A Paris, le retrait des trottinettes en libre-service se fait dans la douleur

A Paris, le retrait des trottinettes en libre-service se fait dans la douleur

A Paris, en mars 2020.

C’est fini. Dans une semaine, il ne sera plus possible d’avaler le bitume des boulevards parisiens juché sur sa trottinette électrique vert et blanc louée pour 23 centimes d’euro la minute. Les engins des trois opérateurs, Dott, Lime et Tier, auront disparu de la voirie d’ici à la fin d’août, conformément au résultat de la « votation citoyenne » organisée par la Ville de Paris, le 2 avril. Au total, 89 % des votants, ne représentant toutefois que 7 % des inscrits en raison d’une forte abstention, avaient alors choisi le bulletin contre les trottinettes en libre-service. De fait, la municipalité parisienne avait ouvertement encouragé les électeurs à se débarrasser du service, estimant que les accidents avaient augmenté de 189 % depuis 2019, et que la trottinette générait un climat anxiogène.

Les trois sociétés ont pris leurs dispositions pour retirer progressivement les 15 000 « trots de loc », comme les appelaient les utilisateurs, avant la date butoir, fixée au 31 août. Dott a été le plus prompt, en collectant 3 000 de ses 5 000 appareils dès juillet. Lime a annoncé, mardi 1er août, le retrait de sa flotte au cours du mois et Tier a commencé l’opération le 14 août. « Nous savons déployer et retirer une flotte en quelques jours », commente Erwann Le Page, directeur des affaires publiques de l’entreprise pour l’Europe de l’Ouest. Et tant pis si l’été est habituellement rentable, grâce aux longues journées, à la météo plutôt clémente et aux nombreux touristes.

Mais, du côté des opérateurs, la pilule a encore visiblement du mal à passer. Paris « fait figure d’exception sur le territoire européen », souligne Lime dans un communiqué. L’entreprise californienne fait savoir que ses engins seront réaffectés à Lille, Copenhague ou Londres, des « villes cosmopolites et internationales de premier plan ».

La société allemande Tier envoie ses trottinettes « en Allemagne, notamment à Berlin, et en Pologne, notamment à Varsovie », mais aussi en Ile-de-France, dans les intercommunalités de Saint-Quentin-en-Yvelines, de Grand Paris Seine et Oise (Yvelines) ou du Val d’Europe (Seine-et-Marne), des collectivités où le service est « très bien tenu », insiste Erwann Le Page. La grande couronne francilienne fait ainsi figure d’eldorado pour la trottinette de location, au moment même où Paris s’en sépare.

Report vers le vélo

Les engins de Dott prendront, eux, les chemins qui mènent à Rome, à Bordeaux, aux villes belges ou à Tel-Aviv, où l’entreprise fondée aux Pays-Bas est implantée. Entre-temps, les engins des opérateurs auront été révisés et des pièces éventuellement changées. Un processus qui demande quelques semaines au maximum.

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