Ascoval et Hayange : accord de principe pour la reprise par l’allemand Saarstahl

Trois groupes, l’allemand Saarstahl, l’italien Beltrame et ArcelorMittal, s’étaient dits intéressés par la reprise de l’aciérie Ascoval de Saint-Saulve (Nord) et l’usine de rails d’Hayange (Moselle), mise en vente début mai par le groupe sidérurgique Liberty Steel
Dans un communiqué publié jeudi 1er juillet, Bruno Le Maire, le ministre de l’économie, et Agnès Pannier-Runacher, la ministre déléguée à l’industrie, ont annoncé la signature d’un « accord de principe » entre Liberty et le sidérurgiste allemand Saarstahl qui « ouvre la voie à une transaction à l’été 2021 ».
« Cet accord de principe doit encore être affermi. C’est pourquoi le gouvernement sera attentif à ce que les éléments de sécurisation de cette cession soient apportés dans les prochaines heures », est-il indiqué.
Cet accord, « qui fait émerger un nouvel acteur européen, est une très bonne nouvelle pour l’avenir de la filière sidérurgique française et pour les salariés des deux sites. Il concrétise notre engagement sans faille auprès d’eux pour assurer la pérennité de leur emploi et de cette activité stratégique pour la France », a estimé M. Le Maire.
Avec 270 salariés, Ascoval produit des blooms (« barres » d’acier) pour Hayange (430 salariés), qui fabrique des rails en acier pour des clients européens, notamment SNCF Réseau et la RATP.
L’intersyndicale soutient le projet Saarstahl
Il y a une semaine, l’intersyndicale de Liberty Rail à Hayange avait appelé le gouvernement à valider le projet du groupe allemand Saarstahl plutôt que celui d’Arcelor Mittal pour la reprise des sites de Liberty Steel.
« Sans hésiter l’offre de reprise de Saarstahl est en tout point meilleure que celle d’Arcelor Mittal (…). C’est un groupe à taille humaine qui nous laissera une autonomie économique, sociale et industrielle », estime dans un communiqué l’intersyndicale de l’usine de rails d’Hayange, propriété de Liberty Steel.
Liberty Steel, qui regroupe les activités d’acier du magnat britannique Sanjeev Gupta, a annoncé la mise en vente d’actifs au Royaume-Uni et en Europe à la suite des difficultés rencontrées depuis la faillite de la société financière Greensill, dont il était l’un des principaux clients.
Selon une source proche du dossier, Saarstahl proposait 3 millions d’euros pour l’achat des deux sites, et plus de 40 millions d’euros à injecter en investissements, ainsi que 45 millions de reprise de dette.
L’Etat avait annoncé fin mars qu’il allait débloquer un prêt de 20 millions d’euros à Ascoval pour permettre à l’aciérie, à l’histoire déjà mouvementée, de payer les salaires et de poursuivre l’activité.