Assurance-chômage : discret, le Rassemblement national défend tout de même sa préférence nationale

Assurance-chômage : discret, le Rassemblement national défend tout de même sa préférence nationale

Marine Le Pen, le 11 octobre 2022 à l’Assemblée nationale, lors du vote du projet de loi Assurance-chômage.

Deux minutes d’interventions sur huit heures et demie de débats : le Rassemblement national (RN), toujours soucieux de son temps de parole dans la vie politique française, s’est montré économe en la matière, lors de l’étude en commission de la réforme de l’assurance-chômage, adoptée en première lecture, mardi 11 octobre, par l’Assemblée nationale. Les 27 et 28 septembre, tandis que les députés de gauche comme de droite s’échinaient à amender le texte gouvernemental face au rapporteur Marc Ferracci (Renaissance), les députés du RN présents en commission des affaires sociales sont restés quasiment muets.

« Les victoires en commission, c’est un coup d’épée dans l’eau. Se concentrer sur la séance publique a plus d’intérêt, justifie Laure Lavalette, députée du Var, référente du groupe sur ce texte. Les amendements de la Nupes [Nouvelle Union populaire écologique et sociale] en commission étaient pléthoriques, cela embolise le travail parlementaire. »

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Cette grande discrétion en commission a suscité l’étonnement des députés de la Nupes, lorsque le RN s’est abstenu de défendre certains des amendements qu’il avait lui-même déposés. Ou l’ironie du rapporteur, la semaine suivante dans l’Hémicycle, lorsque, répondant à un amendement déposé par le RN, M. Ferracci s’est tourné vers sa gauche avant d’être rappelé par l’extrême droite : « Excusez-moi, j’avais perdu l’habitude de parler à cette partie de l’Hémicycle. »

Un sujet piège pour le parti

Après avoir fait leurs premiers pas sur des textes consensuels en juillet, notamment celui sur le pouvoir d’achat, les députés du RN étaient attendus sur ce projet de loi piège pour un parti traversé par des sensibilités différentes sur la question de l’emploi et de la protection sociale.

Sur le fond, Marine Le Pen explique avoir défendu sa vision d’un chômage subi et non voulu, elle qui qualifie de « droitarde » la vision de la première ministre, Elisabeth Borne, sur le sujet. La présidente du RN estime que la fraude aux indemnités chômage est minime et s’oppose aux discours sur un présumé « assistanat », tenus par une partie de ses députés qui l’entendent en circonscription.

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Elle a pourtant défendu la fin des allocations-chômage pour les employés refusant un CDI à la fin de leur CDD, une problématique que subissent, selon elle, les patrons de petites et moyennes entreprises. Sur ce sujet, Marine Le Pen se voulait plus stricte encore que Les Républicains (LR) et la majorité, dont elle a dénoncé « les pudeurs de vierge ». Selon elle, l’alternance de CDD et de périodes de chômage volontaire concerne des cadres aisés ou des jeunes diplômés, plutôt électeurs d’Emmanuel Macron.

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