Les précautions à prendre avant de s’expatrier
Partir vivre ou travailler à l’étranger peut avoir des conséquences fiscales ou patrimoniales pour soi et sa famille qu’il faut anticiper
Article réservé aux abonnés
Entre 2 millions et 2,5 millions de Français résident à l’étranger. Un retraité sur six vit hors de France. Mission professionnelle ou projet de vie, les raisons de partir sont multiples. Cependant, s’expatrier ne s’improvise pas. Que l’on parte pour un ou deux ans seulement ou pour de longues années, des précautions s’imposent avant de s’installer. Début juin, les notaires ont d’ailleurs consacré leur congrès annuel aux conséquences juridiques et fiscales pour ces familles qui résident hors de nos frontières.
Au préalable, il faut prévenir plusieurs organismes (centre des impôts, caisse d’assurance maladie, de retraite,…) de son départ. Si l’on s’apprête à vivre hors de la zone euro, les effets du taux de change ne doivent pas être sous-estimés. Il faut notamment prévoir des transferts d’argent onéreux pour ceux qui ont des charges à payer en France (emprunt…).
Assurance complémentaire
Il convient d’être aussi être vigilant concernant sa couverture santé. « Les systèmes de soins à l’étranger sont loin d’être aussi protecteurs qu’en France », avertit Olivier Grenon-Andrieu, président du cabinet Equance. Les expatriés peuvent continuer à bénéficier de la Sécurité sociale en adhérant à l’assurance de la Caisse des Français de l’étranger (CFE). Elle peut être financée par l’employeur et permet aux expatriés d’être remboursés pour les soins prodigués à l’étranger ou lors de leurs séjours en France. Mais, calculés sur la base des tarifs de la Sécurité sociale, ces remboursements sont souvent insuffisants, surtout si l’on réside dans un pays où se soigner coûte très cher. Dans ce cas, souscrire une assurance complémentaire auprès de la CFE ou d’un assureur international est nécessaire pour être mieux remboursé et ne pas avoir à avancer les frais en cas d’hospitalisation.
Avant son départ, il est aussi impératif de faire le point sur son patrimoine et de se renseigner sur la convention fiscale qui s’appliquera. Cette dernière dépend du nouveau pays de résidence et « régit en grande partie la fiscalité des placements selon la nature des revenus qu’ils génèrent », explique Christophe Chaillet, directeur de l’ingénierie patrimoniale chez HSBC. En quittant la France, il est possible de conserver la plupart de ses placements (Livret A, Plan d’épargne en actions…). Méfiance néanmoins si l’on détient un contrat d’assurance vie, un placement typiquement français. A l’étranger, les fonds qui y sont investis peuvent être fortement taxés selon le pays où l’on vit. « Aux Etats-Unis, il faut, par exemple, payer un impôt sur les revenus encaissés chaque année sur le contrat même si vous n’effectuez aucun retrait », souligne Christophe Chaillet.