L’association Les Affranchis de Bridgestone se porte en justice contre la fermeture de l’usine de Béthune

L’association Les Affranchis de Bridgestone se porte en justice contre la fermeture de l’usine de Béthune

« Les salariés ne vont pas se laisser faire » : menés par leur avocat, Fiodor Rilov, Les Affranchis de Bridgestone se sont réunis, jeudi 19 novembre, pour exposer aux salariés leur plan de bataille. Une semaine après la confirmation de la fermeture de l’usine de pneumatiques de Béthune (Pas-de-Calais), cette jeune association a saisi en référé le tribunal judiciaire de Lille.

La manière de faire n’est pas commune : ce collectif d’une quarantaine de salariés s’est monté en réaction à l’action de l’intersyndicale de Bridgestone. David D’Hornes, président de l’association et ancien élu CGT du site, voulait « faire une action » et aller plus loin que des négociations qu’il juge infructueuses : « Dans les réunions, encore hier, les syndicats ont fait des propositions à la direction. Mais ils disent aux salariés d’attendre de voir ce qu’il en est du PSE [plan de sauvegarde de l’emploi]… Pour nous, ce n’est pas correct ! »

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Les Affranchis reprochent aux syndicats de vouloir simplement limiter la casse et au gouvernement de se focaliser sur la reprise de l’usine. La ministre déléguée chargée de l’industrie, Agnès Pannier-Runacher, a déclaré, mercredi 18 novembre, que le fabricant japonais devait « aider à la reprise quel que soit le repreneur » et « améliorer le plan » de départ des 863 salariés concernés.

« Délai de préavis »

L’action en justice de l’association vise à retarder la fermeture du site. « Nous allons demander au président du tribunal d’ordonner la poursuite des relations commerciales entre Bridgestone France et Bridgestone Europe », a précisé Fiodor Rilov, avocat en droit social connu pour avoir défendu les salariés de Goodyear, Continental et Whirlpool. La production de la filiale française repose entièrement sur le site de Béthune, et Bridgestone Europe, holding établie en Belgique, lui achète la totalité de sa production.

La fin de Béthune, c’est donc la fin de Bridgestone France. Or « un article du code de commerce exige que, lorsqu’un contrat commercial dans une telle dépendance est rompu, il faut respecter un délai de préavis de maximum dix-huit mois », a signalé l’avocat. Compte tenu de la situation, les Affranchis espèrent ainsi obtenir une poursuite de la production et une survie des emplois pendant un an et demi.

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En visant cette prolongation, les salariés espèrent faire revenir le groupe sur son projet de fermeture. Une seconde procédure devrait suivre, pour outrepasser une direction française jugée impuissante par l’avocat : l’association souhaite saisir le tribunal de commerce pour demander la nomination d’un administrateur provisoire pour prendre en main Bridgestone France, et l’empêcher de « se faire hara-kiri ».

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