A Toulouse, les ambitions du sous-traitant aéronautique Mecachrome

A Toulouse, les ambitions du sous-traitant aéronautique Mecachrome

Les annonces se succèdent et se ressemblent pour Mecachrome. Lundi 19 septembre, le fabricant de pièces de structures et de moteurs d’avion déclarait prendre une participation majoritaire dans le capital de Rossi Aero, une PME toulousaine spécialisée dans la production à la demande de pièces et équipements en petites et moyennes séries. Cette manœuvre s’inscrit dans le cadre d’une stratégie industrielle.

« Cette entreprise est capable de produire des pièces en cycle court et donc très vite, estime Christian Cornille, président de Mecachrome. Son apport est significatif pour nous, car il permet de compléter notre offre de services. » Cette opération de consolidation n’est pas la première de l’équipementier, dont le siège se trouve à Blagnac (Haute-Garonne), à proximité d’Airbus, son principal client. Le 29 août, le sous-traitant frappait fort en officialisant son mariage avec Weare, un groupe sis à Montauban, né en 2016 du rachat de plusieurs entreprises pour produire des pièces mécaniques.

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C’est la conjonction de plusieurs facteurs qui a poussé Pascal Farella, président de Weare, à accepter cette union. « L’entreprise familiale avait atteint ses limites par sa taille, explique celui qui a été désigné directeur général délégué de la nouvelle entité. Et la quatrième génération de la famille n’était pas capable de prendre la suite. Pour pérenniser notre activité, nous devions évoluer et libérer le capital. Aujourd’hui, nous adressons tous les volumes et l’ensemble du spectre technologique recherché dans la pièce élémentaire. »

Consolidation du secteur

Ce poids lourd industriel, avec ses 3 700 salariés et 20 usines, se targue d’être l’un des cinq grands fabricants européens de pièces capables de s’adapter aux commandes croissantes de ses clients avionneurs et motoristes. En s’appuyant sur ses usines, qu’il souhaite spécialisées et automatisées, Mecachrome entend partir à la conquête du marché aéronautique américain, tout en diversifiant son activité dans l’automobile et la défense. Cette restructuration n’est pas une surprise : déjà, à l’été 2021, le groupe avait annoncé la couleur en rachetant Hitim (axes de trains d’atterrissage et arbres de moteurs d’avion).

En immobilisant les avions au sol, le Covid-19 a coupé les ailes de l’aéronautique, le poumon économique de la région Occitanie

« Elle fait partie de notre feuille de route, précise M. Cornille, ex-numéro 2 d’Airbus Helicopters, nommé en juin 2019 à la tête du sous-traitant, alors dans le rouge, pour mener cette transformation. Les donneurs d’ordre parlent depuis longtemps de la consolidation du secteur. Il fallait franchir le pas. » C’est la pandémie qui accélère le mouvement. En immobilisant les avions au sol, le Covid-19 coupe les ailes de l’aéronautique, le poumon économique de la région Occitanie. Les fournisseurs, qui vivent principalement au rythme d’Airbus, accusent le coup : 6 200 salariés ont perdu leur emploi en 2020.

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