Plus d’un million d’« extras » « paient le prix fort de la crise sanitaire »

Plus d’un million d’« extras » « paient le prix fort de la crise sanitaire »

Tribune. C’est peut-être une crise sans retour que vivent aujourd’hui près de 1,2 million de salariés. Ils ont été abandonnés sans solution depuis mars 2020 dans le cadre de la crise de la Covid-19 alors qu’une écrasante majorité d’entre eux ne pouvait prétendre à aucun droit au chômage. Ce sont eux que l’on désigne habituellement comme étant des « extras », guides conférenciers, maîtres d’hôtel, chefs cuisiniers, livreurs, personnels en charge du catering, hôtesses, chauffeurs, agents d’entretien et de sécurité…

Ces salariés sont généralement embauchés pour l’exécution d’une tâche précise, temporaire par nature, que ce soit dans les festivals, les tournées d’artistes ou les évènements et salons. Cette crise rappelle en effet à chacun que tout le monde ne vit pas en France avec un CDI : nombreux sont celles et ceux qui vivent avec un CDD – que ce soit inhérent à l’activité qu’ils ont choisie, ou que ce soit de manière subie. Parmi ces bénéficiaires de CDD, celles et ceux qui sont en CDDU, les « contrats à durée déterminée d’usage », paient le prix fort de la crise sanitaire.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Pourquoi aide-t-on tout le monde et pas nous ? » : le désarroi des extras de la restauration événementielle

Les extras travaillent en effet à la mission au même titre que les intermittents du spectacle qui bénéficient d’un régime d’assurance-chômage adapté. Mais, contrairement à ces derniers, ils émargent au régime général. Ne disposant pas de filet de protection ni de mesures spécifiques pour les accompagner face à la crise du Covid-19, ils ont été frappés de plein fouet par la mise en berne de l’économie entraînée par le confinement et les mesures de protection sanitaire.

Aucune solution depuis mars 2020

Ils ont vu dans leur écrasante majorité toute activité professionnelle cesser, alors même que devait commencer la saison des festivals et s’ouvrir la période de l’année au cours de laquelle ils accomplissent l’essentiel de leurs contrats. Ils n’ont pour la plupart pas cumulé assez d’heures travaillées pour prétendre au chômage.

La crise du Covid-19 a de fait détruit 715 000 emplois au premier semestre. La direction des études et des statistiques du ministère du travail (Dares) vient d’estimer à quelque 65 000 le nombre de ruptures de contrats de travail annoncées par les entreprises depuis le début du mois de mars. C’est le triple par rapport à 2019.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi « On est les oubliés » : les « permittents » de la restauration dans l’événementiel réclament des aides

Alors que le gouvernement a mis en place des dispositifs de soutien aux catégories de salariés qu’il a bien voulu identifier, cette crise laisse les extras dans l’ombre, un nombre écrasant d’entre eux restant sans aucune solution depuis mars 2020. Selon la Fédération nationale des guides interprètes, qui représente les guides conférenciers, 40 % d’entre eux n’ont pas accès aux aides.

Il vous reste 55.15% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Avatar
LJD

Les commentaires sont fermés.