Formation professionnelle : une application mobile qui est entrée dans les usages, en un an
Un an presque jour pour jour après son lancement, l’heure du bilan est venue pour l’application mobile et le site Internet MonCompteFormation. Il est positif, aux dires de tous ceux qui ont porté sur les fonts baptismaux cet outil intégré dans une réforme plus vaste dont le but est de renforcer les qualifications des travailleurs – quel que soit leur statut. Les partenaires sociaux sont plus circonspects, plusieurs syndicats continuant d’exprimer leur désapprobation.
Depuis le 21 novembre 2019, près de 957 000 demandes de formation ont été acceptées par le biais de ce mécanisme, selon des chiffres communiqués, mercredi 18 novembre, par la Caisse des dépôts et consignations, qui gère les comptes personnels de formation (CPF) et l’application associée à ceux-ci. Présenté comme unique au monde au moment de sa mise en place, cet instrument digital a pour but de permettre à quelque 28 millions d’actifs – salariés, fonctionnaires, indépendants, demandeurs d’emploi – de choisir un organisme qui leur apportera des compétences supplémentaires.
Les personnes ont la faculté de financer un stage grâce à l’argent porté au crédit de leur CPF, sans passer par un intermédiaire, la démarche étant réalisable à partir d’un smartphone. La somme à laquelle chaque individu a droit peut, au maximum, atteindre 5 000 euros (8 000 euros pour les peu qualifiés). Des sommes complémentaires, qualifiées d’« abondements », peuvent, par ailleurs, être attribuées par Pôle emploi et par les entreprises. Un chambardement de taille, ne serait-ce qu’à cause de l’unité de compte désormais en vigueur : on raisonne en euros, donc – et non plus en heures de formation –, dans l’optique de rendre le CPF plus attractif et d’inciter ainsi les bénéficiaires à prendre leur destin professionnel en main.
Objectif atteint
Il y a un an, l’ambition de Muriel Pénicaud, alors ministre du travail, était de voir 1 million de personnes mobiliser MonCompteFormation. L’objectif paraît donc atteint. « C’est un succès populaire et un grand motif de fierté », affirme Antoine Foucher, le directeur de cabinet de Mme Pénicaud quand celle-ci était membre du gouvernement (mai 2017-juillet 2020). Les chiffres sont « assez impressionnants, tant du point de vue quantitatif que qualitatif », enchaîne Michel Yahiel, responsable de la direction au sein de la Caisse des dépôts qui pilote le dispositif. D’après lui, des publics, qui, jusqu’à présent, étaient les parents pauvres du système de formation, sont désormais mieux lotis : deux tiers des demandes « émanent d’employés, d’ouvriers ou de techniciens », selon les éléments diffusés mercredi par la Caisse ; près de quatre personnes sur dix désirant se former « ont un niveau BEP/CEP ou en dessous ». M. Yahiel ajoute qu’il y a également plus de femmes et d’actifs ayant au moins 45 ans qu’auparavant.
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