Accusé de conflit d’intérêts, Marc Ferracci renonce à être corapporteur du projet de loi « plein-emploi »
C’est un Marc Ferracci passablement énervé qui a pris la parole, mercredi 19 juillet, en commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale. Un peu plus d’une semaine après avoir été mis en cause par le site d’information Blast pour un potentiel conflit d’intérêts autour du projet de loi « pour le plein-emploi », le député Renaissance des Français de l’étranger a annoncé renoncer à être corapporteur du texte.
« Compte tenu des actions en justice que j’ai d’ores et déjà lancées, et que je pourrais continuer de lancer, je souhaite pouvoir défendre ma probité et mon honneur sereinement et sans que les oppositions en profitent pour perturber l’examen du texte. C’est pour cette raison que j’ai décidé de renoncer à mon rôle de rapporteur », a expliqué Marc Ferracci, qui assure avoir déposé plainte, mardi 18 juillet, contre le site d’information pour « diffamation ».
Le projet de loi, adopté le 12 juillet au Sénat et qui doit être examiné à l’automne à l’Assemblée nationale, doit réformer le service public de l’emploi en transformant notamment Pôle emploi en France Travail et vise à l’inscription automatique de tous les demandeurs d’emploi chez l’opérateur. Une évolution qui pourrait « bénéficier personnellement » à Marc Ferracci ainsi qu’a son père, Pierre Ferracci, selon Blast.
Le site d’information estime que le groupe de conseil Alpha, présidé par Pierre Ferracci, est devenu « le principal opérateur privé de Pôle emploi » à la suite d’un accord passé, en 2021, avec Aksis, partenaire de l’agence publique, pour créer une nouvelle société, Alliance compétences. Alors que Marc Ferracci est actionnaire à hauteur de 35 % d’Icare Finance, holding détenant la majorité des parts du groupe Alpha, le site Blast écrit qu’il pourrait « profiter » financièrement de la forte augmentation d’activité liée à la création de France Travail.
Des affirmations « mensongères »
Une affirmation récusée par le député des Français de Suisse et du Liechtenstein. « Ces affirmations sont tout bonnement mensongères », écrivait-il dans un communiqué, le 13 juillet, précisant que le groupe Alpha « a cessé toute prestation de placement pour le compte de Pôle emploi depuis 2016 ». L’alliance entre Aksis et le groupe Alpha « exclut expressément de son périmètre les marchés Pôle emploi spécifiques aux demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi », ajoute-t-il. L’entourage du ministre du travail, Olivier Dussopt, n’a pas souhaité faire de commentaire et dit simplement « respecter la décision » de Marc Ferracci pour lequel M. Dussopt « a de l’estime ».
Il vous reste 51.77% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.