Coronavirus : à New York, l’ONU, fermée aux visiteurs, prépare son personnel au travail à distance

Coronavirus : à New York, l’ONU, fermée aux visiteurs, prépare son personnel au travail à distance

Une assemblée présidée par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, au siège des Nations unies, à New York, le 6 mars 2020.
Une assemblée présidée par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, au siège des Nations unies, à New York, le 6 mars 2020. ESKINDER DEBEBE / AFP

L’annonce devait être faite dans la matinée aux diplomates : les visiteurs ne sont plus acceptés dans les bâtiments de l’ONU à partir de mardi 10 au soir, a appris Le Monde, pour tenter d’enrayer la propagation de l’épidémie du coronavirus, et ce alors que l’Etat de New York a déclaré l’état d’urgence depuis trois jours.

Lundi, le quartier général new yorkais a indiqué avoir lancé la phase « préparatoire » de son plan d’urgence. Quelques heures plus tard, les 15 membres du Conseil de sécurité ont testé un dispositif de télétravail qui devrait leur permettre de se réunir, et d’éventuellement voter à distance résolutions et autres déclarations, en cas de force majeure. S’il devait être utilisé, ce serait une première puisque ledit Conseil n’a jamais été empêché de se rassembler au cours de ses soixante-quinze années d’existence.

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Les 193 pays membres devaient se réunir mardi matin sous l’égide du président de l’Assemblée générale, où il devrait leur être conseillé de travailler « trois jours sur cinq à domicile, et deux jours dans des locaux de l’ONU ». L’objectif est de toucher de façon semi-permanente « 50 % du personnel » – surtout les plus âgés, plus susceptibles d’être visés par le Covid-19.

L’anxiété gagnait les diplomates

Département par département, des plans de continuité de l’activité avaient été créés après l’ouragan Sandy en 2012, qui avait partiellement noyé le garage et des locaux de stockage de serveurs du QG de l’ONU. « Des serveurs ont par exemple été délocalisés hors des murs », explique Stéphane Dujarric, le porte-parole du secrétaire général.

Dans le cas de l’épidémie du coronavirus, c’est plutôt le personnel qui travaille au sein de l’institution onusienne dont il faut s’occuper. Depuis lundi, l’ONU demande à ses collaborateurs de retour de zones à risque de se mettre en quarantaine « volontairement ».

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Ces mesures devraient rassurer, alors que l’anxiété gagnait les diplomates depuis le 2 mars, quand l’ONU a réduit un de ses rendez-vous phares, une vaste conférence sur les femmes, de onze jours à une seule journée – mais sans annoncer d’autres précautions. « Le manque de communication a créé une certaine anxiété, indéniablement », confie un ambassadeur européen.

Pour rassurer le personnel, une réunion a été organisée vendredi avec la directrice des services médicaux de l’ONU. La fréquence de désinfection des lieux les plus sensibles (ascenseurs, toilettes) aurait doublé depuis, et les produits utilisés seraient plus puissants, similaires à ceux utilisés dans les hôpitaux. Une cellule de crise s’est enfin réunie ce week-end, dès que New York a déclaré l’état d’urgence.

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