Covid-19 : comment la pandémie va durablement peser sur l’économie

Covid-19 : comment la pandémie va durablement peser sur l’économie

A l’heure où l’Europe se reconfine pour lutter contre la pandémie de Covid-19, cela ne fait plus guère de doute : l’embellie enregistrée partout au troisième trimestre appartient déjà au passé. Las, les perspectives sont bien sombres. Car, si les mesures de confinement adoptées en France, en Belgique, au Royaume-Uni, en Allemagne sont pour le moment moins sévères que celles du printemps, nul ne sait jusqu’à quand il sera nécessaire de les prolonger pour réduire les contaminations.

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« Les incertitudes sont si nombreuses qu’il est très difficile d’établir des scénarios », résume Nadia Gharbi, économiste chez Pictet Wealth Management. Une chose est néanmoins certaine : cette crise est la plus grave depuis la seconde guerre mondiale. Plus elle sera longue, plus la réponse des Etats devra être conséquente. Et plus les cicatrices sur le tissu économique risquent d’être profondes.

  • Après le plongeon de 2020, une activité en dents de scie

« Dans le cas où le reconfinement ne durerait qu’un mois, le PIB tricolore chuterait de 9 % en 2020 et rebondirait de 7 % l’an prochain. S’il dure deux mois, il plongerait de 11 % en 2020 et remonterait de 6 % en 2021 », estime Charles-Henri Colombier, chez Rexecode, en soulignant que les incertitudes sont plus grandes qu’au printemps.

De fait, l’activité de 2021 sera probablement en dents de scie, en fonction des vagues de contaminations et des mesures sanitaires plus ou moins strictes prises pour les contenir. « Au risque que cela tourne au désastre pour l’investissement », redoute M. Plane. Si les incertitudes se prolongent, les entreprises cesseront de renouveler leurs équipements : une partie pourrait devenir obsolète, ce qui compliquerait d’autant la reprise lorsque l’éclaircie viendra. En outre, elles retarderont un peu plus encore les embauches, tandis qu’une partie des chômeurs verront leurs compétences devenir dépassées.

S’ajoutent à cela les effets de « second tour » : aujourd’hui, les secteurs les plus affectés (tourisme, restauration, aérien…) pèsent 15,4 % du PIB, estime Rexecode. Plus leurs difficultés dureront, plus leurs fournisseurs directs ou indirects seront nombreux à être pénalisés eux aussi.

  • Le spectre d’une reprise en K, accélérant l’accroissement des inégalités

Ces derniers mois, les économistes ont beaucoup débattu sur la forme que pourrait prendre la reprise : en V, en U, en racine carrée ou en aile d’oiseau ? « Avec la chute du PIB attendue au quatrième trimestre en France comme en zone euro, ce sera plutôt un W », estime Bert Colijn, économiste chez ING. « Sauf que cette fois, le rebond que l’on peut espérer début 2021 sera plus modéré », ajoute Nadia Gharbi. Même si les confinements européens sont levés avant la fin de l’année, il est probable que certaines restrictions soient encore en place jusqu’à la fin de l’hiver.

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