Rémunération variable : les commerciaux « dans l’angle mort » de la crise

Rémunération variable : les commerciaux « dans l’angle mort » de la crise

En temps de crise, quelle protection pour les salariés rémunérés en fonction de leurs résultats ? La CFE-CGC Assurances s’inquiète de la situation des commerciaux, dont le revenu dépend en bonne partie de leurs performances sur le terrain. Le syndicat de l’encadrement a envoyé un courrier aux sociétés d’assurances début novembre, leur demandant de faire un geste afin de garantir leur rémunération. Alors que le reconfinement freine de nouveau l’activité, leurs performances sont forcément moins bonnes.

« Lors du premier confinement, la plupart des commerciaux avaient été mis au chômage partiel, ce qui avait permis de compenser les pertes de rémunération liées à l’activité », indique Joël Mottier, président de la fédération CFE-CGC Assurances. En effet, la base de calcul du chômage partiel inclut les commissions touchées par les salariés. « Mais, cette fois-ci, les commerciaux sont restés sur le terrain. » De fait, le service des statistiques du ministère du travail estime qu’au 8 novembre les salariés relevant d’une demande d’activité partielle étaient deux fois moins nombreux (5,3 millions) qu’en avril, lors du premier confinement.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Des banques françaises finissent par consentir au gel des dividendes

Pour les commerciaux restés en activité, difficile de faire leur chiffre habituel, alors que les Français demeurent confinés chez eux et que de nombreuses entreprises se trouvent en difficulté. Malgré cette conjoncture dégradée, leurs employeurs n’ont prévu aucune compensation financière pour pallier cette baisse d’activité, affirme Joël Mottier : « Pour le moment, nous n’avons pas eu de retour dans ce sens. » Et le syndicaliste d’ajouter : « Les commerciaux sont dans un angle mort. »

Remboursement des avances

Des salariés se voient même dans l’obligation de rembourser des avances qui leur avaient été faites pour compenser leurs pertes de revenus. Une source anonyme nous indique que cette situation s’est présentée chez BNP Paribas Real Estate, la branche immobilier du groupe. Lors du premier confinement, la société avait fait le choix de ne pas recourir au chômage partiel.

Lire aussi Le succès des livrets solidaires

Contactée, la société nous a apporté ces précisions : « Afin de traiter la situation particulière des collaborateurs dont la variable représente une part importante de la rémunération globale et dont l’activité s’est vue interrompue durant le premier confinement, nous avons mis en place un dispositif visant à leur permettre de bénéficier d’une avance de trésorerie. Ce dispositif leur offrait la possibilité de percevoir une avance sur les commissions perçues à partir de la reprise de l’activité. Il s’agit donc d’une avance sur salaire, dont le remboursement est lissé sur le reste de l’année. »

Il vous reste 50.48% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Avatar
LJD

Les commentaires sont fermés.