L’Assemblée vote un congé pour les proches aidants à l’unanimité

L’Assemblée vote un congé pour les proches aidants à l’unanimité

Les aides salariés, travailleurs indépendants et agents publics bénéficieront de trois mois de congés fractionnables et indemnisés.

Le Monde avec AFP Publié le 25 octobre 2019 à 18h40, mis à jour à 09h28

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La mesure a fait l’unanimité à l’Assemblée, vendredi 25 octobre. Les aidants qui soutiennent un proche âgé, malade ou handicapé, pourront bénéficier d’un congé de trois mois indemnisé à partir d’octobre 2020.

Les députés ont adopté par 40 voix cette disposition-clé du projet de budget de la Sécurité sociale pour 2020. Ce congé de trois mois fractionnables pour les aidants salariés, travailleurs indépendants et agents publics sera indemnisé à hauteur de 43 euros par jour pour une personne aidante en couple, de 52 euros pour une personne isolée. Un montant similaire à celui du congé pour un enfant malade. La mesure coûtera 100 millions d’euros en année pleine.

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La ministre de la santé Agnès Buzyn s’est dite « très fière de porter cette mesure », qui crée une « politique publique dédiée aux aidants ». Mais « nous la portons avec humilité » car « elle ne peut répondre à toutes les situations », a-t-elle souligné. La députée LRM Annie Vidal a aussi vanté « une des plus belles mesures » du projet de loi, qui permet d’« amorcer le projet de loi grand âge et autonomie » devant être présenté en décembre.

8,3 millions de personnes concernées

L’ensemble des groupes politiques ont soutenu la mesure, notamment les socialistes, qui avaient créé en 2016, lorsqu’ils étaient au pouvoir, le congé du proche aidant, mais non indemnisé. Selon les chiffres officiels, 8,3 millions de personnes en France aident régulièrement un proche en perte d’autonomie. Près d’un sur deux est salarié, soit environ 4 millions de personnes.

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Via un amendement du gouvernement, l’Assemblée a supprimé la condition d’ancienneté prévue d’un an dans l’entreprise pour le proche aidant concerné. Nathalie Elimas (MoDem) a demandé que soient mieux évalués les besoins des aidants, qui peuvent être « ponctuels » comme pour accompagner à une visite médicale, ou sur la durée. Un rapport gouvernemental devra les étudier, après une année de mise en œuvre du dispositif indemnisé.

Paul Christophe (UDI-Agir), à l’origine d’une loi autorisant le don de congés à un collègue, a, lui, plaidé avec succès pour qu’une évaluation soit faite de la situation des jeunes aidants.

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