a été autant reconnue dans les discours publics, mais, entre les mots et les actes, il y a désormais un gouffre », réagit Mickaël Huet, délégué général du Mouvement associatif et porte-parole de la Plateforme interassociative pour le service civique, qui s’est fortement mobilisée ces dernières semaines.
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A la vaste question de l’impact des technologies sur la santé des salariés, l’Observatoire de l’infobésité et de la collaboration numérique (OICN) tente de répondre en publiant, le jeudi 26 juin, une synthèse résultant de la compilation d’études scientifiques, croisées avec les données enregistrées par le cabinet Mailoop, spécialiste du numérique.
Ce panorama intitulé « Technologies numériques et risques professionnels » rappelle que la santé mentale et la santé physique sont toutes deux mises à mal. Physiquement, la fatigue visuelle et les maux de tête sont produits par le travail prolongé sur écran, puis viennent les dégâts de la sédentarité.
Selon l’enquête European Agency for Safety and Health at Work (2024), la posture assise prolongée est ainsi devenue le premier facteur de risque sur le lieu de travail, devant les troubles musculo-squelettiques (TMS) découlant de gestes répétitifs ou d’une mauvaise ergonomie du poste de travail. « Cette posture favorise les maladies cardio-vasculaires, le diabète et l’obésité. Hier associés à des facteurs génétiques ou à l’hygiène de vie personnelle, ces maux deviennent aujourd’hui des maladies professionnelles avec le développement du numérique et notamment du télétravail », pointe Suzy Canivenc, docteure en sciences de l’information et de la communication et auteure de cette synthèse.
Dix heures trente-neuf chez les dirigeants
Le numérique impacte aussi la santé mentale en intensifiant le travail et en allongeant le temps qui lui est consacré. Trois employés sur quatre estiment en effet que leur travail devient plus complexe, et 42 % en attribuent directement la responsabilité à la transformation numérique (PEGA, 2022). Ensuite, le numérique amène à consacrer toujours plus de temps à la gestion de l’information (répondre aux sollicitations, envoyer des demandes et des relances, coordonner son travail avec les autres) au détriment du reste. « Ces tâches sont rarement mentionnées dans les fiches de poste et dans les plannings, bien qu’elles constituent une part importante de la charge de travail », remarque Suzy Canivenc.
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Insomnies, ruminations constantes, pleurs, problèmes de mémoire et de concentration… La liste des symptômes exprimés, en consultation, par les travailleurs en souffrance est longue. Certains évoquent aussi une admission en établissement psychiatrique. D’autres reconnaissent avoir pensé mettre fin à leurs jours. Aujourd’hui, « l’idée même de retourner au travail leur est insupportable », relève Daniel Sartor, psychologue clinicien et psychanalyste.
Dans La Fabrique de la violence au travail (L’Harmattan, 2024), le président de l’association Souffrance au travail du Gard a souhaité analyser les mécanismes à l’œuvre au cœur des organisations, qui expliquent l’effondrement psychique de ces patients. S’appuyant, dans une approche pluridisciplinaire, sur les travaux de nombreux chercheurs (économistes, psychiatres…), le livre interroge l’organisation du travail contemporaine, à la recherche des moteurs de cette violence qui altère la santé mentale de nombreux salariés. Ce faisant, l’essai se penche aussi sur les ressorts psychiques des travailleurs, eux aussi riches d’enseignements : quels processus internes peuvent, selon les situations, les faire tenir ou sombrer ?
Capacité d’initiative limitée
L’ouvrage rappelle, en premier lieu, les changements structurels, bien identifiés, qui ont affecté les organisations depuis les années 1980. Portées par la financiarisation de l’économie, celles-ci ont intensifié le processus d’« émiettement des tâches » introduit par le taylorisme, multiplié les procédures de contrôle et orchestré un management par le chiffre.
Autant de mutations qui ont limité au strict minimum la capacité d’initiative des salariés et les occasions qui leur étaient offertes d’adapter le travail prescrit au réel. « Le travail vivant, celui qui contribue à la construction et à la transformation du sujet, le rendant ainsi compétent et expérimenté (…) n’est plus, déplore M. Sartor. Le nouveau travailleur est traité de manière inhumaine, considéré comme interchangeable, jetable, sans identité, sans identification. »
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Patrick Martin, président du Medef, et Yvan Ricordeau, secrétaire national de la CFDT, lors d’une conférence de presse à la suite du « conclave » sur les retraites, à Paris, le 23 juin 2025. ALAIN JOCARD/AFP
A l’inverse du conclave sur les retraites, qui s’est soldé par un échec deux jours plus tôt, le patronat et plusieurs syndicats sont parvenus, mercredi 25 juin soir, à s’entendre sur les reconversions professionnelles. Cet accord était voulu par le gouvernement, qui avait demandé en avril aux partenaires sociaux de négocier sur le sujet.
« On est sur un accord qui a du sens dans la façon dont il réorganise de façon un peu plus moderne les dispositifs de reconversion, mais avec une ambition qui est tout à fait mesurée parce qu’on est dans un cadre budgétaire qui est super contraint », a déclaré, juste après la fin de la séance, le négociateur de la CFDT, Yvan Ricordeau. « La CFDT ne va pas dire qu’on va changer de planète sur la reconversion alors qu’il n’y aura pas ce qu’on avait imaginé il y a quelques mois », a-t-il ajouté en relativisant la portée de l’accord, tout comme les autres représentants syndicaux.
Yvan Ricordeau a précisé que le bureau national du premier syndicat se tiendra vendredi et qu’il défendrait le texte, mais qu’il fallait aussi tenir compte du « contexte », « personne n’étant capable de trop savoir ce qui peut se passer [jeudi] sur les arbitrages sur la question des retraites ».
Il a précisé que les trois organisations syndicales présentes dans le conclave sur les retraites (CFDT, CFE-CGC et CFTC) avaient envoyé un texte commun au premier ministre, François Bayrou, qui doit tenir, jeudi à 17 heures, une conférence de presse pour tirer les conclusions de ses dernières discussions avec les partenaires.
« L’effet retraites a joué à plein » car il y a eu « une très grande volonté de la partie patronale d’obtenir un accord », a analysé le représentant de la CFE-CGC, Jean-François Foucard, qui a jugé l’accord « signable » tout en ajoutant ne pas savoir quand son organisation se prononcerait.
Un compromis sous contraintes budgétaires
« Il n’y a pas de nouveaux droits mais on n’en a pas perdus », a estimé pour sa part le négociateur FO, Michel Beaugas.
« Le CPF [compte personnel de formation] reste à la main du salarié, à chaque fois il devra donner son avis » sur sa mobilisation pour financer une formation, et dans le cadre d’une mobilité interne à son entreprise, « il ne pourra pas donner tout son CPF mais seulement 50 % », a-t-il détaillé. « On retrouve beaucoup de nos demandes » dans l’accord, selon le responsable de FO, qui a toutefois précisé être dans « l’incapacité de dire si nous serons signataires ou non ».
La CFTC a déclaré, par la voix de sa négociatrice, Aline Mougenot, qu’elle présentera l’accord au conseil confédéral avec « plutôt un avis favorable » après avoir notamment obtenu que soit consigné dans le texte que « le salarié donne son accord pour une reconversion externe » afin que la reconversion ne puisse pas servir de licenciement déguisé.
La CGT en revanche, si elle ne s’est pas prononcée pour un rejet du texte, a de nouveau sévèrement critiqué la méthode de négociation « très dure » du patronat et la volonté du gouvernement d’aboutir rapidement alors que « le sujet aurait mérité une négociation plus longue », selon la négociatrice de la centrale de Montreuil, Sandrine Mourey. Elle a cependant reconnu que les pourparlers avaient permis de progresser, mais estimé que « le texte final aurait été un bon texte de démarrage de la négociation ».
Des avancées sur la formation et la mobilité
Enfin, le négociateur du Medef, Hubert Mongon, a salué un accord permettant « de mettre la formation au service de l’emploi ».
Sur le projet de transition professionnelle (PTP) à l’initiative du salarié, pour lequel les syndicats ont réclamé et obtenu le droit à la réintégration dans son entreprise d’origine du salarié parti en formation en cas d’échec de son insertion dans l’entreprise d’accueil, M. Mongon a estimé qu’un « bon compromis » a été trouvé « pour que chacun puisse être rassuré ».
Il a enfin précisé que le texte serait transmis dans la nuit de mercredi à jeudi au ministère du travail pour être intégré au projet de loi qui transpose notamment l’accord national interprofessionnel (Ani) sur l’emploi des seniors, déjà adopté sur ses autres articles par la commission des affaires sociales de l’Assemblée. Celle-ci se réunira à nouveau lundi pour permettre d’intégrer l’accord sur les reconversions.
La boîte e-mail de Mathieu, directeur adjoint dans une entreprise de conseil, est saturée. Les invitations à des webinaires, salons en ligne et congrès numériques pullulent. Ce consultant aime ces formats, qui lui permettent de ne pas quitter son bureau et de répondre à quelques demandes en parallèle, à tel point qu’il ne se rend désormais quasiment jamais aux grandes rencontres professionnelles physiques. « Le seul intérêt de se déplacer, c’est le côté paillettes, lorsque le DRH d’une entreprise cotée se félicite de révolutionner les ressources humaines pour un rien », tranche-t-il. Au-delà, il trouve ces rendez-vous professionnels chronophages.
Et pourtant, ces événements physiques ne sont pas en perte de vitesse, au contraire : en Ile-de-France, le nombre de salons et de congrès, ainsi que les effectifs de visiteurs, ont non seulement retrouvé leur santé d’avant Covid-19, mais ils sont même dans une dynamique de croissance.
Au premier trimestre, la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Paris compte 6,6 % de visiteurs supplémentaires aux salons professionnels par rapport à l’année précédente, ainsi qu’une progression du nombre d’exposants de 4,4 %. Car ces rencontres ont su mettre en avant le contact direct et satisfaire la curiosité des visiteurs en mettant à profit les outils numériques.
« Se retrouver entre passionnés »
Se passer d’un rendez-vous physique ? Hors de question pour Fabienne Delahaye, qui a fondé et qui préside le salon du « made in France ». « Le salon est à la rencontre professionnelle ce que le concert est à la musique, c’est-à-dire une forte émotion et la joie de se retrouver entre passionnés », analyse-t-elle. Les salons permettent d’appréhender un produit et de transmettre une histoire aux prospects, qui ont prévu du temps dans leur agenda pour s’inspirer de nouvelles idées : en moyenne, les visiteurs étrangers consacrent 3,3 jours à la visite d’un événement professionnel, une durée stable.
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2 476 euros, c’est le coup de pouce donné en moyenne par les entreprises aux salariés pour compléter le budget disponible sur leur compte personnel de formation (CPF). Cette dotation représente la moitié du coût pédagogique de leur formation. Ainsi, 250 millions d’euros ont été versés par les entreprises depuis 2020 pour abonder les CPF.
C’est ce que révèlent les chiffres d’une note de « Questions politiques sociales » de la Caisse des dépôts sur « Les dotations des employeurs sur les comptes personnels de formation » publiée le 18 juin. Le groupe chargé de la gestion du dispositif voit dans ce premier bilan un « intérêt croissant des entreprises pour le dispositif et [le] fort levier qu’il représente pour la formation de leurs salariés ».
« Il existe un encouragement fort du gouvernement pour développer le CPF comme outil de la coconstruction des parcours professionnels, de la fidélisation, de la reconversion,a expliqué Axel Rahola, le directeur adjoint des politiques sociales de la Caisse des dépôts, pour présenter ce bilan. Mais cette pratique de cofinancement encouragé ne remet pas en cause l’esprit du dispositif. »
La question mérite toutefois d’être posée. Le CPF a été créé en 2014 pour redonner la main aux salariés sur leur formation professionnelle. Initialement attaché à l’individu et non à l’entreprise, il a depuis été réorienté vers les employeurs, qui commencent à l’utiliser comme une brique complémentaire à leur plan de formation, surtout dans les entreprises de plus de 250 salariés, et dans le cadre de politiques de dotation très individualisées : pour l’année 2023, en moyenne 3,3 salariés sur 10 000 en ont bénéficié.
Les seniors restent sous les radars
Depuis le 5 septembre 2024, l’employeur a même la possibilité de flécher sa dotation sur une certification donnée. Responsabilité bancaire (conseil en clientèle, conseil patrimonial), test d’anglais (Toeic), « les formations les plus suivies [de 2020 à 2023] par les bénéficiaires d’une dotation employeur portent sur les métiers bancaires », indique Elise Kayser, coautrice de l’étude avec Marième Diagne, qui précise que « si l’on ne peut pas établir de lien de causalité entre formation et parcours professionnel, l’analyse des bénéficiaires ayant fini leur formation en 2022 indique que 79 % d’entre eux travaillent toujours dans la même entreprise ».
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Au-delà des outrances provocatrices et des effets de manche du président Trump, la politique Make America Great Again (MAGA) pose au monde occidental une question de fond : dans un capitalisme spéculatif globalisé, les Etats conservent-ils encore un réel pouvoir de politique économique ?
Car c’est en défenseur des intérêts nationaux que Donald Trump se pose lorsqu’il exige l’allégeance des géants du numérique ou lorsqu’il brandit la menace de droits de douane pour forcer la relocalisation de la production aux Etats-Unis. Relocaliser, c’est en effet réaligner l’espace économique, celui des producteurs et des consommateurs, sur l’espace politique des électeurs.
Dans le même mouvement, constatant que la croissance de la dette de l’Etat américain (120 % du PIB) rogne ses marges de manœuvre, le MAGA s’attaque à la structure même de l’Etat fédéral, accusé par certains penseurs libertariens de constituer un « Etat profond », c’est-à-dire un réseau d’agences voué à maintenir la paix sociale en distribuant subsides et prestations, au prix d’un endettement public abyssal.
La méthode, brutale et disruptive, de la politique MAGA suscite de nombreuses réserves. Elles ne doivent pas, néanmoins, faire oublier son enjeu central : un Etat dispose-t-il encore des forces nécessaires pour encadrer un capitalisme mondialisé dont la logique échappe aux intérêts nationaux ? La réponse autoritaire à cette question caractérise le capitalisme chinois, érigé par l’administration Trump en rival mimétique, précisément parce qu’il a le souci de conjuguer la puissance économique à la souveraineté politique.
Réaction violente des marchés
Or l’incertitude quant à la réussite de la stratégie MAGA ne tient pas seulement à la manière dont elle est conduite. De fait, le capitalisme spéculatif a dissous peu à peu la puissance publique, à travers trois mécanismes : la financiarisation, qui a aligné les revenus de millions de citoyens sur les profits des grandes entreprises cotées ; la digitalisation, qui a fait du secteur numérique mondialisé l’architecte des économies ; la sociétalisation, qui a dépouillé les institutions de l’expression politique légitime pour la transférer aux plateformes et aux réseaux. Malgré les slogans, aucun des présidents américains récents n’a pu s’opposer à cette transformation qui a redessiné notre système économique, mais aussi social et politique.
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Un supermarché Colruyt à Binche (Belgique), en octobre 2022. LE SHARKOÏSTE/CC BY-SA 4.0
Près d’un millier d’emplois sont encore en jeu dans la cession des 104 magasins français du distributeur belge Colruyt, implanté depuis 1998 en France – essentiellement dans le quart nord-est du pays – et qui y emploie près de 2 300 salariés.
Le groupe de distribution Les Mousquetaires (Intermarché, Netto…) s’est engagé à acquérir 81 de ces magasins pour un montant total d’environ 215 millions d’euros. Ce projet de reprise, présenté lundi 23 juin au Comité social et économique (CSE) de Colruyt, « implique le transfert automatique de 1 319 salariés », a déclaré le groupe belge dans un communiqué.
Mais quelque 24 autres magasins (dont un n’est pas ouvert) « ne seraient pas repris », ajoute Colruyt, qui assure mener « une recherche active de repreneurs complémentaires pour les sites non repris » et que « plusieurs marques d’intérêt (…) ont été reçues ».
« Au total, cela impliquerait la suppression de 950 postes », a précisé le groupe belge à l’Agence France-Presse (AFP). Parmi ceux-là, « le nombre maximum de salariés susceptibles d’être licenciés pour motif économique serait de 889 », selon le communiqué.
Le siège, situé à Rochefort-sur-Nenon (Jura), ne fait pas non plus partie du projet de reprise du groupement Mousquetaires, troisième acteur du secteur en France.
« Un plan de sauvegarde de l’emploi est en cours de préparation avec les partenaires sociaux », a ajouté l’enseigne belge.
Les élus du Comité social et économique (CSE) de Colruyt ont dénoncé une « décision jugée incompréhensible et socialement destructrice », dans un communiqué consulté par l’Agence France-Presse. D’après ce même document, les suppressions de postes « sont envisagées d’ici le premier trimestre 2026 » et « la réunion officielle de lancement de la procédure est programmée pour le 4 juillet à 9 heures », au siège jurassien.
En avril, Colruyt Retail France évoquait des « conditions difficiles sur le marché français très concurrentiel de la distribution alimentaire », soulignant que « malgré d’importants efforts sur la rentabilité de ses activités françaises, les résultats escomptés n’[avaient] pas été atteints ».
Des travailleurs sur un chantier à Paris, le 18 juin 2025. ELIOT BLONDET/ABACA
Ces derniers jours, courriels et appels se multiplient à l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), organisme spécialisé dans la prévention des risques professionnels. « Chaque année, les questions des employeurs comme des salariés n’arrivent que lorsqu’il commence vraiment à faire très chaud, constate Jennifer Shettle, responsable du pôle information juridique à l’INRS. Or, le principal message qu’on cherche à faire passer, c’est justement qu’il faut anticiper et agir en amont. »
Les questions viennent de tous les secteurs : BTP, restauration, petits commerces, spas, jardineries… « Dans les métiers où les personnes doivent protéger leurs mains, garder un masque, ou porter des vêtements longs pour leur sécurité, ça n’est pas toujours adapté avec la chaleur, il peut ainsi y avoir des conflits d’intérêts, explique Mme Shettle. Il faut alors trouver d’autres moyens et agir sur l’organisation du travail, par exemple, en adaptant les horaires, le rythme… »
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Je compte vendre des actions gratuites qui m’avaient été attribuées par mon employeur, quelle fiscalité s’appliquera ?
Les actions gratuites permettent au salarié de devenir actionnaire de son entreprise sans coût initial. Leur octroi est soumis à des conditions de performance ou de présence dans l’entreprise durant une durée déterminée.
Le salarié n’en devient propriétaire qu’au terme d’une « période d’acquisition », et ne peut les vendre qu’après une « période de conservation ». Leurs durées sont fixées, dans certaines limites, par l’entreprise.
Fiscalement, il faut distinguer deux types de gains,qui seront tous deux imposés quand le salarié vendra les actions.
Cinq taux de taxation
Le gain d’acquisition est la différence entre la valeur des actions lors de leur attribution définitive (à la fin de leur période d’acquisition) et leur prix d’achat – zéro euro puisque l’action est gratuite. Le gain de cession correspond à la valeur des actions quand le salarié les vend, minorée de leur valeur à l’acquisition définitive.
La plus-value d’acquisition est imposée dans la catégorie des traitements et salaires, selon un régime dérogatoire dépendant de la date d’attribution des actions. Cinq taux de taxation existent, de 39,7 % à 68,7 %.
Depuis la loi de finances pour 2025, le gain de cession constaté sur les actions gratuites est aussi soumis au régime des traitements et salaires, au taux de 59 %.
Toutefois, sous un certain seuil, le gain de cession reste imposé comme une plus-value – de nombreux plans devraient être concernés. Ce gain sera alors soumis au prélèvement forfaitaire unique (12,8 %) ou, sur option, au barème de l’impôt sur le revenu, et aux prélèvements sociaux (17,2 %).