Apprentissage : le Covid-19 donne un coup d’accélérateur à la numérisation des CFA d’entreprise

Apprentissage : le Covid-19 donne un coup d’accélérateur à la numérisation des CFA d’entreprise

« Une soixantaine d’entreprises se sont emparées de la possibilité offerte par la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel (2018) pour créer leur propre centre de formation d’apprentis. »
« Une soixantaine d’entreprises se sont emparées de la possibilité offerte par la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel (2018) pour créer leur propre centre de formation d’apprentis. » RoberRobert Hanson/Ikon Images / Photononstop

Une soixantaine d’entreprises se sont emparées de la possibilité offerte par la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel (2018) pour créer leur propre centre de formation d’apprentis (CFA). « Malheureusement, la crise sanitaire va leur donner un coup de frein car le nombre d’apprentis est toujours lié à la conjoncture économique », estime Aurélien Cadiou, président de l’Association nationale des apprentis de France (Anaf). Un avis que ne partage pas Yann Bouvier, chargé de mission à la Fondation innovation pour les apprentissages (FIPA), qui regroupe treize entreprises dont Air France, BNP, Veolia… « Les ouvertures et les projets de CFA d’entreprise restent totalement d’actualité, même s’il peut y avoir quelques reports. Le problème va être pour eux de remplir les classes, car le confinement est tombé en pleine campagne de recrutement des apprentis. »

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Pour cela, les entreprises adaptent leur communication vers les candidats. « A mi-avril, nous enregistrions un retard de 5 % à 8 % sur les admissions par rapport aux autres années, explique Pascal Picault, directeur du Formaposte, CFA des métiers de La Poste. Mais nous avons réussi à maintenir le sourcing des candidats : jury à distance, visioconférences, salons virtuels… L’utilisation du digital était prévue avant la crise, nous avons juste accéléré. »

Gratuit jusqu’à fin juin

Le CFA des chefs devait accueillir ses premiers apprentis à partir du 23 mars à Paris, Lyon et Marseille mais, confinement oblige, le premier CFA interentreprises, créé par Adecco, Accor, AccorInvest, Korian et Sodexo, a dû, comme les autres, fermer ses portes le 16 mars. « Même s’il n’y a plus de forums de recrutement ou de journées portes ouvertes, nous organisons des réunions d’informations collectives à distance », explique Françoise Merloz, directrice du CFA des chefs.

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L’inscription se fait en ligne, de même que les tests de sélection. Un entretien par téléphone ou en visioconférence complète le dispositif. Les jeunes sélectionnés – avant et pendant le confinement – ont un accès gratuit à des cours en ligne jusqu’à fin juin, afin de les faire patienter jusqu’aux premières formations reportées à fin août début septembre.

Autre report, chez Engie : « L’ouverture du CFA prévue en septembre 2020 est reportée à janvier 2021, a annoncé le DRH Groupe Pierre Deheunynck. On s’est reconnecté avec Pôle emploi et les réseaux écoles. Sur le recrutement, on envisage des entretiens digitaux. Nous décentraliserons le recrutement et on aura à réorienter les équipes. Mais on saura recontractualiser les alternants. »

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