Comment entretenir la culture d’entreprise en télétravail
Quand l’épidémie de Covid-19 a fermé les bureaux de la PME Avrobio en mars, l’expert en thérapie génique du Massachusetts (Etats-Unis) a paré au plus pressé. Ses employés ont reçu 750 dollars (environ 630 euros) pour installer chez eux une chaise, un nouvel écran, un casque… bref de meilleurs équipements. Et les parents ont touché 1 000 dollars par mois pour payer la baby-sitter. Le message ? « Nous nous engageons massivement auprès d’eux », explique Georgette Verdin, la responsable des ressources humaines de l’entreprise. Mais le travail à distance qu’on croyait temporaire s’est installé dans la durée. Une bonne partie des 130 salariés d’Avrobio gardent un pied chez eux. Et Mme Verdin s’est demandé comment préserver à terme la culture de la société.
Chez Avrobio, comme dans beaucoup d’autres entreprises, les réunions à distance via Zoom, Microsoft Teams ou Cisco Webex se sont multipliées. La responsable des ressources humaines (RH) organise une assemblée publique avec le numéro un tous les quinze jours pour parler stratégie, budget ou encore résultats du dernier sondage interne. Elle a aussi créé des sessions plus intimes entre cadres et employés, sans agenda. « C’est l’occasion de vraiment écouter, dit-elle. Ce sont des conversations intenses sur ce qui se passe dans leur vie. » A cela s’ajoutent les fêtes d’anniversaire. On déguste ensemble un morceau de gâteau à la carotte envoyé par l’entreprise au domicile de chacun.
« Enorme pression »
Les compagnies ont vu leurs rencontres virtuelles s’envoler pendant la pandémie. Seth Patton, directeur général et responsable marketing de Microsoft 365, constate ainsi une hausse de 55 % du nombre de réunions hebdomadaires des usagers de Microsoft Teams et deux fois plus de discussions virtuelles en dehors des heures de travail. L’employé reste certes loin des yeux, mais toujours au cœur de l’entreprise.
Cette explosion des rassemblements à distance suffit-elle cependant à maintenir l’esprit maison ? Peter Cappelli, professeur de management de la Wharton School de l’université de Pennsylvanie, en doute. « Les symboles, les signaux visuels que le salarié perçoit normalement au bureau ont disparu, explique-t-il. Les discussions informelles entre collègues sur qui est promu, pourquoi et quand ne sont plus là. » Il existe donc une « énorme pression sur les chefs de service » afin de compenser. « Ils doivent communiquer beaucoup plus à distance, accueillir les nouveaux, faire remonter les informations pour que l’employé se sente partie prenante de l’entreprise », conseille le professeur.
Il vous reste 54.83% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.