Comment s’organise la fusion des réseaux Société générale et Crédit du Nord
Lorsque Danone a annoncé, le 23 novembre, un plan de suppressions de postes, le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, irrité, a souligné que, dans cette période de crise, l’Etat faisait « des efforts considérables », que « les salariés [faisaient] des efforts » et a demandé « aux entreprises de faire preuve du même sens des responsabilités et de considérer que la réduction d’effectifs, (…) c’est vraiment la toute dernière mesure, quand il n’existe aucune autre possibilité et que la situation économique est vraiment très difficile pour l’entreprise ».
La Société générale correspond-elle à ces critères ? Le groupe se lance en tout cas dans un vaste plan de restructuration de sa banque de détail en France. Après avoir déjà annoncé le 9 novembre la suppression nette d’environ 640 postes en France, le groupe bancaire a acté, lundi 7 décembre, la fusion de ses deux réseaux de banque de proximité, celui de la Société générale et celui de sa filiale du Crédit du Nord, constitué de neuf petites banques de proximité. Le groupe vise ainsi « une réduction nette de la base de coûts d’environ 450 millions d’euros en 2025 par rapport à 2019 », indique-t-il dans un communiqué.
Coupes massives
D’où viendront ces économies ? Le groupe va d’abord fermer 600 agences. En mettant fin aux « doublons » des deux enseignes dans une même ville (il n’y aura toutefois pas de marque uniforme sur tout le territoire), le nouveau réseau fusionné « passera d’environ 2 100 agences à la fin 2020 à environ 1 500 à la fin 2025 ». En 2013, les deux banques de proximité recensaient encore 3 158 points de vente. Le maillage aura donc été divisé par plus de deux en une douzaine d’années.
Ces coupes massives interviennent alors que le réseau unifié, qui comptera près de 10 millions de clients (particuliers, professionnels, entreprises), va basculer « de plus en plus l’activité de banque au quotidien dans un traitement numérique et à distance ». Le « regroupement des fonctions centrales » contribuera aussi à l’effort. Ce rapprochement, qui faisait l’objet d’une étude interne depuis le 23 septembre, se traduira donc par d’importantes baisses d’effectifs. Certains syndicats redoutent « une véritable boucherie ».
Le groupe Société générale, malmené en Bourse depuis le début de l’année, souffre, comme tout le secteur bancaire, d’une faible rentabilité
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