L’usine Michelin de La Roche-sur-Yon fermera d’ici à la fin de 2020, plus de 600 salariés impactés
L’usine de pneus pour poids lourds était menacée en raison d’une « concurrence exacerbée ». Le grand groupe français spécialiste du pneu va engager la négociation d’un plan d’accompagnement des salariés.
Le couperet est tombé pour les 619 salariés de l’usine Michelin de La Roche-sur-Yon, et l’histoire n’est pas sans rappeler celle des GM&S, dans la Creuse. Le fabricant de pneumatiques français a annoncé, jeudi 10 octobre, son intention de fermer « d’ici fin 2020 » son usine de pneus pour poids lourds, qui était menacée depuis plusieurs semaines en raison des « difficultés du marché » et d’une « concurrence exacerbée ».
« Michelin va proposer aux partenaires sociaux d’engager au plus tôt la négociation d’un accord portant sur un plan d’accompagnement des salariés » avec des mesures de préretraite et des dispositifs de mobilité interne et externe, selon un communiqué du groupe. Le grand groupe français spécialiste du pneu l’assure néanmoins :
« Michelin donnera à chaque salarié concerné la possibilité de rester au sein de l’entreprise en France. »
« Environ 120 millions d’euros » seront provisionnés pour financer l’opération, a précisé le groupe, qui s’engage en outre à lancer « un projet public-privé d’envergure pour donner un nouvel avenir au site ».
« Que tous les salariés retrouvent un emploi »
« Notre objectif, c’est que tous les salariés retrouvent rapidement un emploi », et de « vérifier que l’emploi retrouvé est de qualité », au sein du groupe ou à l’extérieur, notamment sur « un territoire vendéen qui est très dynamique », a assuré une source proche de la direction.
Par ailleurs, 74 personnes travaillant à l’usine de Cholet (Maine-et-Loire) à la fabrication de « mélanges de gomme » pour La Roche-sur-Yon « sont concernées par le projet de fermeture ». « Au-delà des mesures de préretraite », chacune « se verra proposer un nouveau poste sur le site » de Cholet, a précisé le groupe, assurant qu’il n’y aurait « pas d’impact pour les salariés des autres usines françaises ».
Les équipes de La Roche-sur-Yon ont été informées de cette décision jeudi matin. A la fin de septembre, le président du groupe, Florent Menegaux, avait évoqué la « situation très préoccupante » de l’usine, confirmant les craintes syndicales.
Le « pacte d’avenir » lancé en 2016 « pour renforcer l’activité du site » vendéen, ouvert en 1971, n’a « pu produire les effets attendus », malgré « 70 millions d’euros d’investissements », a expliqué Michelin. En cause, les « difficultés du marché des pneus poids lourds haut de gamme, tant en Europe qu’à l’export ».
Réagissant sur Twitter, le maire de La Roche-sur-Yon, Luc Bouard, a dénoncé ce qu’il estime être des « promesses non tenues par Michelin », assurant qu’il se « battrait pour qu’aucun salarié Yonnais ne se retrouve sans emploi » :
Je dénonce sans réserve les promesses non tenues par #Michelin.
Je me battrai pour qu’aucun salarié Yonnais ne se r… https://t.co/gTYw7R7FgU— Lucbouard (@Luc_Bouard)
Le syndicat CFE-CGC dénonce, lui, « une décision purement financière ».
#Michelin vient d’annoncer la fermeture de l’usine de La Roche sur Yon en trahison de toutes les promesses passées.… https://t.co/ujqL9m4GaW
— cfecgcmichelin (@cfecgcmichelin)
Soumis à la pression exercée par de nouveaux concurrents chinois qui submergent l’Europe de produits à bas coûts, le grand groupe français spécialiste des pneumatiques avait déjà annoncé à la fin de septembre la fermeture d’ici à 2021 de son usine de Bamberg (sud de l’Allemagne), qui emploie 858 salariés pour produire des pneus de voitures.
Michelin employait quelque 110 000 salariés (équivalent temps plein) à la fin de 2018, dont plus de 20 000 en France, où l’entreprise compte une quinzaine d’implantations industrielles.
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