Le gouvernement veut reproduire le succès de start-up industrielles telles qu’Exotec
Jamais Exotec, le fabricant français de robots pour les entrepôts, n’avait connu une telle exposition médiatique. Lundi 17 janvier, à peine sa levée de fonds de 335 millions de dollars (295 millions d’euros) annoncée, qui lui a permis d’atteindre une valorisation de 2 milliards de dollars, et donc le statut prestigieux de licorne – jeune pousse valorisée à plus de 1 milliard de dollars –, le président de la République, Emmanuel Macron, se fendait d’une vidéo en ligne pour saluer cette étape. L’exécutif avait parié que la France ne se doterait de sa 25e licorne qu’en 2025 ; avec Exotec, elle a franchi ce cap avec trois années d’avance.
Mercredi 19 janvier, c’étaient aux membres du gouvernement Cédric O (numérique) et Agnès Pannier-Runacher (industrie) de se déplacer dans l’usine d’Exotec, à Croix (Nord), pour saluer cette start-up prometteuse, qui remplit tous les objectifs que se fixe l’exécutif pour le futur de la French Tech. Après avoir réussi à développer des entreprises numériques à succès (Doctolib, Back Market, ManoMano, parmi les plus connues du grand public), le gouvernement voit en Exotec le « symbole », selon Cédric O, de jeunes pousses capables de se lancer dans l’industrie et de créer des emplois dans les territoires.
Avec sa dernière levée de fonds, l’entreprise fondée en 2015 entend embaucher 500 ingénieurs en plus des 360 salariés qu’elle compte aujourd’hui, et au moins autant sur les autres fonctions (support, vente, production). Elle a réussi à se développer à l’étranger, notamment au Japon, où Uniqlo représente son plus grand client à ce jour. Elle a également attiré de grands fonds d’investissement internationaux, comme Goldman Sachs Asset Management et 83North. Surtout, elle constitue la première licorne industrielle sur la scène française, avec un chiffre d’affaires de 126 millions d’euros en 2021, et un objectif de 1,2 milliard en 2025.
Difficulté de financement, lourdeur administrative
Pour le gouvernement, ce succès incarne une forme de consécration, et la réussite du virage pris en mars 2019, lorsqu’il a lancé le plan Deep Tech. Pourvu de 2,5 milliards d’euros, celui-ci visait à promouvoir la création d’entreprises issues de la recherche, avec la perspective, pour une partie d’entre elles, de créer des outils industriels sur le territoire. De premiers succès sont nés avec des entreprises telles qu’InnovaFeed, spécialisé dans les protéines alimentaires, ou Tissium, expert de la réparation des tissus humains. Tous deux étaient également présents, mercredi, à Croix, afin de témoigner de la complexité de faire émerger de tels projets : difficulté de financement, lourdeur administrative pour créer des sites industriels, etc.
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