A Brétigny-sur-Orge, un site symbole de la robotisation chez Amazon
Le groupe américain a inauguré, mardi, le premier centre de distribution robotisé en France. Depuis 2012, la firme de Jeff Bezos a accéléré ses recherches sur l’automatisation, s’attirant des critiques sur le risque de destruction d’emplois.
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Brétigny-sur-Orge (Essonne), à une trentaine de kilomètres au sud de Paris. Passé un rond-point, une longue file de camions commence à s’étirer sur quelques centaines de mètres. Leur destination ? Le tout nouveau centre de distribution que vient d’ouvrir Amazon, son sixième en France.
Celui-ci est un peu particulier. « Aujourd’hui, nous disposons, dans le monde, d’une cinquantaine de sites robotisés. Celui de Brétigny est le premier de ce type en France », a expliqué Ronan Bolé, directeur France d’Amazon Logistics, mardi 22 octobre, lors de l’inauguration officielle.
A l’intérieur, les robots forment une armée de 4 000 petits carrés orange à roulettes. Autant d’unités autonomes chargées, dans cet espace de 152 000 m2, d’ordonner les stocks et d’aller chercher les articles pour les conduire vers les employés qui en assurent l’acheminement.
Un des principaux avantages de cette technologie est de pouvoir stocker jusqu’à 40 % d’objets en plus, assure Amazon. Un entrepôt traditionnel est quadrillé de couloirs afin que les équipes puissent aller déposer ou retirer les produits dans les linéaires. Les robots permettent d’entasser les étagères en rang serré et de les déplacer dès qu’un article doit être retiré. En outre, ils sont capables de réordonner les armoires pour que les produits les plus demandés soient toujours facilement accessibles, permettant un gain de temps.
En Europe, 83 000 « amazoniens »
Mardi, Amazon a invité le secrétaire d’Etat chargé du numérique, Cédric O, et nombre d’élus locaux qui, depuis quatre ans, ont été associés à l’ouverture de ce centre. A la tribune, certains ont reconnu des discussions tendues pendant les négociations avec le groupe de Seattle (Etat de Washington) et quelques inquiétudes sur ses pratiques, mais tous se sont félicités de l’impact économique lié à l’ouverture de ce centre pour l’Essonne.
Amazon s’était engagé à créer 1 000 emplois en contrat à durée indéterminée (CDI) dans les trois ans. Il dit en avoir déjà signé 700, sur les 3 000 personnes qui travaillent dans le centre. Selon Ronan Bolé, le site de Brétigny deviendra, à terme, celui qui, en France, emploiera le plus de salariés en CDI, au-delà de 2 500.
Cédric O – tout en rappelant au passage les contentieux qui opposent la France à Amazon sur les sujets de fiscalité et de concurrence – a choisi de voir dans l’ouverture de ce centre « l’importance qu’a pris le numérique dans les créations nettes d’emplois ». « Aux Etats-Unis, il en représente entre un tiers et la moitié », a-t-il assuré.