Grève aux aéroports de Paris : retard de certains vols à Roissy-Charles-de-Gaulle

Jets de confettis, fumigène, terminaux bloqués… Les salariés du Groupe ADP, gestionnaire des aéroports parisiens de Roissy-Charles-de-Gaulle et Orly, sont en grève vendredi 2 juillet. Près de 400 personnes ont manifesté au terminal 2E de Roissy, bloquant l’accès des voyageurs aux postes de contrôle aux frontières, a-t-on appris de source aéroportuaire.
Ce blocage a provoqué « au moins une heure de retard » sur le départ de certains vols, les passagers sont orientés vers d’autres terminaux mais certains ont raté leur avion, a rapporté à l’Agence France-Presse (AFP) une source aéroportuaire, qui estime également que les retards pourraient s’allonger.
Les manifestants brandissaient de nombreuses pancartes, où figurait le portrait du PDG d’ADP, Augustin de Romanet, grimé en glouton avec le slogan « Ne cherchez plus vos salaires, je les ai mangés » ou encore « De Romanet : 450 000 euros/an et moi viré ». A Orly, quelque 250 personnes ont manifesté « à l’extérieur », tandis qu’un petit groupe se trouvait à l’intérieur, d’après la source aéroportuaire. Contrairement à Roissy, il n’y avait pas de blocage mais de légers ralentissements, selon la même source.
Grève le week-end des vacances
Trois syndicats d’ADP – l’UNSA, la CGT et la CFE-CGC – appellent à la grève jusqu’à lundi, englobant le premier week-end des grands départs en vacances. L’appel de l’UNSA a débuté jeudi, entraînant des retards de quinze minutes en moyenne dans les deux aéroports, selon ADP.
Les syndicats réclament le retrait d’un plan d’adaptation des contrats de travail (PACT), qui prévoit la suppression de certaines primes. En cas de refus, les salariés s’exposent à un licenciement. « Nous refusons le projet PACT et la baisse de rémunération qui va se chiffrer à près de 20 % », a déclaré, à Roissy, Luis Mendes, délégué syndical UNSA. « On bloque à regret », a-t-il ajouté.
« On comprend la difficulté du secteur aérien qui est uniquement due à la crise sanitaire [du Covid-19]. On est prêt à faire des efforts conjoncturels [mais] pas structurels et définitifs. La direction se sert de la crise pour nous faire perdre définitivement nos acquis », a-t-il accusé. M. de Romanet « a osé prétendre devant la presse que les salariés d’ADP sont rémunérés plus de 4 000 euros brut, ce qui est absolument faux », a-t-il encore dénoncé.
Contactée vendredi par l’AFP, la direction d’ADP n’était pas immédiatement en mesure d’évaluer les retards de trafic.