Le 100 % télétravail reste un modèle d’exception
Chronique. Plus de six mois déjà que les 2 300 salariés d’ADP ne sont pas revenus à leur bureau. Et ils n’y retourneront pas de sitôt. « Pas avant janvier au minimum ! On ne sera pas les premiers à rentrer : nous serons prudents », précise Carlos Fontelas de Carvalho, le président d’ADP France.
ADP, le spécialiste du logiciel de paie, a donc fait le choix du 100 % télétravail dès le premier confinement. Il reste bien un responsable par établissement pour gérer les entreprises sous-traitantes qui entretiennent le site en attendant l’après-crise, mais « En avril, on savait que la situation allait perdurer et qu’un retour au bureau incertain risquait de provoquer plus de déstabilisations des salariés, explique M. Carvalho. Dès lors on s’est demandé comment améliorer les conditions de télétravail et il n’y a pas eu de stress lors du reconfinement ».
Un « drive » a été organisé sur tous les sites de France. « On a une application avec une liste préétablie de tout ce qu’on peut venir récupérer en voiture – fauteuil, ordinateur et autres matériels. On a aussi besoin d’un double écran pour travailler, au début je n’y avais pas pensé. Pour le contenu des caissons, il suffisait d’appeler les services généraux qui l’ont préparé pour le drive, même si je n’ai pas osé réclamer ma paire d’escarpins rouges, j’avoue », reconnaît Frédérique Lorentz, responsable expérience clients d’ADP. Ceux qui n’avaient pas de bureau ont pu s’en acheter un, pris en charge jusqu’à 150 euros, et la prime prévue par les accords de télétravail a été étendue à tout le monde : 40 euros par mois pour les frais domestiques (Internet, électricité, etc..) plus des tickets-restaurants.
Ce mode de travail ne convient pas à tout le monde
Mais « le 100 % télétravail n’est pas une voie d’avenir, assure M. Carvalho. Après la crise, on s’organisera peut-être différemment, les accords changeront sans doute, mais les salariés veulent rejoindre leurs collègues ».
Chez Dalibo, au contraire, le 100 % télétravail est pérenne. La société de services informatiques a été créée il y a quinze ans sur ce type d’organisation. Ce qui ne l’empêche pas d’avoir des bureaux où se tenaient des réunions trimestrielles avant le Covid. Pour le reste, c’est chacun chez soi ou en espace de coworking pour ceux qui n’ont pas d’espace de travail à domicile. « On ne paie ni le chauffage ni l’électricité, mais une prime de 5 600 euros par an est versée à tous les salariés, plus 500 euros de budget annuel pour changer de matériel », explique Virginie Jourdan, la responsable RH.
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