Coronavirus : aux Etats-Unis, grève de salariés d’Amazon pour réclamer une meilleure protection
Des salariés des plates-formes américaines de distribution Amazon et Instacart se sont mis en grève, lundi 30 mars, en plein confinement à New York et San Francisco, accusant leurs employeurs de ne pas suffisamment les protéger face au nouveau coronavirus.
Plusieurs dizaines de salariés de l’entrepôt new-yorkais d’Amazon à Staten Island, au sud de Manhattan, ont cessé le travail lundi midi. Ils se sont réunis devant l’entrepôt Amazon, masque ou foulard devant la bouche pour certains, éparpillés sur le parking, éloignés les uns des autres, distanciation sociale oblige.
Sous un ciel gris, ils ont brandi leurs pancartes : « Notre santé est juste essentielle », « Traitez vos employés comme vos clients. » Ou encore : « C’est difficile de fermer une entreprise pour trois–quatre semaines. Mais c’est encore plus difficile de fermer pour toujours le cercueil de quelqu’un qu’on aime !!! RESTEZ CHEZ VOUS. »
Des accusations « infondées », selon le groupe
Alors que la région, devenue l’épicentre de l’épidémie aux Etats-Unis, est appelée au confinement, ces travailleurs reprochent au géant américain de ne pas prendre les mesures nécessaires pour les protéger.
« Des personnes testées positives travaillent dans ce bâtiment et transmettent [le virus] à des centaines d’autres », indique un compte Twitter, baptisé @Shut_downAmazon, et tout juste créé.
« Ces accusations sont tout simplement infondées », a réagi Amazon dans un communiqué transmis à l’Agence France-Presse (AFP). « Nous avons pris des mesures extrêmes pour assurer la sécurité des personnes, en faisant un nettoyage en profondeur trois fois plus souvent que d’habitude, en achetant les équipements de sécurité disponibles et en modifiant les procédures afin de garantir les distances de sécurité », assure le groupe.
« Nous voulons également protéger nos clients »
Les salariés de la chaîne de magasins haut de gamme Whole Foods, qui appartient à Amazon, appellent à une grève mardi, demandant eux aussi des mesures de sécurité renforcées, ainsi qu’une rémunération plus élevée.
De leur côté, des acheteurs-livreurs de la plate-forme Instacart, qui permet de commander ses courses en ligne, ont également cessé le travail lundi. Ils demandent plus de sécurité et de meilleures conditions financières.
Ils cesseront ainsi le travail jusqu’à ce que « toutes [leurs] demandes [soient] satisfaites », a indiqué à l’AFP une porte-parole du groupe Gig Workers Collective. « Il ne s’agit pas seulement de nous, nous voulons également protéger nos clients. Les travailleurs sont furieux qu’Instacart ne fasse même pas le strict minimum pendant cette pandémie mortelle », a-t-elle ajouté.
Le Covid-19 a touché aux Etats-Unis près de 157 000 personnes lundi et fait plus de 2 880 morts, selon l’université Johns Hopkins, dont le comptage fait référence.
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