En France le secteur bancaire perd des emplois depuis 2011

En France le secteur bancaire perd des emplois depuis 2011

La Société générale a annoncé en avril  la suppression de plus de 700 postes en France.
La Société générale a annoncé en avril  la suppression de plus de 700 postes en France. PIERRE VERDY / AFP

 

En 2018, les effectifs des banques françaises ont perdu 3 400 postes d’emploi, soit un repli de près de 1 %.

Le secteur bancaire, l’un des primordiaux embaucheurs privés en France, est-il encore en mesure d’engendrer une autre fois de l’emploi, comme ce fut le cas avant la crise financière ? La désagrégation poursuit du nombre de salariés depuis le tournant des années 2010 ne porte pas à l’optimisme. En 2018, pour la septième année produite, l’industrie bancaire française a, en effet, restreint une nouvelle fois ses effectifs, selon les chiffres diffusés jeudi 20 juin par la Fédération bancaire française (FBF). En 2018, 362 800 personnes œuvraient dans les banques en France, soit une diminution de 3 400 postes par rapport à 2017, et un recul de près de 1 % des effectifs.

Tandis, la profession recrute. Les établissements ont recruté, l’an dernier, 42 300 travailleurs dans l’Hexagone, « un chiffre en constante hausse depuis cinq ans », note la FBF. Le secteur offre, en outre, des emplois stables. Les banques dites « commerciales » (par opposition aux établissements mutualistes), qui éditent plus de données, disent avoir embauché 69 % de leurs nouveaux salariés en CDI. La durée moyenne de l’ancienneté atteint quinze années. Les postes sont aussi plus qualifiés, puisque les 63 % des recrutements en CDI concernent des Bac + 4 ou Bac + 5 (contre 52 % en 2014).

Des départs nombreux

Ces recrutements ne punissent toutefois pas les départs, plus nombreux. Les démissions indiquent « désormais le principal motif de départ, en lieu et place des départs à la retraite [largement majoritaires en 2014] », montrait l’Observatoire des métiers de la banque dans une étude diffusée en décembre 2018. La banque ne parvient plus, autant que par le passé, à fidéliser ses commerciaux. Selon cet observatoire, « pour la première fois en 2017 », les métiers de la force de vente ont évoqué moins de la moitié des effectifs des établissements, non pas à cause d’un recul des embauches, mais d’« une augmentation du turnover, notamment chez les jeunes générations ».

Mais au-delà des obstacles à fournir certains types de postes, les banques françaises cherchent principalement à borner leurs effectifs pour accomplir des économies. Bien moins rentables qu’avant la crise financière, en raison des taux d’intérêt très bas qui rognent leurs marges sur les crédits et de leurs efforts pour consolider leur capital, la plupart des établissements réduisent leurs réseaux d’agences, automatisent les tâches qui peuvent l’être et délocalisent certaines activités. En avril, la Société générale prévenait encore la rupture de plus de 700 postes en France. Le « douzième plan de réduction d’effectif de l’ère Oudéa [du nom du directeur général, Frédéric Oudéa] », selon un représentant syndical de la CGT.

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LJD

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