Air France-KLM enregistre des pertes abyssales avec la crise due au coronavirus

Air France-KLM enregistre des pertes abyssales avec la crise due au coronavirus

Les quinze jours d’arrêt total de son activité ont coûté très cher à Air France-KLM, qui a annoncé une perte de 1,8 milliard d’euros au premier trimestre. Malgré un bon démarrage en début d’année, le confinement, à partir de la mi-mars, a fait plonger le transporteur aérien franco-néerlandais dans la crise. La compagnie dirigée par Ben Smith a enregistré une perte d’exploitation de 815 millions d’euros.

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Ces premières pertes devraient se poursuivre et s’amplifier au deuxième trimestre. Sans surprise, la direction prévient déjà qu’elle affichera « une perte au niveau du résultat d’exploitation nettement plus élevée au deuxième trimestre qu’au premier ». En effet, en mars, la compagnie n’avait réduit son activité « que » de 35 %. Depuis avril, Air France-KLM est quasiment à l’arrêt avec la « suspension d’environ 95 % des capacités prévues pour le deuxième trimestre 2020 ».

« Une lente reprise »

Toutefois, le groupe est assuré de survivre à cette crise grâce à l’appui financier de la France et des Pays-Bas. L’Etat français s’est engagé en effet à verser 7 milliards d’euros à Air France sous forme de prêts garantis, tandis que La Haye apportera 4 milliards à KLM. En outre, Air France a aussi obtenu la prolongation jusqu’en décembre des mesures de chômage partiel qui touchent toutes les catégories de personnels de la compagnie.

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A court terme, la direction table sur « une lente reprise de l’activité à l’été 2020, avec la levée progressive des restrictions aux frontières ». Néanmoins, au deuxième trimestre, l’activité de la compagnie sera en baisse de 95 % par rapport à la même période il y a un an. Au troisième trimestre, elle ne prévoit qu’une légère amélioration avec une activité en recul de 80 % par rapport à 2019.

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Selon la compagnie, le trafic passagers ne devrait pas revenir à son niveau d’avant la crise « avant plusieurs années ». Dans l’attente de ce retour à la normale, Air France va tailler dans ses effectifs. Il ne devrait pas y avoir de licenciements secs. En revanche, l’entreprise devrait avoir recours à des plans de départs volontaires (PDV) et à la mobilité. Ces mesures devraient être précisées en juin. Au même moment, Ben Smith devrait préciser les contours du nouveau « plan stratégique et de reconstruction du groupe ».

Une offre court et moyen-courrier réduite

Comme sa rivale allemande Lufthansa, Air France-KLM sera plus petite après la crise qu’avant. Elle va notamment tailler dans son offre court et moyen-courrier, largement déficitaire. Des coupes claires qui devraient profiter à Transavia, la filiale à bas coûts du groupe.

Pour redresser la compagnie, le directeur général devra aussi batailler contre les velléités d’indépendance récurrentes de KLM, sa filiale néerlandaise. Dans un courrier en date du 4 mai, c’est le Syndicat national des pilotes de lignes (SNPL), première organisation chez les navigants d’Air France, qui est monté au créneau contre des déclarations des dirigeants du comité d’entreprise de KLM. Selon ces derniers, KLM se porterait mieux si elle faisait cavalier seul. Dans son courrier, le SNPL a sèchement répliqué au comité d’entreprise qu’il « est illusoire de penser que KLM tirerait mieux son épingle du jeu sans Air France ». Le syndicat a eu beau jeu de rappeler « que, sans Air France, KLM devrait payer plus du double pour maintenir le même niveau d’investissement et de fonctionnalité qu’aujourd’hui ».

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LJD

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