A Belfort, l’avenir de General Electric continue de s’écrire en pointillé

A Belfort, l’avenir de General Electric continue de s’écrire en pointillé

A l’usine General Electric de Belfort, en octobre 2015.
A l’usine General Electric de Belfort, en octobre 2015. SEBASTIEN BOZON / AFP

La crise sanitaire du coronavirus concentre tous les regards depuis des semaines. En dehors, plus rien ne semble exister, « mais il ne faut pas oublier ce qui se passe ici, à Belfort, chez General Electric [GE] », déclare Alexis Sesmat, délégué syndical SUD Industrie.

L’annonce par le conglomérat américain, il y a tout juste un an, de la suppression de 792 postes dans l’entité gaz avait fait l’effet d’une bombe. Après la mobilisation des organisations syndicales, des élus locaux et du gouvernement français, ce nombre a été revu à la baisse dans l’accord de fin de conflit, signé le 21 octobre 2019 (485 postes supprimés). Le 1er avril de cette même année, GE Gas comptait 1 760 salariés, contre 1 400 le 31 mars 2020. Ce chiffre doit tomber à 1 275 au cours du dernier trimestre 2020.

« Nous avons maintenant clôturé la première étape de départs volontaires et prévoyons la seconde, conformément au plan convenu », commente GE France. Mais, selon les syndicats SUD, CFE-CGC et CGT, « deux des clauses de ce plan n’ont toujours pas été respectées ». Ainsi, « des décideurs opérationnels devaient être nommés en France, mais on attend toujours », s’impatientent-ils.

Lire aussi Les salariés de General Electric Belfort approuvent largement le plan de sauvegarde de l’emploi

GE s’inscrit en faux : « A Belfort, nous avons renforcé et stabilisé la présence des cadres. Les équipes françaises ont acquis des responsabilités globales et une visibilité dans les organisations fonctionnelles régionales européennes, notamment dans les domaines du commerce, des projets et de l’ingénierie. » Mais, pour les syndicats, « c’est l’arbre qui cache la forêt. Ces responsables n’ont aucun pouvoir de décision. Les vrais décideurs sont aux Etats-Unis. »

Les syndicats dénoncent un procédé dilatoire et insincère

Autre engagement du groupe américain : l’élaboration d’un nouveau projet industriel pour diversifier l’activité belfortaine et garantir l’avenir du site, avec la mise en place, fin 2019, de groupes de travail. « Direction et syndicats échangent régulièrement, assure GE. La qualité du travail réalisé à ce jour a été saluée lors du dernier comité de suivi, parrainé par l’Etat français, qui s’est tenu le 5 mars. »

Mais, attention, avertit le conglomérat : « Ce projet est en cours de révision pour prendre en compte l’impact de la crise du Covid-19. » La création de 200 emplois dans l’aéronautique est désormais remise en cause. « On avait commencé à investir, mais ce secteur est désormais en grande difficulté. Cela nous oblige à réévaluer les opportunités. »

Il vous reste 55.63% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Avatar
LJD

Les commentaires sont fermés.