Coronavirus : la pandémie pourrait coûter jusqu’à 25 millions d’emplois dans le monde

Coronavirus : la pandémie pourrait coûter jusqu’à 25 millions d’emplois dans le monde

Le directeur général de l’Organisation internationale du travail (OIT), Guy Ryder, à Genève (Suisse), en juin 2019.
Le directeur général de l’Organisation internationale du travail (OIT), Guy Ryder, à Genève (Suisse), en juin 2019. Denis Balibouse / REUTERS

Le prix à payer, en matière d’emplois dans le monde, pour la pandémie causée par le coronavirus sera élevé, et même très élevé, prévient l’Organisation internationale du travail (OIT). Dans une étude publiée mercredi 18 mars, l’organisation tripartite – réunissant les gouvernements, les organisations d’employeurs et les syndicats de 187 états membres – estime que la perte pourrait concerner jusqu’à 25 millions d’emplois. Soit plus qu’au lendemain de la crise financière de 2008, qui avait entraîné la suppression de près de 22 millions de postes.

Dans cette étude, l’OIT étudie trois cas de figure qui, selon la gravité de la pandémie, envisagent la disparition de 5,3 millions d’emplois – dans le scénario « optimiste » – à 24,7 millions (le scénario intermédiaire tablant, lui, sur 13 millions), sachant que l’on comptait environ 188 millions de chômeurs dans le monde en 2019.

« Cette crise sanitaire aura des répercussions incomparables. C’est un “crash test” d’une autre ampleur que la crise de 2008-2009, une crise globale, car, au coût sanitaire, humain, il faut ajouter les conséquences sociales et économiques, avec des secteurs entiers menacés comme le tourisme, les transports, mais aussi l’ensemble de l’industrie, comme on le voit déjà avec le secteur automobile », prévient Guy Ryder, le directeur général de l’OIT.

L’actuelle crise sanitaire, qui a débuté en Chine pour s’étendre à toute la planète, touche de plein fouet les économies des pays occidentaux, où « les pertes d’emplois seront plus importantes », prévient M. Ryder. Reste que le confinement de populations entières, les restrictions de mouvement et l’arrêt de la production et des échanges ne provoqueront pas seulement une hausse du chômage. La réduction massive d’emplois va s’accompagner d’un appauvrissement important des travailleurs, avec des baisses substantielles de revenus.

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L’étude de l’organisme international évalue cette perte entre 785 milliards et plus de 3 100 milliards d’euros d’ici à la fin 2020. « Cela se traduira par une chute de la consommation des biens et des services, qui impactera à son tour les perspectives des entreprises et des économies », écrivent les auteurs du document. « Un cercle vicieux », d’après M. Ryder.

La volonté d’agir au niveau international fait défaut

La pauvreté au travail augmentera en proportion. « La pression sur les revenus à la suite du déclin de l’activité économique touchera très gravement les travailleurs vivant autour ou sous le seuil de pauvreté. » Entre 8,8 et 35 millions de personnes supplémentaires dans le monde se retrouveront en situation de travailleurs pauvres, alors que l’OIT prévoyait, pour 2020, une baisse de 14 millions au niveau mondial sur un nombre estimé à 630 millions de travailleurs pauvres, c’est-à-dire gagnant moins de 3,20 dollars par jour (2,90 euros).

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LJD

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