Le gouvernement débloque 250 millions d’euros pour augmenter les fonctionnaires les moins bien payés

Des mesures ciblées plutôt qu’un saupoudrage général. Telle est la stratégie retenue, sans surprise, par le gouvernement à l’occasion du traditionnel point sur les salaires de la fonction publique qui s’est tenu, mardi 6 juillet, au ministère de la transformation et de la fonction publique. Les agents les moins bien payés – 1,2 million de personnes relevant de la catégorie C au sein de l’Etat, des collectivités locales et des hôpitaux – bénéficieront en 2022 d’une augmentation de 40 à 100 euros net par mois, selon l’ancienneté.
Lors d’une conférence de presse, tenue à l’issue de la réunion avec les syndicats, la ministre a justifié « une rupture assumée avec les augmentations générales du point d’indice pratiquées lors des précédents quinquennats, des mesures assez inéquitables et très coûteuses ». De fait, a expliqué Amélie de Montchalin, l’augmentation générale de 1 % du salaire de tous les fonctionnaires reviendrait à dépenser deux milliards d’euros (dont 900 millions d’euros pour ceux qui sont employés par l’Etat). Mais pour les agents de catégorie C, cela ne représenterait qu’une augmentation de quatorze euros net par mois. Le choix ciblé du gouvernement se traduira donc par une revalorisation bien supérieure pour eux, et une enveloppe moins importante pour l’Etat : 250 millions d’euros. Chacun pour ses agents, la fonction publique territoriale et les hôpitaux devront appliquer les mesures annoncées mardi.
Amélie de Montchalin défend « un acte politique »
« On change véritablement la vie quotidienne des agents de catégorie C. L’efficacité de chaque euro de ces 250 millions d’euros est maximale. [L’augmentation générale du] point d’indice, cela nous aurait coûté beaucoup plus cher et je ne suis pas sûre que cela aurait changé quoi que ce soit à la vie quotidienne des agents qui en ont le plus besoin », a précisé Mme de Montchalin, en défendant « un acte politique ». « Parce que, a poursuivi la ministre, l’égalitarisme en matière d’augmentation salariale, cela a conduit à ce qu’on a vu », c’est-à-dire « faire de l’indemnitaire », compenser la hausse limitée de la rémunération par des primes. Ce qui a pour conséquence « des écarts énormes entre les ministères » selon la manière dont chacun négocie son budget. « Je ne pense pas que cela serve la fonction publique », a-t-elle conclu.
L’augmentation de 40 à 100 euros net par mois comprend la réforme de la complémentaire santé, annoncée en décembre. Jusqu’à présent, contrairement à ce qui existe dans le privé, les agents publics sont tenus de payer eux-mêmes leur protection sociale complémentaire, soit quelque 60 euros par mois. A partir de 2022, leur employeur prendra en charge un quart de cette somme, puis la moitié avant 2026. En 2022, cela représentera donc à peu près 15 euros par mois et par agent, soit 440 millions en plus pour l’Etat.
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