Après un recul de 9,5 % en 2020, l’économie française rebondirait de 7,1 % en 2021, selon l’OFCE

Après un recul de 9,5 % en 2020, l’économie française rebondirait de 7,1 % en 2021, selon l’OFCE

Dans un hypermarché, à Illiers-Combray (Eure-et-Loir), le 16 mars.

Selon les estimations de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), publiées vendredi 11 décembre, la crise liée au Covid-19 aura entraîné, sur l’année 2020, une « perte, jamais observée depuis la fin de la seconde guerre mondiale », de 191 milliards d’euros pour l’économie française. Elle se traduira par un recul du PIB de 9,5 % sur l’ensemble de l’année, un chiffre légèrement plus pessimiste que l’hypothèse établie par l’Insee. Les statisticiens nationaux estimaient, en effet, dans une note publiée le 2 décembre le recul du produit intérieur brut (PIB) à 9 % sur l’ensemble de l’année.

Cette perte d’activité historique pèse de manière très inégale sur les agents économiques. L’Etat et les administrations publiques absorbent environ les deux tiers de cette baisse d’activité. Arrivent ensuite les entreprises, qui subissent un peu moins d’un tiers du choc. Les ménages et les entrepreneurs individuels sont plus préservés (4 % du choc).

Perte de plus de 790 000 emplois salariés fin 2021

L’OFCE table sur l’hypothèse – fragile compte tenu de la situation très évolutive – qu’il n’y aura pas de nouveau confinement, et que la vaccination permettra de revenir à une situation quasi normale à compter du second semestre 2021. Dans ce scénario « idéal » et compte tenu de l’impact attendu du plan de relance, le rebond de l’activité atteindrait 7,1 %. Un chiffre qui ne permettra pas toutefois de revenir au niveau d’avant-crise. « Le PIB, au quatrième trimestre 2021, serait encore inférieur de 1,4 % à celui de fin 2019, et ce, malgré le plan de relance qui contribue à améliorer le PIB de 1,1 % en moyenne en 2021 », soulignent les économistes de l’OFCE. Si l’on compare le niveau du PIB à la fin 2021 à celui issu de la trajectoire potentielle tracée avant la crise, l’écart de production négatif approche les 5 % au quatrième trimestre 2021.

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Ce « retard de production » se traduira par la perte de plus de 790 000 emplois salariés fin 2021, dont 180 000 seraient associés à l’accroissement des faillites d’entreprises. Le taux de chômage atteindra 10,6 % de la population active fin 2021, soit une hausse de 1,1 point sur un an, et de 2,5 points par rapport au dernier trimestre de 2019.

Les ménages continuent à épargner

L’année 2020, elle, devrait se solder sur une hausse du taux de chômage de 0,5 point au quatrième trimestre, pour atteindre 9,5 % de la population active. Mais cette hausse contenue du chômage cache des phénomènes inédits : le chômage partiel limite les inscriptions au chômage, tandis que de très nombreuses personnes renoncent à chercher du travail, soit en raison d’une forte vulnérabilité à la maladie, soit en raison des fermetures administratives des entreprises susceptibles de les embaucher et qui les incitent à se retirer temporairement du marché du travail. L’OFCE estime que ces phénomènes améliorent artificiellement le taux de chômage de 0,6 point.

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Du côté des finances publiques, avec une perte de PIB de 9,5 % et des mesures d’urgence représentant 3,3 points de PIB, le déficit public s’établirait à 9,8 % du PIB en 2020 et la dette publique atteindrait 117 % du PIB. En 2021, sous l’effet d’un rebond de l’activité et de mesures budgétaires moins coûteuses qu’en 2020, le déficit public se redresserait à 6,5 % du PIB, et la dette publique serait quasiment stable, pour s’établir à 116 % du PIB.

Par ailleurs, les ménages continuent à épargner. Après avoir accumulé 62 milliards d’euros supplémentaires au premier semestre, ils devraient mettre de côté 27 milliards de plus au second, pour atteindre 89 milliards sur l’ensemble de l’année.

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LJD

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