Coronavirus : les chefs d’entreprise en quête de réponses dans le maquis des mesures
Sans doute inédit par son ampleur et sa rapidité, le dispositif d’accompagnement des entreprises confrontées au choc sanitaire lié à la pandémie de Covid-19 a laissé nombre de dirigeants d’entreprise un peu perdus. L’ordre des experts-comptables, qui a mis en place des numéros verts gratuits, mercredi 25 mars, a d’abord reçu beaucoup d’appels à propos du dispositif de chômage partiel, qui a connu quelques ratés les premiers jours. Au deuxième rang des questions des chefs d’entreprise figuraient les modalités d’accès aux aides pour obtenir des financements, afin de pouvoir tenir le temps de la crise.
« Les dysfonctionnements au niveau de la Direccte [direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi] ont créé beaucoup de stress sur la mise en œuvre des aspects à la fois techniques et humains du chômage partiel », reconnaît Laurent Benoudiz, président de l’ordre des experts-comptables Paris-Ile-de-France.
Autre difficulté rencontrée sur le terrain, les informations diffusées par les banques, qui pouvaient différer d’un réseau, voire d’une agence à une autre. « Certaines banques demandent à nos clients d’établir des projections de rebond ou des prévisionnels sur l’après-crise, allant sur la période 2020-2021 », s’étonne M. Benoudiz. « Ce qui est compliqué à faire quand on ne sait même pas quand on va pouvoir reprendre l’activité. »
Plus de mille appels en cinq jours
Troisième point délicat, celui du versement de la TVA fin mars, qui a fait l’objet « d’une cacophonie totale » de la part de Bercy, selon Virginie Roitman, expert-comptable. Les chefs d’entreprise sont également demandeurs d’informations sur le report des échéances sociales et fiscales, ainsi que sur les modalités de reports de leurs charges (loyer, électricité et eau), qui restent floues.
Les administrateurs et mandataires judiciaires, qui ont, eux aussi, mis en place un numéro vert en partenariat avec la direction générale des entreprises, ont reçu plus de mille appels en cinq jours, du lundi 23 mars au vendredi 27 mars. Ils émanaient pour 10 % d’autoentrepreneurs ou de microentrepreneurs et pour 74 % de patrons de TPE, issus principalement du commerce et de l’hôtellerie-restauration. Dans le trio de tête des questions : la prime de 1 500 euros pour les indépendants, l’instauration du chômage partiel et le report des échéances sociales, fiscales ou bancaires.
Le point essentiel est que tous les délais (dépôts de dossiers, etc.) sont reportés de trois mois à compter de la fin de l’état d’urgence, qui est fixé au 23 mai