Assurance-chômage : le gouvernement réfléchit à une baisse de la durée d’indemnisation des seniors

Assurance-chômage : le gouvernement réfléchit à une baisse de la durée d’indemnisation des seniors

Le ministre du travail, du plein emploi et de l’insertion, Olivier Dussopt, à l’Assemblée nationale, le 4 octobre 2022.

Alors que les députés s’apprêtent à voter un projet de loi qui durcit les règles d’assurance-chômage, le gouvernement envisage de nouvelles mesures sur le fonctionnement du régime. Dans un entretien au Journal du dimanche (JDD) du 9 octobre, le ministre du travail, Olivier Dussopt, évoque plusieurs pistes dont le but est de maintenir en activité les travailleurs âgés d’une soixantaine d’années. L’une des hypothèses à l’étude pourrait consister à diminuer la durée d’indemnisation des seniors privés d’emploi, qui, à l’heure actuelle, est allongée.

M. Dussopt a tenu ces propos juste avant l’ouverture du premier « cycle de concertation » sur la réforme des retraites. A partir de mardi, le ministère du travail reçoit des représentants syndicaux et patronaux pour plancher sur « l’emploi des seniors et la prévention de l’usure professionnelle ». Un enjeu majeur en France, puisque la part des 60-64 ans ayant un poste s’avère faible : 32,7 % en 2019, contre 70 % en Suède et 61,8 % en Allemagne.

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« Nos mauvais résultats s’expliquent par plusieurs causes », confie M. Dussopt au JDD. Le ministre cite notamment des « dispositifs qui peuvent être perçus comme des encouragements, pour les employeurs, à se séparer des seniors ». C’est le cas, « par exemple », de la durée maximale d’indemnisation chômage, qui, à partir de 55 ans, passe à trente-six mois, contre trente mois pour les personnes de 53 et 54 ans, et vingt-quatre mois pour les autres. « S’il est légitime d’avoir des règles spécifiques, cette perspective peut être vue comme une voie de délestage », observe-t-il. De façon implicite, M. Dussopt laisse ainsi entendre qu’il pourrait être pertinent de mettre fin au système dérogatoire dont bénéficient les demandeurs d’emploi les plus âgés.

« La méthode ne va pas »

D’autres options sont mises en avant, en particulier la possibilité, pour « un senior qui accepte un emploi moins bien payé, de conserver une partie de son indemnité chômage afin de compenser le manque à gagner » par rapport à sa précédente activité. Le ministre mentionne une autre incitation, destinée, cette fois-ci, aux patrons : les « exonérations de cotisations sociales » pour l’embauche de femmes et d’hommes en fin de carrière.

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Au cabinet de M. Dussopt, on affirme que les discussions sur l’indemnisation des personnes ayant au moins 55 ans « ne sont, a priori, pas prévues dans le cadre du projet de loi assurance-chômage ». Ce texte, qui fixe notamment des règles plus strictes pour les salariés abandonnant leur poste, doit être adopté, mardi 11 octobre, en première lecture à l’Assemblée nationale.

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