Le Covid-19 s’attaque au repos dominical

Le Covid-19 s’attaque au repos dominical

Carnet de bureau. Le repos hebdomadaire est donné le dimanche, « dans l’intérêt des salariés », indique le code du travail. Mais le Covid-19 a fait sauter ce verrou au nom de la santé, pour faciliter le suivi de la circulation du virus et le traçage des salariés malades et des « cas contacts », dit « contact tracing ».

Durant le confinement, l’ordonnance du 25 mars avait énoncé la possibilité pour certains secteurs d’activité de déroger au repos dominical du salarié et d’attribuer le repos hebdomadaire par roulement, afin d’assurer la sécurité de la nation et la continuité de la vie économique. A la mi-mars, des salariés de la logistique avaient déjà été autorisés à travailler le dimanche pour garantir l’approvisionnement des magasins d’alimentation.

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Le décret du 15 mai ouvre une nouvelle dimension en l’autorisant au nom du suivi du virus, non pour le personnel de santé, mais pour les entreprises et les prestataires de services qui participent à la mise en place du système d’information sur les données des personnes malades : l’identification, l’orientation et l’accompagnement des personnes infectées ou présentant un risque d’infection et enregistrées sur le téléservice Contact Covid. Il s’agit notamment des plates-formes territoriales de l’Assurance-maladie qui finalisent l’identification des personnes contacts à risque signalées par un médecin, et des agences régionales de santé (ARS) qui doivent identifier les chaînes de transmission sur leur territoire.

Coup de griffe

« Le travail des enquêteurs sanitaires dans ce contact tracing impose d’aller vite afin de remonter et de casser les chaînes de contamination : c’est pourquoi il requiert une mobilisation de nos équipes sept jours sur sept », explique un porte-parole de la Caisse nationale de l’assurance-maladie (CNAM), qui précise que, « dans ce cadre, les salariés touchent une rémunération accrue quand ils travaillent le week-end : + 50 % le samedi, + 100 % le dimanche ».

Ce qui tient du bon sens pour assurer la surveillance permanente destinée à éradiquer la pandémie donne au passage un nouveau coup de griffe au repos dominical. Le nombre de collaborateurs de la CNAM potentiellement concernés s’élève à 6 500, auxquels s’ajoutent ceux des ARS non communiqués par le ministère.

D’abord celles à durée très déterminée et pragmatiques, par exemple pour faire fonctionner le dialogue social. Ainsi de la visioconférence, voire des conférences téléphoniques, en matière de négociation collective ou de réunions du comité social et économique, logiquement limitées à la seule période d’urgence sanitaire (jusqu’au 24 mai).

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LJD

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