« Le juge de paix, c’est la démographie » : à Clermont-Ferrand, un dynamisme de l’emploi alimenté par les grandes entreprises

« Le juge de paix, c’est la démographie » : à Clermont-Ferrand, un dynamisme de l’emploi alimenté par les grandes entreprises

A l’usine Michelin de la Combaude, à Clermont-Ferrand, en avril 2020.

Ni à deux heures de Paris, tant s’en faut, ni dans le sud de la France, et encore moins au bord de la mer : Clermont-Ferrand n’a, de prime abord, pas le visage attrayant de ces métropoles célébrées pour leur rayonnement. Pis, l’actualité n’est pas toujours très heureuse : début décembre 2021, Michelin a annoncé la suppression de 469 postes sur ses différents sites clermontois.

Et pourtant, même si « les phénomènes d’héliotropisme et de littoralisation favorisent le dynamisme économique des départements méridionaux et de la façade atlantique », le baromètre 2021 de l’attractivité et de la résilience des métropoles françaises d’Arthur Loyd classe Clermont-Ferrand à la troisième place des aires urbaines intermédiaires (entre 200 000 et 500 000 habitants), derrière Brest et Tours, devant Nancy, Nîmes, Reims, Dijon, etc. Dans sa catégorie, l’agglomération clermontoise occupe le premier rang pour les performances économiques et la qualité de vie.

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« Les Clermontois sont souvent très critiques sur eux-mêmes, alors que ceux qui ne sont pas d’ici nous disent : “Vous ne vous rendez pas compte du bonheur de vivre dans cette région” », constate Claude Barbin, le président de la chambre de commerce et d’industrie du Puy-de-Dôme. « Le juge de paix, c’est la démographie », renchérit Dominique Adenot, élu PS de la ville de Clermont-Ferrand et président du Grand Clermont. « Voir arriver de nouveaux ménages, cela vaut tous les sondages », ajoute celui qui vise 50 000 habitants de plus dans l’aire urbaine (480 000 aujourd’hui) d’ici à 2030. De ce point de vue, la croissance est au rendez-vous. Les vingt et une communes qui constituent Clermont Auvergne Métropole (280 000 habitants) voient leur population augmenter de 0,5 % par an.

Plus inattendu, selon Arthur Loyd, la métropole clermontoise surclasse des métropoles plus importantes sur le plan démographique, comme Bordeaux, Toulouse, Aix-Marseille et fait jeu égal avec Rennes ou Montpellier.

« Nous sommes encore trop dépendants de Michelin »

La performance tient en grande partie à la présence de Michelin, qui y a ses directions France, Europe et monde. Avec ses 10 000 emplois, dont 3 300 dans son centre de recherche et développement, le géant du pneumatique alimente un écosystème qui concentre beaucoup d’emplois tertiaires très qualifiés, ainsi qu’une implantation universitaire significative et de nombreux laboratoires de recherche. C’est ce que souligne Arthur Loyd. L’agglomération clermontoise « affiche de bonnes performances en économie : le plus grand bassin d’emploi de sa catégorie, un taux de chômage inférieur à 7 % et la part la plus élevée d’emplois de cadres ». « Il y a une très forte synergie entre Michelin, mais aussi Sanofi, Constellium et Limagrain, et notre réseau de PME, constate M. Barbin. Nos grandes entreprises sont ancrées sur notre territoire, et elles ont besoin de le rendre attrayant pour faire venir des collaborateurs. »

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