La crise relance la compétition autour de l’attractivité économique

En 2019, la France s’installait à la première place en Europe, devant le Royaume-Uni et l’Allemagne, ses deux principaux concurrents, sur le podium de l’attractivité aux yeux des investisseurs étrangers. Qu’en sera-t-il en 2020, maintenant que le Covid-19 a plongé le Vieux Continent et le reste du monde dans la récession ? Et alors que les entreprises mondialisées tirent les conséquences de la crise sur leurs chaînes d’approvisionnement et de production pour diminuer leur dépendance à la Chine et leur vulnérabilité face aux chocs planétaires ?
« Aujourd’hui, toutes les cartes sont rebattues », constate Marc Lhermitte, associé chez EY, alors que ce cabinet de conseil publie, jeudi 28 mai, l’édition 2020 du Baromètre de l’attractivité. « Il y a une vraie compétition de la relance qui s’installe, dans laquelle la France doit absolument s’inscrire pour conserver ses parts de marchés européens. »
La tendance du « nearshoring »
L’enjeu est de taille : les entreprises étrangères en France emploient 2 millions de salariés, représentent 21 % des dépenses privées en recherche et développement (R&D) et 31 % des exportations. En forte progression en 2017 et 2018 dans le classement européen, l’Hexagone a confirmé son attractivité en 2019, avec 1 197 projets d’investissements annoncés. Juste avant que ne se déclenche la crise sanitaire, elle était encore en progression, malgré les « remous sociaux » liés aux manifestations des « gilets jaunes » et à la réforme des retraites, comme le confirme le sondage mené en février 2020 : 32 % des dirigeants estimaient, à cette date, que l’attractivité de la France était en amélioration, et 50 % la voyaient se stabiliser. « La France a un momentum supérieur à celui de ses concurrents, à elle d’en tirer parti », note M. Lhermitte.
Elle a l’occasion de le faire, puisque la crise liée au coronavirus n’a pas totalement réduit à néant les projets d’investissements des entreprises étrangères. Selon l’analyse d’EY, environ 65 % des investissements annoncés en 2019 seraient maintenus, 25 % reportés ou fortement révisés et 10 % seulement annulés. A noter que ces chiffres sont comparables dans tous les grands pays européens, à l’exception notable de la Pologne et du Portugal où huit projets sur dix sont confirmés, compte tenu des « conditions de compétitivité » de ces deux pays, précise le baromètre.
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