« Les auditeurs RSE souhaitent passer du pur contrôle à une action de conseil »

Ils s’inquiètent depuis longtemps déjà du dérèglement climatique, et la chute de la biodiversité les préoccupe tout autant. Pour mettre leurs actes en cohérence avec leurs idées, de nombreux jeunes diplômés issus de filières comptables s’orientent vers un nouveau secteur en très forte croissance, l’audit de la responsabilité sociale et environnementale (RSE). Leur rôle : analyser les rapports RSE que les entreprises joignent à leurs états comptables, et vérifier que les actions « responsables » qu’elles mettent en avant correspondent bien à des réalités.

Un métier tout trouvé pour des personnalités particulièrement sensibles aux enjeux écologiques et humains ? Le comportement des entreprises a des conséquences majeures sur les émissions carbone et plus largement sur l’environnement. Traquer les opérations de « greenwashing » est à cet égard une mission pleine de sens. De même, à l’heure où le bien-être au travail est devenu une question sensible, confronter les annonces en la matière et les comportements managériaux paraît un travail indispensable.

Trois problèmes

Pourtant, le désarroi des auditeurs RSE est souvent à la hauteur de leurs attentes de départ (« L’audit RSE à la croisée des chemins », de Camille Gaudy, Jonathan Maurice et Christophe Godowski, Revue française de gestion no 306, 2022).

Nous avons interrogé des auditeurs de cabinets d’audit de taille moyenne, travaillant essentiellement avec des PME. Le chiffre d’affaires de ces cabinets indépendants est bien inférieur à celui des Big Four [PricewaterhouseCoopers, EY, Deloitte et KPMG], entités internationales qui contrôlent les comptes des grands groupes. Mais leur rôle est crucial, car plus de la moitié de l’activité française se réalise dans les PME et, pour la plupart, celles-ci ne bénéficient pas d’un autre accompagnement en matière de RSE.

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Or, trois problèmes sont systématiquement pointés du doigt par ces auditeurs.

La question de leur compétence est d’abord posée. Formés pour être des professionnels du chiffre capables de décrypter la comptabilité financière des entreprises et de vérifier l’exactitude des données, par exemple le niveau des stocks ou la réalité d’investissements annoncés, ils savent lire les factures et trouver ces informations.

Désillusions

Mais on leur demande désormais d’évaluer aussi la sincérité d’engagements sociaux et environnementaux, ce qui nécessite des compétences spécifiques. Les Big Four peuvent s’offrir les services d’experts spécialisés en RSE pour aider les auditeurs dans leur travail, mais les petits cabinets n’ont pour l’instant pas ces moyens. Et très rares sont leurs salariés à avoir pu suivre des formations complémentaires pour assurer ces nouvelles missions.

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Ces jeunes diplômés pour qui le télétravail n’est plus une option : « Pour moi, maintenant, c’est impossible de revenir en arrière »

« Avant le Covid, le télétravail n’était pas un critère. Maintenant, ça l’est ! » C’est ainsi que Kani Diakité, fraîchement diplômée de l’EM Normandie, résume son choix. Début 2022, elle décroche un poste de cheffe de produit innovation dans un groupe francilien, avec trois à quatre jours de télétravail par semaine. Une condition sine qua non pour Kani, qui habite Vernon, dans l’Eure. Pour aller au bureau, il lui faut au moins trois heures de transport en commun, aller-retour. Si les trains sont à l’heure. Lors de sa recherche d’emploi, elle confie avoir même refusé un poste, qui exigeait une présence quotidienne. « Pour moi, c’est impossible, maintenant, de revenir en arrière ! Je tiens trop à cette organisation. »

Si elle se dit prête à venir un peu plus au bureau « si besoin », notamment pour créer davantage de liens avec ses collègues, Kani préfère rester dans cette commune normande, avec sa famille, plutôt que de poser ses valises dans la capitale. « Quand j’entends les Parisiens parler de leur petit appartement à 1 000 euros par mois, je me dis que oui, j’ai des frais de transport et d’essence, mais que cela reste rentable en comparaison », tranche-t-elle.

« Je ne supportais plus l’idée de payer un bras pour une cage à poules et un clic-clac ! »

Adélie Montagnier a fait également le choix de la distance. Originaire d’Orléans, elle s’installe à Paris en 2018. Au départ, cette diplômée de l’ICN Business School savoure le dynamisme de la capitale. Jusqu’à l’annonce du confinement. « Ma mère m’a accueillie durant toute cette période. C’est là que je me suis rendu compte de la qualité de vie de sa maison, proche de la campagne. Cela correspondait mieux à mes attentes personnelles », se souvient Adélie. Après presque deux ans de télétravail dans ces conditions, le retour dans son studio lui devient impensable : « Je ne supportais plus l’idée de payer un bras pour une cage à poules et un clic-clac ! »

Alors, à 28 ans, Adélie demande au cabinet de recrutement qui l’emploie de passer en télétravail permanent. Depuis plusieurs mois, elle revient deux jours toutes les deux semaines à Paris. Le reste du temps, elle travaille depuis son spacieux appartement orléanais, proche de sa famille et de ses amis : « Je peux venir au bureau en une heure de train si besoin. Je me sens libre, avec mon propre rythme de travail, tout en gardant le lien avec mes collègues. »

Tertiaire privilégié

Comme Adélie et Kani, l’idée d’une vie plus douce en région, tout en conservant son poste parisien, grâce au télétravail, commence à séduire de plus un plus de jeunes diplômés. Un sondage de Cadremploi révélait à l’été 2021 que 82 % des cadres parisiens souhaitaient partir. Plus d’un tiers se déclaraient prêts à faire des allers-retours si besoin. Quant au rapport « People at work 2022 » d’ADP Research Institute, il montre que les jeunes salariés exigent du télétravail. A la question « Si mon employeur insistait pour que je retourne sur mon lieu de travail à temps plein, j’envisagerais de rechercher un autre emploi », posée fin 2021, 71 % des 18-24 ans et 66 % des 25-34 ans ont acquiescé.

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« Les entreprises qui valorisent la capacité d’improvisation ont un avantage compétitif dans les périodes de turbulences »

Des aléas sanitaires et climatiques majeurs, des prix de l’énergie qui s’envolent, de multiples ruptures d’approvisionnement, une crise économique mondiale qui menace… L’instabilité est devenue la norme. Comment piloter une organisation dans un tel contexte ? Celles qui valorisent la capacité d’improvisation disposent d’un véritable avantage compétitif dans de telles périodes de turbulences (Elgar Introduction to Organizational Improvisation Theory, d’Antonio Cunha Meneses Abrantes, Miguel Pina e Cunha et Anne S. Miner, Edward Elgar Publishing, 2022, non traduit).

On a vu ainsi, au tout début de la pandémie en 2020, certaines sociétés se réinventer à grande vitesse pour produire des masques alors introuvables, des services hospitaliers freiner la contagion avec des sacs-poubelles et des rubans adhésifs et sauver ainsi des vies. On voit en Ukraine, en 2022, l’incroyable ingéniosité dont font preuve les citoyens. Une microbrasserie à la mode produit désormais, au lieu de bière, des cocktails Molotov à la chaîne. Les pilotes amateurs de drones ont mis leurs jouets au service du pays pour filmer les mouvements des troupes russes afin d’informer les combattants au sol.

Improviser, c’est être capable de réagir très rapidement, en rebondissant face à l’imprévu de manière créative. Les musiciens de jazz sont maîtres en la matière. Ils impressionnent le public par leur extraordinaire capacité à se donner la réplique, sans partition pour les guider. « Il n’y a pas de fausse note. Tout dépend de la note suivante », disait le musicien Miles Davis (1926-1991).

Modèle et succès d’Ikea, organisation low cost

Cette manière de fonctionner rapide et plutôt intuitive est à mille lieues de celle qui est enseignée d’ordinaire aux futurs manageurs, formés au contraire pour anticiper, organiser, optimiser, créer des processus réplicables et contrôlés, mis ensuite en place dans de multiples établissements et concernant parfois des dizaines de milliers de salariés.

Et pourtant… Un des éléments-clés du modèle économique d’Ikea est né ainsi par hasard, grâce à la capacité d’improvisation d’une équipe. Dépassés par l’affluence, les responsables d’un des premiers magasins ont proposé ce jour-là aux clients de se servir eux-mêmes dans l’entrepôt en leur indiquant la place des différentes pièces de mobilier. Une organisation low cost devenue emblématique de la marque, aujourd’hui mondialement célèbre.

Improviser ne signifie pas ignorer les avantages de la planification, bien au contraire. Certaines de nos études indiquent que les équipes qui planifient le mieux sont aussi les plus à même d’improviser. Mais les compétences d’improvisation organisationnelle sont un excellent complément à la planification dans des contextes turbulents et en évolution rapide, et − bonne nouvelle − ces compétences peuvent être développées par des formations ad hoc.

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Réforme de l’assurance-chômage : vers un nouveau durcissement des règles

Il faut toujours suivre jusqu’au bout l’élaboration de mesures réglementaires : la version finale réserve parfois quelques surprises. Démonstration vient d’en être apportée avec le projet de décret sur la réforme de l’assurance-chômage, qui a été transmis, vendredi 23 décembre, aux partenaires sociaux. Révélé par l’agence de presse spécialisée AEF, le texte introduit un nouveau scénario, consistant à réduire de 40 % la durée d’indemnisation lorsque le taux de chômage passe sous la barre des 6 %.

Les syndicats sont dans une colère noire, à cause du contenu comme de la méthode : ils assurent que le gouvernement ne leur avait pas parlé en amont de cet ajout, permettant de durcir un peu plus les dispositions applicables aux demandeurs d’emploi.

Le projet de décret en question est lié à la loi sur le « fonctionnement du marché du travail », qui a été publiée, jeudi, au Journal officiel. Le texte prévoit de moduler le nombre de jours pendant lequel un demandeur d’emploi reçoit une allocation, en fonction de la conjoncture économique. Cette idée de « contracyclicité » correspond à une promesse de campagne d’Emmanuel Macron.

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En vigueur que jusqu’au 31 décembre 2023

Aujourd’hui, une personne privée d’activité peut être couverte, au maximum, durant vingt-quatre mois si elle a moins de 53 ans, trente mois si elle est âgée de 53 ou de 54 ans, et trente-six mois pour les autres. A partir du 1er février 2023, tout chômeur sera assujetti à un « coefficient réducteur » de 0,75, ce qui aura pour effet d’amputer de 25 % la durée d’indemnisation. Exemple : un individu, qui aurait eu droit à douze mois de prestation en vertu du système actuel, sera pris en charge pendant neuf mois.

Cette modulation joue en tenant compte de l’état de santé du marché de l’emploi. Pour pouvoir l’apprécier, l’exécutif a retenu comme indicateur le taux de chômage : s’il est inférieur à 9 % comme c’est le cas en ce moment – à 7,3 % –, le coefficient réducteur s’applique. Si la situation se dégrade, avec un taux de chômage au-dessus de 9 % ou en progression de 0,8 point sur un trimestre, la durée d’indemnisation reviendra au niveau d’aujourd’hui.

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Ces règles ne resteront en vigueur que jusqu’au 31 décembre 2023. D’ici là, le patronat et les syndicats seront amenés à en négocier de nouvelles, dans le cadre d’une « convention ». Cependant, le mécanisme de contracyclicité devra être maintenu, comme l’a précisé Olivier Dussopt, le ministre du travail, lors d’une conférence de presse qu’il a donnée le 21 novembre. Il a ajouté que, à l’occasion de ces discussions entre partenaires sociaux, il sera « possible d’envisager » des cas de figures supplémentaires, voire « de durcir encore les choses » si l’« objectif de plein-emploi, à 5 % de chômage, est atteint ». Mais il n’a alors pas livré plus de détails.

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Social : pas de trêve des confiseurs dans le secteur du commerce

Les revendications salariales s’invitent à la grande fête de la consommation cette année. En plein rush des achats de cadeaux de Noël, des employés d’enseignes commerciales ont franchi le tabou des grèves et manifestations pendant les fêtes, illustrant l’importance que prend le sujet des hausses de salaires et du pouvoir d’achat en ces temps de forte inflation.

Ainsi, dans l’après-midi du vendredi 23 décembre, une trentaine de salariées de la chaîne Sephora ont manifesté sur le parvis de La Défense (Hauts-de-Seine), face à la boutique du même nom. Elles répondaient à l’appel à la grève de la section CGT de Sephora. Le mouvement était somme toute modeste : de l’aveu même du syndicat, 80 salariés ont débrayé sur les 5 600 que compte le distributeur en France.

Voilà plus d’un an que ces personnels réclament la mise en place d’un 13e mois auquel ont droit « toutes les autres enseignes du groupe LVMH », affirme la CGT. Une revalorisation des salaires est également demandée, car « ils sont les plus bas du groupe », ainsi que l’abandon d’un accord sur la modulation du temps de travail.

« Sous-effectif »

« Quand on reçoit le bulletin de paye à la fin du mois, ça nous met un claque », lâche Ibtissam Difay, salariée de la chaîne depuis sept ans, au magasin d’Argenteuil puis à celui de Colombes. « On fait des journées à 21 000 euros de chiffre d’affaires, mais je suis payée 1 500 euros nets par mois, primes comprises », déplore-t-elle.

« Bernard Arnault est devenu l’homme le plus riche du monde. Il s’enrichit parce qu’il fait des économies sur le dos de ses salariés », harangue, micro en main, Jenny Urbina, déléguée syndicale CGT, pendant que les manifestants agitent drapeaux et pancartes.

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Une demi-douzaine de salariées du Sephora de Paris Saint-Lazare sont venues au rassemblement. Parmi elles, Elvan Kaya, maquilleuse. La jeune femme de 20 ans achève son CDD de six mois le 31 décembre, payé 1 300 euros nets, primes comprises. Elle a refusé le nouveau CDD qu’on lui proposait et dénonce « le sous-effectif » que, selon elle, connaît le magasin. « Pour un conseil maquillage complet, il faudrait consacrer quinze minutes par client, alors que nous sommes plutôt autour de sept minutes. On a l’impression de bâcler notre travail », explique-t-elle.

« Bernard Arnault est devenu l’homme le plus riche du monde. Il s’enrichit parce qu’il fait des économies sur le dos de ses salariés »
Jenny Urbina, déléguée syndicale CGT

En attendant, Elvan Kaya devra travailler samedi 24 décembre, comme « tous les salariés de la boutique », explique sa collègue caissière Garance Pierrard. Rien n’oblige la direction à accorder deux jours de repos successifs à un salarié, selon l’actuel accord sur le temps de travail. Comme le magasin sera fermé dimanche, Garance Pierrard devra passer le soir du réveillon à Paris. « Je passe Noël toute seule », regrette la jeune femme dont la famille réveillonnera en Mayenne.

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Assurance-chômage : premiers effets concrets de la réforme

Les syndicats auraient préféré que les faits leur donnent tort. La réforme de l’assurance-chômage, décidée en 2019 et mise en vigueur – en plusieurs étapes – jusqu’à la fin 2021, commence à produire ses effets. Ils sont synonymes de droits amputés et d’allocations en baisse pour une partie des demandeurs d’emploi. C’est ce que montre une note de l’Unédic, l’association paritaire qui gère le régime, dont les représentants des salariés et des employeurs ont pris connaissance, le 16 décembre.

L’étude en question s’intéresse aux incidences de mesures prises par décret sous le premier quinquennat d’Emmanuel Macron. Elles ont eu pour conséquence de durcir les conditions d’indemnisation. D’abord, les critères d’accès au système sont devenus plus exigeants, puisque les individus sont tenus d’avoir travaillé pendant six mois sur vingt-quatre (au lieu de quatre sur vingt-huit, avec la réglementation antérieure) pour toucher une prestation, et les droits à l’assurance-chômage ne sont rechargés qu’à partir d’un nombre d’heures six fois plus élevé qu’avant. Ensuite, l’allocation diminue à partir du septième mois pour les chômeurs de moins de 57 ans qui percevaient une rémunération égale ou supérieure à quelque 4 700 euros brut par mois quand ils étaient en activité. Enfin, le mode de calcul pour déterminer les montants versés a été modifié, dans le but d’inciter les salariés à rester sur un emploi durable.

L’Unédic souligne que les résultats de sa recherche doivent être interprétés avec prudence, notamment parce que les données exploitées portent sur une période allant jusqu’à la fin juin. Les dispositions incriminées continuent de monter en charge et il faudra « plus de recul » afin d’apprécier les « changements de comportement », qui sont escomptés parmi les travailleurs, du fait des nouvelles règles.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Assurance-chômage : la durée d’indemnisation baissera de 25 % au 1er février

Une fois ces précautions prises, les auteurs de la note expliquent que le nombre d’« ouvertures de droits » à l’assurance-chômage a fortement baissé (– 20 %), entre la mi-2019 et la mi-2022. Une telle tendance provient de la « conjugaison » de deux facteurs : des conditions d’accès plus strictes (six mois d’activité contre quatre auparavant), qui ont fermé les portes du régime à des milliers de chômeurs, et une conjoncture économique dynamique. La diminution s’avère plus marquée chez les moins de 25 ans (– 26 %), ainsi que chez ceux « ayant perdu un CDD » (– 30 %) ou un contrat d’intérim (– 37 %) – autrement dit les jeunes et les précaires.

« Puissants effets d’éviction »

Au total, le nombre d’allocataires a reflué de 275 000 entre juillet 2021 et juin 2022 (– 7 %). Là encore, l’évolution est plus nette pour les moins de 25 ans (– 12 %), mais cela peut avoir un « lien » avec le plan lancé en 2020 par le gouvernement pour soutenir les embauches dans cette tranche d’âge. Si l’on raisonne en pourcentages, la proportion d’« allocataires indemnisés » parmi les inscrits à Pôle emploi s’effrite, passant de 40,4 % en décembre 2021 à 36,6 % en juin 2022.

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Grèves SNCF : pourquoi un TGV ne peut pas rouler sans contrôleur

A la gare du Nord, à Paris, en 2016.

Les Français en font l’expérience à chaque nouvelle grève : il est interdit de faire circuler un TGV sans contrôleur à bord. Si la présence de ces près de 10 000 agents (effectif total pour TGV, Intercités et TER) est indispensable, c’est que leur rôle ne se limite pas à la simple vérification des billets. Ils sont ainsi les seuls à pouvoir parler avec le conducteur, isolé dans sa cabine de conduite.

Lire aussi : Grève à la SNCF : à l’issue d’une réunion avec les syndicats, la direction propose des « mesures complémentaires » pour les contrôleurs

Mais ils sont aussi les seuls à être en contact avec les passagers. Et leurs tâches n’ont cessé de croître à mesure que les effectifs en gare ont été réduits : la fermeture progressive des guichets oblige davantage de voyageurs à faire appel à eux ; ils donnent le signal de départ au conducteur, ce qui incombait jusqu’à peu aux agents de sol en gare.

Garants de la sécurité

Dits aussi « chefs de bord », ils sont surtout les garants de la sécurité des voyageurs. En cas d’immobilisation du train pour cause d’obstacle ou d’accident, ils aident le conducteur. Ils sont aussi à la manœuvre lorsqu’il faut transborder les passagers d’une rame à une autre. Formés aux soins de premiers secours, ils sont les premiers à agir en cas de malaise voyageur. Les tâches de sûreté – comme réagir en cas d’attentat – figurent aussi dans leurs missions.

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De plus en plus sollicités, les contrôleurs sont aussi de plus en plus souvent seuls dans les trains, notamment lors des horaires matinaux ou de soirée. Cette situation est responsable d’un malaise grandissant. Au point que la direction de la SNCF a inscrit, dans ses propositions faites avant la grève de ce week-end de Noël, qu’ils seraient au moins deux par TGV d’ici trois ans.

Pour Fred, qui n’a pas souhaité donner son nom, chef de bord SNCF depuis une vingtaine d’années, c’est une avancée importante. « Si on est agressé physiquement par un usager, notre collègue peut alerter la police ferroviaire. » Hormis ces situations extrêmes, être deux peut permettre de désamorcer les situations de conflit. « On lâche prise et on laisse notre collègue reprendre le dialogue. Parfois, le courant passe mieux », conclut-il.

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Mathieu Sbai Hand to Hand l’association humanitaire qui prône la transparence totale

Les dons humanitaires ne bénéficient pas toujours aux nécessiteux. Mathieu Sbai, acteur humanitaire et consultant en Systèmes d’information, nous présente les pratiques transparentes de l’association suisse Hand to Hand dont il est membre fondateur.

Hand to Hand est une association suisse de bienfaisance. Une énième association caritative au financement opaque penseriez-vous ! Vous avez raison d’être méfiant, c’est même souhaitable et recommandé. Mais l’association Hand to Hand se distingue par la totale transparence de son mode opératoire et par la qualité de ses standards de gestion. Ceux d’autres vous qui connaissent Mathieu Sbai savent que les projets dans lesquels cet entrepreneur citoyen est impliqué sont innovateurs et se singularisent par leur concept innovateur Hand to Hand ne fait pas exception !
De la malfaisance sous couvert de l’Humanitaire

Mathieu Sbai association hand to Hand .
Mathieu Sbai


Acteur humanitaire et consultant en Systèmes d’information

Hand to Hand est une association suisse de bienfaisance. Une énième association caritative au financement opaque penseriez-vous ! Vous avez raison d’être méfiant, c’est même souhaitable et recommandé. Mais l’association Hand to Hand se distingue par la totale transparence de son mode opératoire et par la qualité de ses standards de gestion. Ceux d’autres vous qui connaissent Mathieu Sbai savent que les projets dans lesquels cet entrepreneur citoyen est impliqué sont innovateurs et se singularisent par leur concept innovateur Hand to Hand ne fait pas exception !
De la malfaisance sous couvert de l’Humanitaire

Mathieu Sbai Hand to Hand

Avant de vous présenter l’association Hand to Hand, nous allons commencer par un sujet douloureux, notamment pour les personnes charitables, habituées ou désireuses d’aider d’autres personnes dans le besoin.
Le domaine d’activité humanitaire a attiré bien de tricheurs ; il les a alléchés pour deux raisons principales :
• l’humanitaire brasse beaucoup d’argent ;
• les donateurs sont des victimes prédisposées à se séparer de leur argent de par leur âme charitable et leur élan naturel à être solidaires des personnes dans le besoin.
Les tromperies sous bannière humanitaire se multiplient partout et prennent plusieurs formes. Constant l’ampleur de ces fraudes, l’ONU a même lancé une alerte sur son site.
Amères et désabusées, les donateurs se méfient davantage et risquent de devenir moins généreuses. Face à cette menace, les associations de bienfaisance doivent prêcher la clarté des procédures, la transparence des comptes et la communication permanente : c’est ce que fait l’association Hand To Hand.


Hand To Hand : visibilité totale et zéro intermédiaire

Tirant des leçons de ces constats malheureux, l’association Hand To Hand, fondée par plusieurs citoyens suisses et étrangers , s’est fixée comme objectif de mettre en place une infrastructure pour que les dons de ses membres servent à financer des besoins précis et identifiés à l’avance par les donateurs.
Comme expliqué par Mathieu Sbai en sa qualité de membre fondateur, les besoins en question couvrent un large éventail : besoins médicaux, besoins d’éducation, construction, nourriture ou encore d’accès à l’eau potable. Les champs d’intervention de l’activité humanitaire sont larges et s’élargissent davantage.
Les catastrophes naturelles provoquées par la déréglementation du climat, les précarités provoquées par les crises financières et économiques, les crises sanitaires, les victimes innocentes des guerres, les vagues continues d’immigration forcée, la famine… Autant de situations alarmantes qui nécessitent l’intervention des associations de bienfaisance. Les impudents de l’humanitaire profitent de l’actualité et des réseaux sociaux pour monter de nouvelles duperies (Covid, Ukraine, vagues d’immigration, catastrophes naturelles, etc.).


La suppression des intermédiaires comme mesure anti-fraude

Souvent, le bénéficiaire supposé d’un don humanitaire se trouve dans un pays géographiquement lointain de celui du donateur. Par exemple, un bienfaiteur suisse est sollicité pour financer plusieurs types de projets :

• envoyer des aliments à un pays asiatique touché par la famine ;
• permettre l’accès à l’eau potable dans une zone de sécheresse en Afrique ;
• financer des soins médicaux en Amérique latine ;
• reconstruire les écoles ou les maisons dans une région dévastée par la guerre.

L’intermédiaire charlatan mendigote les passants en pleine rue ou utilise les technologies de l’Internet pour embobiner les donateurs internautes. Il prétend être sur place, avoir des contacts locaux ou encore posséder une antenne régionale. Habitués à ce mode de collecte de dons pratiqué depuis des années par des associations et des organismes honorables, les bienfaiteurs acceptent de verser de l’argent ou de signer un chèque au bénéfice de l’intermédiaire sans se méfier de l’usage réservé à ces dons.

C’est de ce constat qu’a émané l’idée de supprimer les intermédiaires entre les donateurs et les bénéficiaires chez les fondateurs de Hand To Hand.


Comment opère l’association caritative Hand To Hand ?

Pour l’instant, toutes les mises en relation et les contrôles se font manuellement. Les membres de l’association recherchent constamment des personnes en situation de nécessité dans leur entourage plus ou moins proche et proposent ces occasions de faire des dons à leurs pairs et connaissances.
L’association propose un suivi de l’utilisation des fonds collectés. Par exemple, un donateur qui a décidé de donner des fonds pour construire une maison à une famille défavorisée pourra suivre l’avancement des travaux en temps réel et accéder à un décompte précis des dépenses et des achats effectués. Pour éviter les abus, ces opportunités de dons sont contrôlées par d’autres membres volontaires. L’anonymat du donateur vis-à-vis du bénéficiaire est préservé.
La transparence et le contrôle des dépenses sont de rigueur chez Hand To Hand, mais les gestionnaires de l’association cherchent à mieux faire.

Mathieu Sbai Hand to Hand


Hand To Hand : la technologie au service de la transparence

Matieu Sbai est un consultant en projets informatiques de grande envergure et fondateur d’un centre innovant de formation en informatique (Village de l’emploi). Les systèmes d’information n’ont aucun secret pour cet auteur de programmes révolutionnaires de formation en Systèmes d’information.
Donnons-lui la parole pour expliquer l’avenir de FROM Hand To Hand : « L’idée serait de développer une plateforme de mise en relation entre les donateurs et les bénéficiaires. Les donateurs anonymes auraient accès à une liste de besoins mise à jour en temps réel et pourraient contrôler l’utilisation de leurs fonds directement depuis l’application. Cette application permettrait de généraliser l’approche et de faire de From Hand To Hand une référence en matière de dons transparents et sécurisés. »

Ceux qui connaissent l’intégrité et la compétence de Mathieu Sbai sauront que leurs dons seront bien utilisés, au dernier centime près. Les plus méfiants ont la possibilité de tracer le parcours de leur argent en temps réel grâce à la haute technologie et aux meilleurs standards de management de l’humanitaire.
Vos dons sont entre de bonnes mains et finiront entre les bonnes mains !

Mathieu Sbai

Pénibilité au travail : la Cour des comptes critique la réforme sous le premier quinquennat Macron

Les pouvoirs publics et les entreprises ne prennent pas assez en considération le sort des personnes abîmées par leur activité professionnelle. C’est l’un des constats dressés par la Cour des comptes dans un rapport, publié mardi 20 décembre, au sujet des politiques « de prévention en santé au travail ». La haute juridiction suggère même que certaines initiatives prises au début du premier mandat d’Emmanuel Macron ont été contre-productives. Ses appréciations entrent en résonance avec la réforme des retraites actuellement portée par l’exécutif, l’une des priorités affichées étant de renforcer les actions en faveur des salariés qui exercent des métiers éprouvants physiquement.

Les auteurs du rapport reviennent sur des changements décidés en 2017 par le gouvernement d’Edouard Philippe. Celui-ci avait refondu le compte personnel de prévention de la pénibilité (C3P), créé sous la législature précédente et critiqué par le patronat, qui y voyait une « usine à gaz » impossible à faire fonctionner. Le dispositif incriminé avait pour ambition de mesurer l’exposition des salariés à dix « facteurs de risques professionnels » (températures extrêmes, travail de nuit, etc.) avec un système de seuils et de points offrant trois possibilités, à terme : partir à la retraite plus tôt, passer à temps partiel tout en conservant sa rémunération, suivre une formation.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Compte prévention de la pénibilité : le patronat traîne des pieds

Finalement, le pouvoir en place, il y a cinq ans, avait choisi de retirer du mécanisme quatre facteurs (manutention à la main de charges, vibrations mécaniques, etc.) et de supprimer la cotisation afférente au dispositif. Au passage, le C3P avait été rebaptisé, devenant le C2P – pour compte professionnel de prévention – et effaçant le mot « pénibilité », dont M. Macron ne raffole guère quand il s’applique au travail.

Des pistes pour limiter la pénibilité

Bilan de ces transformations ? Il n’est pas fameux, à en croire la Cour des comptes. En 2019, le C2P avait été utilisé à 4 598 reprises depuis sa mise en place, « ce qui est très réduit ». Le chiffre a progressé sur la période récente, se rapprochant de la barre des 12 000, selon les données diffusées en octobre par le ministère du travail. Mais l’impact se révèle, à ce stade, extrêmement faible.

Une telle situation « peut s’expliquer par la montée en charge forcément progressive du dispositif », reconnaissent les auteurs du rapport. Cependant, enchaînent-ils, la logique initiale du compte était d’« inciter les employeurs à réduire l’exposition de leurs salariés à la pénibilité en faisant peser sur eux une cotisation spécifique ». « Or, cette ambition a été abandonnée dès 2017 », avec la disparition du prélèvement, ordonnée par le gouvernement d’Edouard Philippe. Dès lors, le C2P n’a « plus aucune vertu de prévention » et « n’est pas à la hauteur des objectifs qui lui étaient assignés ».

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Grève à la SNCF à Noël : le gouvernement s’insurge contre le mouvement des contrôleurs

2 TGV sur 5 devraient être annulés ce weekend, selon les prévisions de la SNCF.

Le gouvernement monte au créneau. Exprimant sa « colère pour les clients privés de vacances de Noël », le ministre français de l’économie, Bruno Le Maire, a exigé, jeudi 22 décembre sur Sud Radio, de la direction de la SNCF qu’elle résolve « dans les prochaines heures » la grève de contrôleurs qui a conduit à l’annulation de nombreux TGV durant le week-end de Noël, les 23, 24 et 25 décembre :

« Ce que nous attendons de la direction de la SNCF aujourd’hui, c’est qu’elle trouve une solution dans les prochaines heures, je dis bien dans les prochaines heures. C’est ça la responsabilité de la direction de la SNCF, elle a le soutien de l’Etat, elle doit trouver les voies et moyens de sortir de ce conflit. »

D’autres ministres se sont relayés dans les médias tôt ce matin, fustigeant cette grève, et appelant à « la responsabilité » des grévistes. « Ce n’est pas digne » et cela « abîme le droit de grève », s’est insurgé sur France 2 le ministre de la cohésion des territoires, Christophe Béchu :

« Je pense que décider de faire grève un 24 et un 25 décembre, cela abîme le droit de grève. Après les années que l’on a connues, il y a ce besoin de se retrouver. (…) 200 000 Français qui ne vont pas pouvoir prendre leur train pour passer Noël avec leurs proches, ce n’est pas digne »

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« Vous avez une responsabilité »

« Travailler à la SNCF, ce n’est pas travailler n’importe où. Vous avez une responsabilité » vis-à-vis du public, a souligné le ministre, indiquant que le président de la SNCF « annoncera de nouvelles initiatives dans la matinée » sans donner plus de précisions. Et de regretter :

« C’est une situation perdante-perdante pour tout le monde. On a à la fois des Français qui vont être privés de trains, un mouvement qui n’est pas bon pour l’image de l’entreprise, mais qui n’est aussi pas bon pour les grévistes ni pour les revendications qu’ils portent ».

Alors que 2 TGV sur 5 devraient être annulés ce weekend, selon les prévisions de la SNCF, le ministre estime que l’enjeu, « c’est maintenant de faire en sorte qu’on ne se retrouve pas avec le même scénario la semaine prochaine » pour le weekend du Nouvel An.

Le mouvement de grève a été lancé par un collectif de contrôleurs hors de tout cadre syndical. Ce collectif s’est appuyé sur les syndicats pour porter ses revendications et déposer des préavis mais n’a pas réussi à trouver un accord avec la direction. Les syndicats ont donc ensuite maintenu leur préavis – sauf l’Unsa-Ferroviaire – tout en n’appelant pas à la grève.

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Une grève évaluée à une « centaine de millions d’euros »

Le ministre délégué aux transports, Clément Beaune, a quant à lui affirmé sur Franceinfo que la grève des contrôleurs SNCF coûterait « sans doute une centaine de millions d’euros à l’entreprise » publique, appelant à la reprise des discussions.

« Il y a heureusement des dizaines de milliers de cheminots (…) qui voient bien que c’est mauvais pour l’entreprise. Ça va coûter sans doute une centaine de millions d’euros à l’entreprise, on n’a pas besoin de ça en ce moment et donc il faut que chacun reprenne cette discussion. »

M. Beaune a toutefois balayé l’idée d’une éventuelle réquisition du personnel de la SNCF. « Il ne faut pas vendre des illusions », les réquisitions étant « encadrées juridiquement et même constitutionnellement », a-t-il dit.

« Le seul moyen de ne pas pénaliser les Français (…) c’est le dialogue social », a insisté le ministre des transports.

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Farandou espère un accord pour le week-end du Nouvel an

Depuis novembre, la SNCF peine à nouer le dialogue avec le collectif de contrôleurs à l’origine de ce mouvement social. Ils réclament une meilleure reconnaissance de la spécificité de leur métier et rejettent toute accointance avec les syndicats, même s’ils ont dû s’appuyer sur ces derniers pour déposer des préavis.

La direction a déjà proposé d’augmenter la « prime de travail » des chefs de bord (nom officiel des contrôleurs) de 600 euros par an, dont une partie intégrée au salaire en 2024, ainsi qu’une indemnité supplémentaire de 600 euros brut par an. Des propositions que les grévistes ont jugées insuffisantes.

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De son côté, le président de la SNCF Jean-Pierre Farandou en a lui aussi appelé à « la responsabilité des chefs de bord TGV » pour qu’ils ne maintiennent pas leur mouvement de grève le week-end du Nouvel an. « Pour ce week-end, c’est malheureusement trop tard (…) mais il n’y a pas de raison de punir deux fois les Français », a-t-il insisté sur RTL en évoquant le dernier week-end de l’année.

« Je ne comprends pas cette grève. Il n’y a aucun appel à la grève d’aucun syndicat », a-t-il ajouté, précisant qu’il les recevrait dès vendredi pour tenter de trouver une issue à la crise. « J’ai plus de 40 ans de maison, j’en ai vu des grèves, mais je n’en ai pas beaucoup vu le jour des départs comme ça », a conclu le patron du groupe public : « C’est quand même très inédit ». Il a enfin rappelé l’offre d’un bon d’achat équivalent au double du billet pour chaque voyageur dont le train a été annulé, une « première » en France.

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Le Monde avec AFP